Au programme :
- Célébration du 10 du soulèvement pro-européen de Maïden en Ukraine
- Tentative d'incendie du Parlement par les députés du Parti démocratique en Albanie
- Signature d'un accord entre Israël et le Hamas prévoyant la libération d'otages et l'arrêt temporaires des combats à Gaza.
Ouvrons ce journal en évoquant les dix ans du soulèvement pro-européen de Maïdan, célébré ce mardi 21 novembre comme une première victoire contre la Russie par le président Zelensky.
En 2013, des dizaines de milliers d'Ukrainiens sont descendus dans les rues de Kiev pour protester contre le refus du président Viktor Ianoukovitch, cédant aux pressions de Moscou, de signer un accord d'association avec l'Union européenne. Cette mobilisation populaire, connue sous le nom de Révolution de Maïdan, a finalement conduit à la fuite de Ianoukovitch en Russie en février 2014. Quelques semaines après ces événements, la Russie annexait la Crimée et provoquait le déclenchement d’un conflit dans l'Est de l'Ukraine. Un conflit qui allait déboucher sur une guerre qui fit 15 000 morts jusqu'en 2022. Une première guerre qui préfigura la tentative de grande invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pour Volodymyr Zelensky, Maïdan, appelé également la révolution de la dignité va au-delà d'un simple soulèvement populaire contre la corruption et l'orientation prorusse du régime.
Devant une foule nombreuse réunie sur la place de l'Europe à Kiev, il a qualifié la Révolution de Maïdan de "première victoire" dans la guerre contre l'envahisseur russe. Il l’a présentée comme une victoire “contre l'indifférence”. Volodymyr Zelensky est également revenu sur l’origine de cette mobilisation, le rapprochement avec l’Europe qu’avait tenté d’empêcher la Russie dans les semaines qui avaient précédées la mobilisation.
Le Kremlin fidèle à sa rhétorique habituelle a de son côté rappelé sa théorie selon laquelle Maïdan n’a jamais été rien d’autre qu’un coup d’Etat ourdi par l’Occident.
Oui, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réitéré les accusations que la Russie maintient depuis des années, incapable de reconnaitre que les Ukrainiens se soient mobilisés d’eux-mêmes. Il en a profité pour affirmer que la Russie poursuivrait son "opération militaire spéciale" en Ukraine.
Volodymyr Zelensky, qui accompagné de son homologue la présidente moldave Maia Sandu a exhorté ses compatriotes à “rester unis”, soulignant la nécessité pour l'Ukraine de définir son propre destin. Le président Zelensky a également mis en garde ses alliés occidentaux contre toute velléité de compromis avec la Russie, affirmant que, je cite, "si le monde civilisé commence à chercher des compromis avec des terroristes et fait des concessions aux tyrans, nous allons tous, sans faute, perdre."
L’Union européenne et l’Allemagne, également représentées à Kiev pendant les célébrations, se sont voulues rassurantes sur leur engagement continu aux côtés du pays qui fait face aux assauts de la Russie depuis près de deux ans.
Oui, le président du Conseil européen, Charles Michel, présent à Kiev pour marquer cet anniversaire, a réaffirmé le soutien de l'UE à l’Ukraine. Il a également souligné l'importance du sommet européen de décembre lors duquel l’ouverture des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE sera ou non validée par les 27. Dans le même temps, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a marqué cette commémoration en annonçant une nouvelle aide militaire de 1,3 milliard d'euros à l'Ukraine, portant son soutien total à 8 milliards d'euros. Cette aide de l'Allemagne comprend des systèmes de défense antiaérienne et des munitions d'artillerie.
Continuons ce tour de l’actualité en évoquant les récents événements en Albanie, où des députés du Parti démocratique ont mis le feu au Parlement pour bloquer le vote du budget.
En effet, lundi 20 novembre, des députés conservateurs du Parti démocratique albanais ont déclenché le chaos au Parlement en allumant des fumigènes et en mettant le feu à des chaises. Leur objectif avoué : empêcher le vote du budget 2024, déjà approuvé par la majorité socialiste détenant 73 sièges sur les 140 que compte l'Assemblée.
La tension a atteint son paroxysme lorsque les socialistes ont procédé à un vote de principe rapide avant de clôturer la session.
Oui, les conservateurs, dirigés par Sali Berisha, ancien Premier ministre et premier président albanais de 1992 à 1997, accusent le gouvernement de vouloir museler l'opposition.
Selon Berisha, l’objectif de son parti est de rétablir le pluralisme au Parlement. Le Premier ministre Edi Rama a répliqué en condamnant le comportement des députés conservateurs, les accusant de vouloir semer "la discorde, le chaos, la violence".
Cet acte pour le moins drastique s'inscrit dans un contexte politique tendu entre les deux principaux partis albanais.
Les tensions politiques entre les conservateurs et les socialistes s'intensifient depuis plusieurs mois, atteignant un point culminant avec cet incident au Parlement. En octobre dernier, Sali Berisha, leader de l'opposition, a été accusé de corruption pour avoir favorisé son gendre dans une transaction foncière en utilisant son influence en tant qu'ancien Premier ministre. Bien que son gendre ait été arrêté, Berisha bénéficie de l'immunité en tant qu'élu.
Terminons ce journal en évoquant l’accord conclu entre Israël et le Hamas, prévoyant la libération d’otages et l'arrêt temporaire des combats à Gaza.
Oui, approuvé par le gouvernement israelien ce mercredi 22 novembre, cet accord prévoit la libération de 50 civils femmes et enfants détenus par le Hamas en échange de prisonniers palestiniens et d’une trêve de quatre jours à compter de jeudi. Cet accord intervient après de dures semaines de négociation sous la médiation du Qatar et des Etats Unis.
Un accord qui concerne également les pays européens qui ont un grand nombre de ressortissants aux mains du Hamas.
Un nombre qui n’est pas connu avec une totale exactitude. Les Français comptent notamment 17 ressortissants portés disparus et peut-être retenus en otages. Dix-sept citoyens britanniques auraient été tués ou seraient portés disparus tandis que les Allemands compteraient quant à eux entre 5 à 7 de leurs citoyens dans les otages du Hamas.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.