Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Auprogramme:
- Igor Kirillov, général des forces armées russe aurait été assassiné par l’Ukraine
- L’Union européenne établit les premiers contacts avec le groupe au pouvoir en Syrie HTS
- L’écologiste Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, a été libéré par le Danemark
Bonjour, entamons ce journal en Russie, où un général des forces armées a été assassiné à Moscou ce mardi 17 décembre.
Oui, le général russe Igor Kirillov, chef de l’unité de défense radiologique, chimique et biologique des forces armées russes, a été tué le matin de ce mardi 17 décembre dans un quartier résidentiel de Moscou. Selon les forces de police russes, le général Kirillov aurait été tué à la suite de l'explosion d'un engin explosif placé dissimulé dans une trottinette électrique. Selon les premiers éléments l’engin contenait environ trois cents grammes de matière explosive et aurait été actionné à distance. L’explosion, qui a eu lieu sur la rue Ryazansky, à quelques kilomètres au sud-est du centre de Moscou, a provoqué la mort d’une autre personne, probablement l’assistant personnel de M. Kirillov.
Selon des sources anonymes des services secrets ukrainiens, entendus par Reuters, AFP, BBC et Guardian, les services secrets ukrainiens seraient à l’origine de l’explosion. Il n’y a pourtant pas de confirmation officielle de la part de l’Ukraine.
Le général Kirillov était à la tête d’une unité de l'armée russe chargée théoriquement de lutter contre les effets des armes nucléaires, chimiques et biologiques. Ce lundi 16 décembre, les services de sécurité ukrainiens avaient annoncé sur Telegram la fin d’une enquête par contumace contre M. Kirillov et l’avaient accusé de milliers d’attaques chimiques sur le territoire ukrainien.
Et en octobre dernier, Igor Kirillov avait été sanctionné par le Royaume-Uni et le Canada pour l’utilisation d’armes chimiques en Ukraine : notamment la chloropicrine, un composé fortement irritant et lacrymogène.
Kirillov est le plus important général russe tué depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en 2022.
Il y a quelques jours, le 12 décembre, Mikhail Shatsky, chef du département chargé de la modernisation des missiles lancés contre l’Ukraine, avait été tué à Moscou. Et le 28 septembre, toujours près de Moscou, Aleksey Kolomeitsev, colonel russe qui commandait l’unité de l’armée chargée des attaques par drones, avait été aussi assassiné.
Un coup dur pour l’armée russe.
Oui cette attaque met indéniablement en lumière certaines vulnérabilités de la Russie où les services secrets ukrainiens démontrent, par cette action, leur capacité à agir directement en plein cœur de la Russie.
Continuons ce journal en Syrie, où l’Union européenne a établi les premiers contacts avec le groupe HTS qui a chassé Bachar al-Assad de Damas le 8 décembre dernier.
Il s’agit d’un des premiers défis de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, qui a débuté son mandat début décembre. Le groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Sham (HTS) a renversé en seulement quelques jours le régime de Bachar Al-Assad, dictateur syrien au pouvoir depuis 2000.
Toujours considéré comme une entité terroriste par l’ONU, le groupe était par le passé affilié à Al-Qaïda. Cependant, depuis leur arrivée au pouvoir, les chefs du HTS affichent un discours plus modéré.
La chute du régime Al-Assad pourrait-elle signifier une réouverture du dialogue entre l’Occident et Damas ?
Beaucoup y ont intérêt, Paris a ainsi dépêché une équipe à Damas au cours des derniers jours alors que son ambassade sur place est fermée depuis 2012. Kaja Kallas a pour sa part annoncé, ce lundi 16 décembre, une rencontre entre un représentant de HTS et un envoyé de l’Union européenne, Michael Ohnmacht. Les relations diplomatiques entre l’UE Damas étaient gelées depuis le début de la guerre civile en 2011.
Mais l’Europe reste prudente.
Oui, les sanctions sont toujours en place. Malgré les assurances du nouveau pouvoir la situation reste très volatile et Bruxelles craint un retour des groupes terroristes dans le pays, en particulier de l’Etat Islamique. La présidente de la commission Ursula von der Leyen a d’ailleurs déclaré que le risque de “résurgence de l’Etat Islamique en Syrie était réel”.
La situation est d’autant plus complexe que plusieurs acteurs externes restent impliqués en Syrie : la Turquie notamment est un acteur particulièrement présent dans le pays. Ankara a mené plusieurs opérations visant les Kurdes en Syrie ces dernières années, et a soutenu les rebelles dans leur offensive contre Bachar Al-assad.
Clôturons ce journal au Groenland où l’écologiste canadien Paul Watson vient d’être libéré de prison après des semaines d’incertitude.
Oui, ce mardi 17 décembre, le militant écologiste canadien Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, l’une des associations les plus actives dans la lutte contre la chasse à la baleine, a été libéré d’une prison danoise après environ 5 mois de détention. Il avait été arrêté au Groenland, un territoire autonome du Danemark, sur la base d’un mandat émis en 2012 par le Japon, qui l’accusait d'avoir heurté, avec le navire Sea Shepherd, une baleinière japonaise, blessant un homme de son équipage en 2010.
Ce mardi 17 décembre, le Danemark a rejeté la demande du Japon d’extrader Paul Watson, qui est désormais libre.
La détention de Watson avait déclenché une mobilisation internationale. De nombreuses organisations écologistes, personnalités du monde du spectacle et politiciens, dont le président français Emmanuel Macron, avaient demandé au Danemark de ne pas autoriser une extradition vers le Japon.
Lors de sa libération, Watson a déclaré à l’AFP que son histoire avait "attiré l’attention sur le caractère illégal" de la chasse à la baleine pratiquée par le Japon, qui a toujours été un des objectifs du mouvement écologiste Sea Shepherd
"Mon arrestation a attiré l’attention de la communauté internationale sur les opérations illégales de chasse à la baleine du Japon. Ces cinq mois ont été une extension de la campagne" contre l’activité des baleiniers japonais a-t-il déclaré.
Un journal de Margot Klein et Ulrich Huygevelde.