L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Partout en Europe, des manifestations pour protester contre les violences faites aux femmes
- Petr Fiala, élu premier ministre en Tchéquie
- La Cour des comptes de l'UE face aux accusations d'abus et de corruption
Partout en Europe, des manifestations pour protester contre les violences faites aux femmes
En ce début de semaine, revenons sur les événements qui ont marqué l’actualité européenne ces derniers jours, et en premier lieu sur les manifestations importantes qui se sont déroulées les 26 et 27 novembre dans plusieurs grandes villes européennes pour protester contre les violences de genre.
Oui, en effet, des manifestations organisées en Italie, à Bruxelles ou encore en Turquie, et rassemblant à chaque fois plusieurs milliers de femmes, pour protester contre les violences faites aux femmes. La directrice de l'agence des Nations unies pour l'égalité des sexes (ONU Femmes), Dagmar Schumacher, était présente à Bruxelles pour dénoncer ce problème persistant. Selon l’agence de l’UE pour les droits fondamentaux (UEFRA), une femme sur trois subira des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie.
Ces manifestations s'inscrivent dans une action plus vaste : une campagne internationale baptisée OrangetheWorld. pouvez-vous nous en parler un peu plus Romain ?
Il s’agit d’une campagne internationale menée par ONU Femmes, et qui consiste en 16 jours d’activisme particulièrement intense à travers le monde. L'objectif est de remettre au premier plan des agendas politiques cet enjeu des violences de genre. Les 16 jours ont débuté officiellement jeudi dernier à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination des violences contre les femmes, et désormais chaque événement arborera la couleur orange, pour symboliser un avenir “radieux, sans discrimination”.
Jeudi 25 novembre, le Parlement européen a également apporté son soutien au mouvement.
Oui, alors que la façade du Parlement arborait la couleur orange, les députés en ont profité pour organiser un débat pour accélérer l’application de la Convention d’Istanbul. Ce traité international entré en vigueur en 2014 vise à protéger les femmes, mais encore 6 Etats membres de l’UE ne l’ont pas ratifié, c’est le cas de la Hongrie, de la Lituanie ou encore de la Bulgarie. Enfin la Turquie a même fait marche arrière cette année en décidant de se retirer de cette convention d’Istanbul, malgré l’augmentation des violences de genre dans le pays.
Dans le même temps, le Lobby européen des femmes (LEF), un réseau d’associations européennes, a lancé un appel à la Commission européenne.
Oui, le collectif demande “une directive audacieuse sur la lutte et la prévention contre les violences faites aux femmes et aux filles”. L’appel a déjà été soutenu par plus de 60 eurodéputés. Le jour même, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est engagée à proposer une telle loi au début de l’année 2022.
Petr Fiala, élu premier ministre en Tchéquie
Dirigeons-nous à présent vers la Tchéquie, où un nouveau premier ministre a été nommé dimanche 28 novembre. Il s’agit de Petr Fiala, président du Parti civique démocrate (ODS). Celui-ci avait obtenu le meilleur score aux élections législatives du mois d’octobre, mais il lui fallait rassembler autour de lui une coalition gouvernementale puis que le président Milos Zeman le désigne officiellement comme premier ministre.
Oui une coalition gouvernementale qui est aujourd’hui formée. Elle rassemble 108 députés des 200 sièges du Parlement tchèque, provenant de cinq partis. En plus du parti de droite de Petr Fiala, l’ODS, on y retrouve les démocrates-chrétiens, et aussi le parti Pirate. Si cette alliance leur a permis de vaincre de justesse lors des élections législatives le premier ministre sortant Andrej Babis, lui aussi candidat, dimanche, le nouveau premier ministre a néanmoins rappelé que le gouvernement reste encore à former. Une tâche qu’il s’est engagé à terminer d’ici au 13 décembre.
Une nomination officielle de Petr Fiala par le Président Milos Zeman qui s’est révélée pour le moins compliquée.
Oui, non seulement le président à la santé notoirement chancelante, a subi des hospitalisations répétées au lendemain des élections, ce qui l’a empêché de prendre une décision, mais en plus le président Zeman avait dans un premier temps montré son soutien au premier ministre sortant Andrej Babis. C'est finalement Andrej Babis lui-même qui a déclaré ne pas vouloir former un nouveau gouvernement. Il rejoint donc l’opposition politique, ce qui signifie qu’il sera encore bien présent dans la vie politique du pays.
La Cour des comptes de l'UE face aux accusations d'abus et de corruption
Terminons ce journal en évoquant une enquête qui vient d’être publiée par le média français Libération. Elle concerne la Cour des comptes de l’UE, une institution de l’UE qui souffrirait de nombreux cas de corruption.
Oui, des accusations d’abus et de corruption, c’est un comble pour la Cour des comptes de l’UE, cet organe basé au Luxembourg et chargé depuis 1977 de contrôler la gestion financière et les dépenses des autres institutions de l’UE. C’est pourtant ce qu’affirme le journaliste Jean Quatremer pour le quotidien Libération, au terme d’une enquête de plusieurs mois. On le rappelle, c’est aussi Jean Quatremer qui avait révélé dans les années 1990 les emplois fictifs d’Edith Cresson, alors Commissaire européenne à la recherche et à l’éducation.
L’enquête liste en détail de nombreuses irrégularités, et également les auteurs de ces infractions.
Tout à fait, pour ne citer que quelques exemples : primes de logement pour des domiciles fictifs à Luxembourg, abus de notes de frais, missions non vérifiées. Au moins une dizaine des membres de la Cour des comptes seraient concernés, jusqu’au président de l’institution l’allemand Klaus-Heiner Lehne.
Fin septembre 2021, un ancien juge de la Cour des comptes avait été sanctionné pour les mêmes raisons.
Oui, l’ancien ministre belge Karel Pinxten était membre de la Cour des comptes jusqu’en 2018. Le 30 septembre dernier, la Cour de justice de l’UE l’a privé des deux tiers de sa pension européenne pour avoir “utilisé de manière abusive les ressources de la cour des comptes”. Entre des voyages personnels, des réceptions et autres dépenses Karel Pinxten avait accumulé près de 500 000 euros de notes de frais sans lien apparent avec sa fonction. Moins de deux mois plus tard, ces nouvelles révélations sur la Cour des comptes placent donc l’UE dans une situation inconfortable, et les autres institutions n’ont pour l’instant fait aucun commentaire.
Romain L'Hostis - Thomas Kox
Photo : Gustave Deghilage via Flickr
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