Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Point en Ukraine : destruction du barrage Nova Kakhovka ; Une douzaine de pays de l’OTAN participent à une simulation d’un assaut en Ukraine.
- La police perquisitionne les bureaux de deux suspects du Qatargate au Parlement européen.
Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce tour de l’actualité européenne en nous tournant vers l’est. Dans la nuit du 5 au 6 juin, le barrage hydroélectrique de Kakhovka, près de Kherson, dans une région d’Ukraine actuellement contrôlée par les Russes, a été partiellement détruit.
Oui cette destruction a entraîné des inondations, des évacuations de civils ainsi que la destruction complète de la centrale hydroélectrique. Kiev et Moscou s’accusent mutuellement. Volodymyr Zelensky accuse la Russie d’avoir fait exploser une bombe sur le barrage. Le chef d’Etat ukrainien voit dans cet acte une tentative de ralentir l’offensive ukrainienne prévue et annoncée depuis quelques mois. De son côté Moscou accuse l’Ukraine d’avoir commis “un sabotage délibéré”.
Le président ukrainien a annoncé que la destruction partielle du barrage n’affectera pas la contre-offensive de Kiev.
En effet, malgré les dégâts importants, Volodymyr Zelensky a déclaré que "l'explosion du barrage n'a pas affecté la capacité de l'Ukraine à libérer ses propres territoires". Dans la zone touchée par les inondations, les évacuations massives par bus et par train se poursuivent. Le chef de cabinet adjoint de la présidence ukrainienne, Oleksii Kouléba, annonce que le district de Korabelny de la ville de Kherson est sous 3,5 mètres d’eau et que plus de 1 000 maisons sont inondées.
Dans la Roumanie voisine, une douzaine de pays de l’OTAN participent d’ailleurs à une simulation d’un assaut au-delà du Danube.
Absolument, l’exercice se déroule près de Bordusani, en Roumanie, à 200 km à vol d’oiseau de la frontière ukrainienne. Pour mener à bien cette simulation, 2 500 soldats d’une douzaine de pays de l'OTAN sont présents sur les lieux. Cette simulation s’inscrit dans le cadre de l’exercice “Saber Guardian” qui réunit, sous le commandement américain, plus de 10 000 soldats à divers endroits sur le territoire roumain. Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, plusieurs autres opérations similaires ont été organisées comme “Orion”, “Spring Storm” ou encore “Baltic Operations”.
Interrogé par Le Monde, Joseph Henrotin, chargé de recherche au Centre d’analyse et de prévision des risques internationaux, indique que ces troupes ont un rôle de “signifiant politique” vis-à-vis de la Russie.
Ces exercices contribuent à créer de la confiance entre les différentes armées. Cependant certains officiers note qu’il n’est pas toujours évident de bien communiquer, car les lacunes dans la maîtrise de la langue anglaise se font ressentir de temps à autres.
Continuons ce journal en évoquant le Qatargate. La police perquisitionne les bureaux des députés européens Andrea Cozzolino et Marc Tarabella, accusés de corruption.
Absolument, la police belge a procédé mardi à des perquisitions dans les bureaux des deux eurodéputés. Ces derniers sont accusés d’être liés à un réseau présumé de corruption impliquant des pays tels que le Qatar et le Maroc. Marc Tarabella a récemment repris son mandat de député européen après avoir passé des mois en prison et en résidence surveillée entre février et mai de cette année. Son bureau, qui avait été mis sous scellés par la police en même temps que celui de M. Cozzolino en février, a été rouvert pour lui permettre de poursuivre son travail parlementaire. En revanche, Andrea Cozzolino fait toujours appel de son extradition de l’Italie vers la Belgique et son bureau est resté sous scellés après les nouvelles perquisitions de mardi.
Depuis le Qatargate, l’OLAF, l'agence de l'Union Européenne chargée d'enquêter sur l'utilisation indue des fonds de l'UE, insiste pour pénétrer dans les bureaux du Parlement.
Oui, l’OLAF a réitéré sa demande mardi pour que le Parlement lui accorde un accès total à ses locaux. Car les règles existantes interdisent souvent aux enquêteurs de l'OLAF de perquisitionner les bureaux du Parlement ou de saisir du matériel informatique. Ces restrictions ont fait l'objet d'un examen minutieux dans le sillage de l'enquête sur le Qatargate. Ville Itälä, directeur de l'Office européen de lutte antifraude, s'est félicité lors d'une conférence de presse mardi du récent vote du Parlement européen visant à permettre à l'OLAF d'accéder aux bureaux des législateurs de l'UE et à reconnaître le code de conduite de l'OLAF.
Malgré les restrictions existantes, l'agence européenne a ouvert 16 enquêtes au cours de l'année écoulée sur des comportements frauduleux ou irréguliers de la part du personnel et des membres du Parlement.
En effet, selon le rapport annuel 2022 de l’agence, l'une d'entre elles concernait par exemple une fraude d'un montant de 275 000 euros, avec des assistants parlementaires. Ces derniers dont les noms n’ont pas été révélés ont reçu des salaires et des indemnités de frais "en relation avec des missions qu'ils n'ont pas effectuées, ou qui n'avaient pas de justification professionnelle". L'OLAF a non seulement recommandé au Parlement de récupérer le montant total de ces salaires, mais il a également suggéré que des mesures disciplinaires soient prises à l’encontre du parlementaire européen impliqué.
L’OLAF va intensifier la coopération avec le Parquet européen, un autre organe clé de l'UE chargé d'enquêter sur les infractions budgétaires graves.
En effet, les deux institutions vont désormais travailler sur des cas similaires. L'institution basée à Luxembourg a ouvert une enquête sur deux législateurs grecs de l'UE pour des activités frauduleuses potentielles avec leurs assistants : Maria Spyraki et l'ancienne vice-présidente du Parlement Eva Kaili, qui est suspectée dans l'enquête sur le Qatargate.
Merci à toutes et à tous pour votre attention !
Chers auditeurs d’euradio et du journal, nous voulions vous annoncer que l’équipe qui assurait le journal depuis septembre, soit Laura Léger, Félix Doladille et Raphaël Ligot, délèguent désormais la mission de vous informer à Mélanie Farner et Oscar Pirlot.
Nous voulions vous remercier pour votre écoute, nous espérons avoir été de bons compagnons instructifs. Rester informé en retrouvant le journal de demain avec de nouvelles voix ! Merci à toutes et tous pour votre attention !