Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.
Au programme de cet épisode :
- La prise de fonctions du nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak,
- La situation difficile des PME en Europe,
- Le nouveau “Plan Marshall” pour la reconstruction de l’Ukraine.
Commençons ce journal en évoquant la prise en fonctions du nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak. Dix jours après la démission de Liz Truss, Rishi Sunak a promis ce mardi de “réparer” le gâchis économique causé par sa prédécesseure.
Absolument, 44 jours seulement après avoir pris ses fonctions de Première ministre britannique, Liz Truss a rapidement été contrainte de démissionner après que son plan économique radical ait effrayé les marchés, fait plonger la livre sterling et fait exploser les coûts d’emprunt du Royaume-Uni. Suite à un vote des député·es conservateur·rices, Rishi Sunak devient le troisième premier ministre de l’année 2022.
Le nouveau Premier ministre prend donc ses fonctions dans un moment extrêmement difficile pour l’économie britannique.
Oui, des millions de ménages et d’entreprises subissent de plein fouet la flambée des coûts de l’énergie, des taux hypothécaire et de l’inflation. La Grande-Bretagne a également un déficit budgétaire considérable. Face à cette situation, la nouvelle administration de Sunak devrait confirmer un ensemble de hausses d’impôts et de réductions des dépenses dans une déclaration budgétaire dans le courant de la semaine prochaine.
À 42 ans, Rishi Sunak est le plus jeune Premier ministre britannique de l’histoire moderne et le premier Britannique d’origine asiatique à diriger le pays.
Absolument et c’est un moment important pour toutes les minorités ethniques du pays et plus particulièrement pour les “British Indians”, les Britanniques d’origine indienne, qui forment la plus forte minorité du pays avec environ 1,5 million de personnes. Si le nouveau Premier ministre est issu d’une famille de la classe moyenne, c'est aujourd’hui le plus riche premier ministre que le Royaume-Uni ait connu. Ancien banquier chez Goldman Sachs, sa fortune est estimée à 839 millions d'euros, ce qui ne manque pas d’alimenter de nombreuses critiques sur sa capacité à appréhender les difficultés de millions de Britanniques.
Rishi Sunak est déjà connu du public britannique puisqu’il a été chancelier pendant deux ans sous la direction de Boris Johnson
Oui, alors que Sunak n’est député que depuis 2015, il entre dans le gouvernement de Boris Johnson en 2019 et devient ministre chargé des finances. Refusant tout compromis sur le protocole nord-irlandais, il démissionne de son cabinet en juillet précipitant la chute de l’ancien Premier ministre.
Continuons ce journal en revenant sur la situation difficile que rencontrent les PME en Europe. Malgré un soutien public conséquent lié à la pandémie de Covid-19, l’augmentation du coût de l’énergie et les pressions inflationnistes générales, les entreprises ferment boutique.
Absolument, les faillites augmentent partout en Europe. En France, c’est une augmentation de 69% des faillites qui a été enregistrée en 2022, cela ne s’était plus produit depuis 25 ans. L’Italie connaît également une augmentation du risque de faillite aggravé, passant de 11,4% à 16,1%, en d’autres termes ce sont 100 000 entreprises qui sont directement menacées, soit plus de 830 000 personnes. La Pologne compte déjà 100 000 demandes de fermeture d’entreprises, c’est 26% de plus que l’année dernière.
Un
taux de faillite intimement corrélé à la suppression progressive
du soutien fiscal lié au Covid dans les différents États membres.
Oui effectivement on l’observe facilement en comparant les différents pays européens, le soutien gouvernemental apporté durant la pandémie a permis de maintenir un taux d'insolvabilité des entreprises relativement bas. Les pays qui ont progressivement supprimé ces aides ont vu le taux de faillites augmenter dangereusement. Le Royaume-Uni, la Belgique, la France et l’Autriche sont donc plus touchés que d’autres États européens.
Et ces États ont néanmoins pris des mesures visant à protéger les PME contre les effets les plus impactants de la crise énergétique
Absolument, “boucliers économiques” ou encore “garanties d'électricité" sont souvent présentés par les différents gouvernements pour faire face à la crise. En Italie, plusieurs mesures législatives ont été lancées dans le courant de l’année, allant des mesures indirectes destinées à protéger le pouvoir d’achat des ménages aux interventions directes visant à contenir les dépenses d’électricité, de gaz naturel et de carburant. L’Allemagne a également pris les devants en annonçant un très controversé “bouclier de protection économique” de 200 milliards d’euros. Un plan massif que les voisins de l’Allemagne ont vertement critiqué, accusant Berlin de créer de graves distorsions en Europe.
Terminons ce journal en évoquant le nouveau “Plan Marshall” envisagé par le Chancelier allemand Olaf Scholz et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour la reconstruction de l’Ukraine.
Oui, en septembre une évaluation conjointe réalisée par la Banque mondiale, la Commission européenne et le gouvernement ukrainien avait évalué le coût de la reconstruction lié à l’invasion russe à hauteur de 349 milliards de dollars. Lors de la conférence de Berlin ce mardi 25 octobre, le chancelier allemand a déclaré que la reconstruction de l’Ukraine devait commencer dès maintenant. La présidente de la Commission a également fait savoir que “la conception de la reconstruction détermine le type de pays que sera l’Ukraine à l’avenir”.
Lors de cette conférence, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé au soutien de la communauté internationale pour permettre au pays de boucler son budget l’an prochain
Absolument, il demande un déblocage d’une somme de 38 milliards de dollars pour pouvoir payer les salaires des enseignants, des médecins, fournir des prestations sociales et payer les retraites. Le Premier ministre ukrainien a également insisté sur le besoin urgent d’argent pour aider la population à passer l’hiver et la sauver d’une catastrophe humanitaire.
Une aide qui servirait également à éviter une vague migratoire de masse.
En effet, le premier ministre ukrainien accuse Moscou de vouloir “plonger l’Ukraine dans une catastrophe humanitaire planifiée” et annonce que “s’il n’y a plus de courant, d’électricité et d’eau en Ukraine, cela peut déclencher un nouveau tsunami migratoire”. Cette annonce intervient alors que ce sont déjà des millions d’ukrainien·nes, surtout des femmes et des enfants, qui ont déjà fui l’Ukraine pour trouver refuge dans les différents États membres de l’UE.