Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 10 février 2025

© Compte Facebook d'Andrej Babis Aujourd'hui en Europe - 10 février 2025
© Compte Facebook d'Andrej Babis

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • La réunion des dirigeants du groupe d’extrême droite Patriotes pour l’Europe à Madrid
  • L’appel téléphonique de Donald Trump et Vladimir Poutine
  • Les attaques de l’administration Trump contre l’USAID

Bonjour. Nous ouvrons ce journal en revenant sur la réunion des principaux dirigeants d’extrême droite qui vient de se tenir ce week-end à Madrid. Les dirigeants du groupe d’extrême droite Patriotes pour l’Europe se sont réunis dans la capitale espagnole derrière le slogan “Make Europe Great Again”.

Oui un slogan qui évoque, bien entendu, celui de l’actuel président américain Donald Trump et une réunion qui aura cherché à s'inscrire dans le sillage de l’élection américaine. Lors de ce sommet de 2 jours, les orateurs se sont succédés à la tribune pour y vilipender la direction prise par l’Union européenne, accusant Bruxelles de promouvoir l’"immigration illégale" et, je cite, le "fanatisme climatique.”

Ce sommet a été organisé par le parti de droite radicale espagnol Vox a réuni certains leaders les plus sonores de l’extrême droite européenne dont Marine Le Pen ou encore Viktor Orban.

Étaient aussi présents le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini du parti La Ligue, l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis de ANO ou encore Geert Wilders, dont le parti a remporté les dernières élections aux Pays-Bas en novembre. 

Une démonstration de force qui ne masque pas cependant les divisions de l’extrême-droite européenne.

Bien qu’il ait pu proposer une affiche médiatique ce week-end, le groupe n’est aujourd’hui constitué que de 86 députés sur les 720 que composent le Parlement européen. Ils sont aussi en concurrence avec d’autres partis de droite radicale comme celui de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, les Conservateurs et réformistes européens, qui compte 80 élus et l’Europe des nations et ses 26 élus dont des membres de l’Afd allemande.

L’AFD pourrait d’ailleurs créer la surprise ce mois-ci lors des élections législatives en Allemagne qui répartiront les 630 sièges du Bundestag.

Oui selon les derniers sondages l’AFD, Alternativ für Deutschland, est à un niveau historique. La formation, connue pour son discours particulièrement virulent et menée par Alice Weidel, pourrait recueillir près de 21 % des voix. Le parti a notamment bénéficié du soutien d’Elon Musk intervenu en visio lors d’un dernier meeting.

La formation d’extrême-droite devrait être à une dizaine de points derrière la CDU et son leader Friedrich Merz, qui devrait selon toute vraisemblance occuper la chancellerie dans les prochains mois.

La dynamique que connaît l’AFD, connue pour sa virulence a d’ailleurs suscité une importante mobilisation ce week-end en Allemagne.

Oui des manifestations très suivies ont eu lieu dans de nombreuses villes d’Allemagne  samedi avec une participation record de 250 000 personnes à Munich. Les manifestants dénonçaient aussi le rapprochement de la CDU avec l’AFD. Le parti conservateur s’est en effet appuyé la semaine dernière sur l’extrême droite pour faire adopter au parlement allemand une motion visant à bloquer tous les étrangers sans papiers à la frontière, y compris les demandeurs d’asile.

Poursuivons ce journal avec des nouvelles de la situation en Ukraine. Le président américain Donald Trump a affirmé avoir eu un appel téléphonique avec Vladimir Poutine au sujet de la guerre en Ukraine le 8 février. 

Oui alors que l’armée ukrainienne est en difficultés autour de la ville de Toretsk dont les Russes ont dit avoir pris le contrôle, le président américain a affirmé, lors d’un échange avec un journaliste du Washington Post à bord d’Air Force One, qu’il avait eu plusieurs discussions avec le président russe dans le but de négocier la fin de la guerre. 

Rappelons que cet échange intervient alors que l’Ukraine s’inquiète d’un éventuel arrêt de l’aide américaine.

Le mardi 28 janvier, le président Volodymyr Zelensky avait d’ailleurs surpris en faisant part de sa volonté de dialoguer directement avec Vladimir Poutine alors qu’il s’y opposait jusqu’à récemment. 

Donald Trump a également affirmé qu’il rencontrerait probablement Volodymyr Zelenski la semaine prochaine.

Une rencontre alors que le président américain n’a pas hésité à affirmer qu’il conditionnait l’aide américaine à l’accès aux ressources naturelles ukrainiennes, notamment les terres rares dont l’Ukraine est très riche. Une revendication qui a suscité de très fortes critiques en Europe, notamment de la part du chancelier Olaf Scholz qui a dénoncé, je cite, l’approche ’’égoïste’’ et ‘’égocentrique’’ de cette proposition.

Terminons ce journal en évoquant les attaques de la nouvelle administration américaine contre l'USAID qui provoque une onde de choc dans le secteur humanitaire.

Fer de lance de l’aide humanitaire américaine dans le monde depuis des décennies, L’USAID, qui représente 47 % de l’aide mondiale, est en péril après les annonces d’Elon Musk de licencier une immense majorité des employés de l’agence. Sur les milliers d’employés, il ne devrait bientôt plus en rester que 290.

Officiellement chaque programme est désormais réévalué pour s’assurer qu’il, je cite, “sert les intérêts américains” mais les critiques que l’équipe Trump a eu contre l’agence, qualifiée d’“organisation criminelle” laissent peu de doute sur le sort qui risque de lui être réservé.

Couplée aux coupes budgétaires sur l’aide au développement en Europe cette annonce pourrait avoir des conséquences particulièrement catastrophiques

L’Allemagne et le Royaume-Uni prévoient des coupes budgétaires dans leur aide internationale. En France, d'après le Projet de loi de finances 2025, le gouvernement prévoit une réduction de 37 % de son budget d’aide humanitaire, soit une diminution de 2,1 milliards d'euros par rapport à l'année précédente. Face à ces réductions massives, les ONG redoutent des licenciements et une crise humanitaire aggravée.

Un journal de Gaspard Timmermans, Robin Job et Paul Thorineau.