Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 21 juin

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 21 juin

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- L’adoption du mariage pour tous en Estonie.

- La déclaration forte du président serbe Aleksandar Vucic à l’adresse du Premier ministre du Kosovo.

- L’annonce de la dissolution prochaine en France du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre.

Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce tour de l’actualité avec l’adoption du mariage pour tous en Estonie, une première pour une ex-république soviétique.

Bonjour à toutes et à tous. Le texte a été adopté hier par une majorité de 55 députés contre 34 au Parlement à Tallinn. Cet amendement à la loi sur la famille autorise les personnes du même sexe à se marier, une première, en effet, pour une ancienne république soviétique.

Le projet d’amendement a été porté par la coalition au pouvoir depuis le 17 avril. Elle est composée du Parti de la Réforme – de centre-droit - , des sociaux-démocrates et d’Eesti 200, un parti libéral.

Une pétition en faveur du mariage pour tous, et signée par 600 personnalités dont l’ancien président Thomas Hendrik Ilves, avait été lancée le 22 mai dernier.

À la suite de la décision, le député social-démocrate Eduard Odinets a affirmé, je cite, que « Ce vote nous permet de rompre une bonne fois pour toutes avec l’idéologie et les valeurs de l’ère soviétique ».

Oui, car au-delà d’être progressiste, cette décision est éminemment géopolitique.

Effectivement, la guerre menée par sa voisine la Russie est également une guerre culturelle, dont l’homophobie est une des pierres angulaires. Et par cette décision, l’Estonie entend bien envoyer un message fort. À ce sujet, le député Eduard Odinets martèle que, je cite « en autorisant le mariage pour tous, nous disons clairement aux Russes et à la Russie que nous ne sommes pas dans leur camp, mais dans celui qui défend la liberté et de l’égalité ».

Et l’opposition a tout fait pour bloquer cette décision.

Et ce… depuis de nombreuses années. En 2014, le Parlement avait déjà légalisé l’union civile de personnes du même sexe, mais l’opposition a bloqué tout décret d’application. Ainsi, les couples homosexuels devaient se rendre à la justice pour toucher les allocations familiales ou pour mettre un terme à leur union, par exemple.

Aujourd’hui, l’opinion publique est en majorité favorable au mariage pour tous, même si la communauté russophone ne l’est qu’à 40%, contre 58% pour le reste de la population. À voir si leurs voisins baltes, la Lettonie et la Lituanie, prendront bientôt la même direction.

Continuons ce journal avec la déclaration forte du président serbe Aleksandar Vucic à l’adresse du Premier ministre du Kosovo.

"Le Premier ministre du Kosovo veut la guerre à tout prix” ce sont les mots du président serbe dans une allocution en direct à la télévision en début de semaine. 

Le nord du Kosovo est le théâtre de tensions depuis plusieurs semaines, depuis le scrutin municipal très contesté qui a été le déclencheur de violentes manifestations dans les municipalités à majorité serbe. Boycotté par les électeurs serbes, le scrutin, qui a eu lieu à la fin du mois d’avril, a affiché un taux de participation de seulement 3,5% dans ces régions.

Les tensions ont encore franchi un nouveau cap lorsque, la semaine dernière, des policiers kosovars, soupçonnés d’avoir franchi la frontière serbe, ont été arrêtés par la police serbe. 

Dans son allocution, Vucic a également affirmé que les Occidentaux, je cite, “ne considèrent pas la Serbie comme un partenaire”. Dans le même temps, le Haut représentant de l’UE aux Affaires Etrangères Josep Borell a convoqué le président serbe et le premier ministre du Kosovo Albin Kurti pour tenter d’entamer un dialogue entre les deux parties à Bruxelles.

Le président serbe pointe également du doigt certaines des missions internationales en présence.

Aleksandar Vucic souligne que le commandement de l’OTAN et de sa KFOR, la Force militaire pour le Kosovo, a été juste. Mais il dénonce les agissements d’EULEX, la mission européenne chargée de promouvoir l’état de droit dans le pays.

Pour l’instant, l’UE appelle la Serbie et le Kosovo à être “raisonnables” et à amorcer un dialogue et des négociations. Le président serbe a assuré que, je cite, “La Serbie est sur la voie européenne, elle ne créera pas d’incidents. C’est ainsi que se comporte un pays sérieux, et vous [le Kosovo] n’êtes pas un pays, et vous ne le serez jamais" Pour rappel, la Serbie n’a jamais reconnu l’indépendance du Kosovo, proclamée en 2008.

Terminons ce journal avec l’annonce de la dissolution prochaine en France du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre.

Oui, ce mardi, le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran a confirmé la dissolution prochaine des Soulèvements de la Terre car, je cite, « la cause climatique ne justifie pas qu’on aille caillasser des gendarmes sur un champ. »

L’association écologiste est dans le viseur du gouvernement français depuis un bon moment, en particulier depuis les manifestations contre les mégabassines de Sainte-Soline au mois de mars, et qui avaient été le théâtre de fortes violences entre la police et les manifestants.

À la suite de ces affrontements, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait exprimé son intention de dissoudre le mouvement. Une dissolution juridiquement complexe car le mouvement n’est pas enregistré, c’est un collectif informel d’organisations.

Les manifestants de ce mouvement avaient encore protesté le 11 juin contre l’extension de carrière de sable à Saint-Colomban.

Absolument, et leur action, durant laquelle de la violence matérielle a été perpétrée, a suscité de fortes réactions dans le monde agricole et politique. Au point qu’Emmanuel Macron aurait poussé la Première ministre Elisabeth Borne à donner rapidement son feu vert pour la dissolution, selon une source proche du gouvernement

Une fois la dissolution actée, les membres des Soulèvements de la terre risquent des amendes, voire des peines de prison s’ils se réunissent ou planifient des actions.

Une menace assez théorique alors que plus de 100 000 personnes ont déclaré leur appartenance au mouvement, dont plusieurs personnalités connues, comme Clémence Guetté ou Alain Damasio.

Et même si les dissolutions ne sont pas rares dans l’histoire politique française, ce cas est exceptionnel au vu du nombre de personnes ayant déclaré faire partie du mouvement.

Pour l’heure, le mouvement continue d’organiser des actions. Les Soulèvements ont encore organisé dimanche une grande manifestation contre le projet de ligne ferroviaire de TGV entre Lyon et Turin. Ils dénombrent une cinquantaine de blessés graves parmi les manifestants. Le ministère de l’Intérieur compte quant à lui douze blessés parmi les forces de l’ordre. 

Merci à toutes et à tous pour votre attention.