Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- La victoire de Friedrich Merz aux élections législatives allemandes
- La visite des hauts responsable de l’UE à Kiev
- La condamnation de l’UE face à l’aggravation de la situation sécuritaire en RDC
Bonjour, on débute ce journal en Allemagne en revenant sur le résultat des élections législatives. Comme attendu dans les sondages, ce sont les conservateurs de la CDU menés par Friedrich Merz qui triomphent.
Oui en effet. La CDU/CSU, l'alliance conservatrice entre l'Union chrétienne-démocrate et l'Union chrétienne-sociale l’emporte, recueillant entre 28.5 et 29% des suffrages. Cette victoire était attendue mais est finalement plus étriquée qu’on ne le pensait. Le leader du parti, Friedrich Merz devrait succéder à Olaf Scholz au poste de chancelier. C’est une belle victoire, pour celui qui fut écarté de la politique et de son parti par Angela Merkel.
Malgré tout, avec son score en dessous de 30%, il n’est pas en position de force comme il l’espérait pour former un gouvernement au Bundestag.
A noter que ce scrutin a été marqué aussi par une très forte mobilisation des électeurs avec un taux record oscillant entre 83 et 84 %, le pourcentage le plus élevé depuis la réunification du pays.
Un des principaux enseignement de ces élections est cependant le score record obtenu par l’AfD, le parti d’extrême droite qui parvient à se hisser en deuxième place
Tout à fait, là aussi ce score était également attendu dans les sondages mais a créé un certain émoi en Allemagne. L’AfD a réalisé son meilleur résultat depuis sa création, en 2013, obtenant plus de 20% des suffrages. C’est le score le plus élevé obtenu par un parti d’extrême droite en Allemagne depuis la seconde guerre mondiale.
Ce parti, ouvertement anti-migration et pro russe, mené par Alice Weidel, a réussi à attirer de nombreux électeurs en centrant son discours radical sur les questions de migrations, et en surfant sur les attentats en Allemagne ces derniers mois. "Notre main sera toujours tendue pour participer à un gouvernement et pour remplir la volonté du peuple" a déclaré la cheffe du parti après les élections qui souhaite gouverner. Une alliance que Friedrich Merz a d’ores et déjà exclue.
Le SPD, le parti des sociaux-démocrates d’Olaf Scholz, subit quant à lui une sévère déconfiture, réalisant un faible score de 16,5%.
En effet, avec ce résultat, le SPD enregistre son plus mauvais score depuis la Seconde Guerre mondiale. Le leader du parti social-démocrate, Olaf Scholz, quitte la chancellerie avec une cote de popularité au plus bas.
"Le résultat des élections est mauvais et j'en assume donc la responsabilité" a déclaré Olaf Scholz. De par cette défaite, le SPD devra se reconstruire sur de nouvelles bases avec un nouveau leader à la tête du parti.
Il paie notamment les mauvaises performances économiques de l’Allemagne ces dernières années.
Vont désormais commencer des négociations en vue de la formation d’une coalition.
Oui, avec une certitude, ce sera sans l’AfD, le parti d’extrême droite, l’ensemble des autres partis ayant réaffirmé leur volonté de ne pas gouverner avec la formation politique d’Alice Weidel.
Le CDU devrait sans nul doute mener cette coalition mais on ne sait pas encore avec qui, même si le plus évident est que ce soit avec le SPD et les Verts.
Face aux enjeux internationaux du moment, au premier chef la guerre en Ukraine, Friedrich Merz a déclaré qu’il souhaitait former “un gouvernement aussi vite que possible”.
Dirigeons-nous maintenant à Kiev où sont arrivés ce lundi les plus hauts responsables de l’Union européenne, en ce jour qui marque les trois ans du début de l’invasion russe du pays.
Oui Ursula Von der Leyen, la présidente de la commission et Antonio Costa, le président du conseil sont arrivés à Kiev pour réaffirmer la solidarité de l’UE au pays alors que l’Ukraine traverse une très mauvaise passe. Les Etats-Unis semblent être prêts à lâcher l’Ukraine et obliger Kiev à de difficiles concessions territoriales et même à faire main basse sur les ressources naturelles de ce pays déjà martyrisé par 3 ans de guerre.
Les responsables de l’UE sont accompagnés de 13 chefs d’Etats et de gouvernement européens, notamment du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
Le président français Emmanuel Macron s’est quant à lui envolé vers Washington pour entamer des discussions avec Donald Trump.
Déjà à l’initiative des mini-sommets européens qui ont lieu en début de semaine, Emmanuel Macron est le premier dirigeant européen à engager des discussions avec Donald Trump à la suite des échanges qu’il a entretenu avec Vladimir Poutine.
Dimanche soir, sur le réseau social X, Emmanuel Macron s’est dit «engagé» pour que «la sécurité des Européens sorte confortée» dans les négociations à venir. Trois jours plus tard, Donald Trump rencontrera le Premier ministre britannique Keir Starmer à la Maison Blanche.
Dans le même temps, Volodymyr Zelensky a répondu aux insultes du président américain.
Oui, alors que Donald Trump a attaqué à plusieurs reprises Volodymyr Zelensky en le qualifiant de “dictateur sans élections” en référence à l'annulation de l'élection présidentielle qui aurait dû avoir lieu en mars 2024, mais impossible à organiser du fait de la loi martiale en vigueur.
Volodymyr Zelensky lui a répondu en disant qu’il démissionnerait immédiatement si l’Ukraine obtenait son adhésion à l’OTAN.
Enfin, on clôture ce journal dans l’est de la République Démocratique du Congo à Goma où se déroule une offensive que condamne l’Union européenne.
En effet, dans cette région, un conflit violent oppose le groupe armé M23, soutenu par l’armée rwandaise, à l’armée congolaise. L’offensive du M23 est déjà responsable de la mort de milliers de personnes dans les provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu après la chute de Goma puis, plus récemment, de la grande ville de Bukavu..
Les dirigeants de l’UE ont convoqué l’ambassadeur du Rwanda auprès de l’UE pour évoquer ce conflit.
Oui, Bruxelles durcit le ton face à la dégradation de la situation. Le Parlement européen avait déjà voté, la semaine passée, pour la suspension de l’accord UE-Rwanda sur les matières premières critiques. L’UE pourrait aussi suspendre le dialogue sécurité-défense avec le Rwanda et s’accorder également sur des sanctions individuelles.
Un journal de Gaspard Timmermans, Robin Job et Paul Thorineau.