Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Les chiffres en baisse de l'immigration clandestine en Allemagne
- L'accord de libre-échange UE-Nouvelle-Zélande
- Le Premier ministre espagnol appelle l'UE à la reconnaissance d'un État palestinien
Ouvrons ce journal en évoquant les chiffres de l’immigration illégale en Allemagne. Des chiffres en forte diminution depuis le rétablissement des contrôles aux frontières.
Pour resituer, depuis le 16 octobre, Berlin a rétabli des contrôles aux frontières avec la Pologne, la République Tchèque et la Suisse. Ces trois pays faisant partie de l’espace Schengen, le passage d’un pays à l’autre se faisait donc sans le moindre contrôle.
L’Allemagne ayant connu une forte augmentation du nombre d'entrées illégales en 2023, la ministre de l’intérieur Nancy Faeser avait annoncé le retour des contrôles aux frontières. Une mesure censée être en vigueur pour 10 jours, mais qui a été plusieurs fois prolongée depuis lors.
Et le bilan de cette mesure est frappant : une baisse de 40% des arrivées sur un mois.
C’est en tout cas ce qu’annonce le quotidien allemand Die Welt, s’appuyant sur des données statistiques policières. Environ 11000 personnes seraient entrées clandestinement sur le territoire allemand sur une période de 30 jours après le 16 octobre. Un nombre en forte baisse, puisqu’auparavant environ 18000 ressortissants illégaux entraient sur le territoire tous les mois.
Selon la police allemande, un autre facteur explique cette baisse, à savoir le rétablissement de contrôles également aux frontières entre la Serbie et la Hongrie.
Oui et la multiplication de ces mesures de contrôles ainsi que leur efficacité viennent remettre en cause le fonctionnement actuel de Schengen.
Par exemple la France a rétabli des contrôles aux frontières dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme. La Norvège effectue également des contrôles réguliers dans ses villes portuaires, dans lesquelles débarquent de nombreux voyageur•euses européen•nes.
Face à ce constat, la Commission européenne a adopté le 23 novembre une recommandation je cite “visant à renforcer la coopération entre les États membres dans l’espace Schengen”.
Si l’établissement de contrôles temporaires est autorisé sur le papier, l’absence de cadre clair pousse certains États membres à jouer avec les règles. La Commission incite donc ces États à limiter la mise en place de contrôles, en favorisant d’autres mesures comme le renforcement de leur coopération et l’augmentation des échanges d’informations Reste maintenant à savoir si ces recommandations seront bien écoutées par les membres de Schengen.
Poursuivons en évoquant maintenant l’accord de libre échange qu’ont signé la Nouvelle-Zélande et l’Union européenne.
Lundi, le Conseil européen a donné son feu vert à la mise en place de cet accord stratégique avec le pays océanien. Un accord dont s’est félicitée la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, en déclarant qu’elle attendait dorénavant une augmentation des exportations vers la Nouvelle-Zélande de 4,5 milliards d’euros par an.
Ne reste plus qu’à Wellington de ratifier cet accord qui devrait entrer en vigueur au cours de la première moitié de 2024.
Quels sont les termes de cet accord ?
A partir de son entrée en vigueur, l’intégralité des frais de douanes sur les exportations en direction de la Nouvelle-Zélande seront supprimés. De l’autre côté, les taxations seront grandement réduites pour les importations entre autres de kiwis, poissons, vin ou encore de viande ovine et bovine.
L’Union européenne étant le troisième partenaire commercial le plus important de la Nouvelle-Zélande, cet accord est économiquement très intéressant pour Wellington.
Oui, ce pacte en négociation depuis 2018 était très attendu par les deux parties. Pour rappel, les échanges entre les 27 et Wellington représentaient 9,1 milliards d’euros en 2022. Les investissements européens en Nouvelle-Zélande devraient également augmenter de 80% selon les attentes du Conseil.
Cet accord devrait particulièrement aider les agriculteurs néo-zélandais cherchant à exporter leurs produits vers l’Europe. Notamment pour le secteur viticole, en forte croissance dans le pays ces dernières années. La surface occupée par des vignobles ayant augmenté de près de 30% entre 2007 et 2020.
De l’autre côté, cet accord est critiqué par les agriculteur•rices européen•nes.
Oui, le secteur agricole européen s’est plaint d’une concurrence déloyale. On pense notamment aux normes européennes sur les herbicides qui pénalisent les agriculteur•rices européen•nes par rapport à leurs homologues outre-Océan Indien.
Des associations dénoncent également l’impact écologique que pourraient avoir des échanges accrus entre deux entités éloignées de 18000 kilomètres. Le Conseil se défend de ces critiques en évoquant notamment la protection de plusieurs “produits traditionnels renommés” ainsi que des engagements dans le respect de l’accord de Paris sur le climat.
Concluons ce journal en partant en Espagne où le Premier ministre Pedro Sanchez est très critiqué par l’opposition de droite pour ses propos sur Gaza.
Oui, les tensions étaient déjà vives ces dernières semaines au sein de la classe politique espagnole. Pour se maintenir au pouvoir, Pedro Sanchez s’est allié aux indépendantistes catalans, une stratégie extrêmement critiquée par la droite. Une droite qui s’insurge maintenant face aux propos du Premier ministre socialiste qui a demandé aux Européen•nes, je cite, “de prendre une décision sur la reconnaissance d’un État palestinien”.
Le leader du parti d’extrême droite Vox, Santiago Abascal, a notamment dénoncé avec véhémence ces propos qu’il qualifie de “honte absolue pour l’Espagne”.
Le premier ministre belge Alexander de Croo a également été critiqué par Israël pour ses propos au sujet de la situation de l’enclave
Oui à l’occasion d’une visite conjointe des chefs de gouvernements belge et espagnol à Rafah en Égypte, Alexander de Croo a qualifié les destructions à Gaza “d’inacceptable”. En réponse, Tel Aviv a annoncé la convocation des ambassadeur•rices des deux nations en Israël, je cite, “pour une sévère réprimande”.
Ces tensions interviennent alors que sur place une trêve humanitaire a été mise en place entre le Hamas et Israël. Un trêve qui a permis la libération de plusieurs otages et prisonnier•ères détenu•es de part et d’autre. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell appelle à ce qu'elle soit prolongée de façon durable.
Un journal de Joris Schamberger et Thomas Kox.