Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 19 mai

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 19 mai

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • L'objectif “Fit for 55” du Green Deal européen pour 2030 à atteindre
  • Le droit des femmes à disposer de leur corps reste menacé en Europe
  • Une nouvelle initiative de la part du Comité des régions

L'objectif “Fit for 55” du Green Deal européen pour 2030 à atteindre

Commençons ce journal en nous intéressant à la question du climat. En Europe, au terme de ce trimestre, les émissions de gaz à effet de serre sont significativement remontées, dépassant même les relevés de 2018.

Oui effectivement, la baisse des émissions de gaz à effet de serre observée pendant ces deux ans de pandémie, est bien loin aujourd’hui. Dans un rapport publié lundi dernier par Eurostat, l’agence européenne des statistiques alerte sur la quantité de Co2 rejetée au cours de la période octobre-décembre 2021. Elle signale un bond de 8% par rapport au même trimestre de 2020, et une légère augmentation par rapport au trimestre de 2019.

Comment expliquer une aussi forte augmentation ?

Eh bien, selon Eurostat, la reprise économique est le moteur principal de cette augmentation. Une reprise, particulièrement visible dans certains pays membres de l’UE, comme l’Estonie, la Bulgarie, la Suède ou encore la Belgique. Ces derniers ont connu des bonds bien plus importants que les pertes enregistrées grâce à la pandémie. 

Cette tendance à la hausse risque-t-elle de compromettre les objectifs du Green Deal européen ?

Pas selon Eurostat en tout cas, qui a déclaré que la tendance à long terme était “une réduction constante" des émissions de gaz à effet de serre en Europe. Pour rappel l’UE s’est engagée à réduire de 55% ses émissions de Co2 par rapport aux niveaux enregistrées en 1990, et ce d’ici à 2030. 

Un rapport qui soulève néanmoins des questions quant à la faisabilité de tels objectifs. 

Effectivement, les données publiées lundi ne rassurent pas les ONG environnementales. Elles rappellent que l’UE doit réduire ses émissions régulièrement de quelques points de pourcentage par an, et ce, tout au long des années 2020, si elle veut atteindre l’objectif “Fit for 55” pour 2030. 


Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’UE cherche néanmoins à se délivrer de sa dépendance aux énergies fossiles russes. Un bon point pour la promotion des énergies renouvelables au sein des Etats membres  

Eh bien peut-être. Dans un plan annoncé mercredi dernier par la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen, l’exécutif européen s’engage à débloquer 300 milliards d’euros pour sevrer l’UE des combustibles fossiles russes, et ce bien avant 2030. L’objectif : rechercher immédiatement des sources alternatives de combustibles fossiles et stimuler l’utilisation des énergies vertes en Europe, tout en réduisant la consommation d’énergie globale.

Le droit des femmes à disposer de leur corps reste menacé en Europe

Intéressons nous a présent au droit à l’avortement en Europe. Alors que l’Espagne compte renforcer le droit à l’avortement, et est en passe de devenir le premier pays européen à instituer des congés menstruels pour toutes les entreprises, le droit des femmes à disposer de leur corps reste menacé à plusieurs endroits en Europe

Oui, récemment le cas d’une femme en Croatie a beaucoup fait parler. Cette dernière s’était vue refuser un avortement alors que le foetus qu’elle portait présentait de graves risques de malformation. L’affaire a suscité l’indignation générale dans ce pays où les lobbys anti-avortement sont pourtant très présents. Cependant, grâce à la mobilisation de la population croate, la jeune femme est finalement parvenue à avorter mercredi dernier. 

S’il est légal dans une majorité d’Etats de l’UE, l’accès à l’avortement reste difficile pour une grande partie des femmes. 

Effectivement, aujourd’hui en Croatie, les avortements sont autorisés jusqu’à 10 semaines de grossesse, et encore après s’il y a des risques de complications ou des risques pour la vie de la mère. Néanmoins, selon un rapport de 2014 du médiateur pour l’égalité des sexes, sur les 375 médecins certifiés pour pratiquer cette procédure, un peu plus de la moitié s’y refuse, sur la base du droit à l’objection de conscience.  

Une situation qui n’est pas spécifique à la Croatie. 

C’est vrai. En Italie par exemple, les autorités régionales tentent de restreindre l’accès à l’avortement. En effet, ce sont les régions qui sont en charge des soins de santé en Italie. Or ce sont également elles qui financent de plus en plus les organisations anti-avortement. Certains gouvernements locaux ont même offert des incitations financières aux femmes qui renoncent à leur projet d’avortement. De plus, dans un rapport publié cette semaine par l’association italienne pro-choix, Luca Coscioni, sur 31 hôpitaux sondés dans le pays, près de 80% des médecins y travaillant étaient objecteurs de conscience. 

Une nouvelle initiative de la part du Comité des régions

Terminons ce journal en nous intéressant au travail du Comité européens des Régions. Cette assemblée consultative de l’Union européenne, réunit en son sein 329 élu.es locaux et régionaux de toute l’UE. Jeudi dernier s’ouvrait la première réunion entre le Comité et la Commission européenne, à propos d’une nouvelle initiative. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

Effectivement, le Comité des régions et la Commission ont lancé le 17 mai dernier le pilote d’un nouveau partenariat pour l’innovation régionale. Cette initiative s’inscrit dans les objectifs lancés par le Pacte vert européen. Elle doit aider les autorités locales à faire face aux défis écologiques auxquels elles sont confrontées. 

Autre priorité du Comité des régions : la promotion de l’éducation dans l’UE. 

Oui, au mois d’avril dernier notamment, Emil Boc, rapporteur d’une opinion intitulée “Stratégie européenne pour les universités”, s’était adressé à la plénière du Comité, afin de mettre l’accent sur les défis à relever en termes d’études supérieurs dans l’UE. Il avait également défendu un projet d’opinion en mars de l’année dernière, concernant les “zones européennes d’éducation pour 2025”. 

Quelles sont les conclusions de ces rapports ? 

Eh bien, Emil Boc souligne au sein de ces deux documents, l’importance pour l’UE de développer une stratégie commune à l’ensemble des universités européennes. Les universités jouent en effet un rôle crucial dans la formation de la jeune génération européenne et dans la sensibilisation des jeunes au projet européen. Pour rappel, 2022 est l’année de la jeunesse. L’occasion pour le Comité des régions, en partenariat avec la Commission européenne de renforcer les niveaux d’enseignements et d’innovation à l’échelle des universités européennes.

Juliane Barboni & Laura Léger

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