Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 25 novembre 2025

(C - service secours ukrainiens 25/11) Aujourd'hui en Europe - 25 novembre 2025
(C - service secours ukrainiens 25/11)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Ukraine
  • Sommet UE-Afrique
  • Slovaquie

On ouvre ce journal à Kyiv, en Ukraine. La capitale ukrainienne a été une nouvelle fois la cible d’attaques russes “massives” dans la nuit ; la Russie, elle aussi, déplore plusieurs morts.

Oui, la Russie et l’Ukraine se sont réveillés en déplorant de nouvelles victimes - les deux pays évoquant des frappes aériennes “massives”. Au moins six personnes ont perdu la vie à Kyiv, dans une attaque qui a également causé 6 blessés , trois personnes, côté russe, sont mortes dans la nuit, après une attaque ukrainienne contre la région de Rostov.

Une attaque qui survient en pleine période de pourparlers. Le très contesté plan américain a pu être remodelé lors de discussions à Genève, lundi.

Oui, et si une bonne partie des points de désaccord a pu être retirée, Volodymyr Zelensky rappelle qu’ “il y a encore du travail à faire”. Le président ukrainien s’est félicité de ces discussions ; il devrait négocier lui-même les points les plus sensibles avec Donald Trump. La Russie a cependant d’ores et déjà rejeté hier la nouvelle version du texte suite aux amendements des Européens. Le plan “européen n’est pas du tout constructif et ne convient pas” a déclaré le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

Où en sont les négociations sur ce texte ?

Sur les 28 points du plan initial de Trump il n’en restait que 19 dans la soirée de lundi. Ont été retirées des demandes particulièrement sensibles, comme la réintégration de la Russie au G8 ou la gestion, par les Etats-Unis, des actifs russes gelés à Bruxelles - Un point sur lequel revenait Emmanuel Macron ce matin, en rappelant que “les Européens sont les seuls à dire ce qu’on fera avec les actifs russes gelés”. 

Les 27 ont d’ailleurs négocié les clauses qui leur permettent de conserver leur dynamique, comme le droit d’imposer des sanctions, mais ils ont dû remettre à plus tard la potentielle intégration de l’Ukraine à l’UE et, à l’inverse, sa sortie de l’OTAN telle que demandée par la Russie.

L’avancée majeure concerne surtout l’aspect territorial de ce plan de paix : Kyiv n’a plus à renoncer à sa souveraineté sur les territoires occupés par la Russie à amputer gravement la taille de son armée, ni à établir une zone tampon. A la place, elle pourra proposer de mettre fin à la guerre sur la ligne de front telle qu’elle est aujourd’hui. 

Des avancées pour Kyiv, certes, qui ne marquent pas pour autant la fin des négociations, et encore moins de la guerre.

Les pourparlers de Genève sont loin d’avoir un effet immédiat sur la vie des soldats. Ils vont devoir attendre, d’abord, que l’UE, la Russie, l’Ukraine et les Etats-Unis s’accordent, mais aussi espérer, ensuite, que chaque camp fasse avancer les choses au plus vite. Un espoir qui pourrait vite être douché alors que la Russie campe sur ses exigences maximalistes

Plusieurs désaccords risquent de miner les négociations - les principaux défenseurs de la cause de Kyiv en Europe : la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont critiqués pour avoir pris le leadership sans accord commun.

Le ministre de la Défense italien, greffé à la dernière minute aux négociations en Suisse, rappelle que ce phénomène n’est pas nouveau, je cite : “Trump nous a habitués à sa tactique consistant à jeter la pierre dans la mare, à observer la formation des vagues et ensuite à corriger”.

On continue ce journal à Luanda, capitale de l’Angola, où a commencé hier le sommet Union africaine - Union européenne destiné à retracer les contours d’une alliance bicontinentale.

Oui, près de 80 dirigeants sont arrivés dans le Sud-ouest du Continent africain hier, sous le slogan “Promouvoir la paix et la prospérité grâce à un multilatéralisme effectif”. Une affirmation optimiste, dans un contexte beaucoup plus incertain : les conflits internes au Continent, la montée en puissance de la Chine ou les enjeux de plus en plus grands de migrations sont autant de sujets sur lesquels doivent se pencher les chefs d’Etats et de gouvernement.

Et concrètement, comment montrer la voie ?

L’objet principal de la coopération Europe-Afrique, c’est la stratégie dite du “Global Gateway”. Lancée en 2021, elle vise à lever plus de 150 milliards d’euros d’investissement pour l’Afrique dans divers projets de développement - une manière de concurrencer les dynamiques étrangères pour l’Europe, qui reste le premier partenaire commercial avec 476 milliards d’euros de biens et de services en 2023.

Actuellement, l’UE est par ailleurs mobilisée en République centrafricaine, en Libye, au Mali, au Mozambique et en Somalie dans le cadre de missions de sécurité civile et militaire. Le principal investissement politique des 27 reste la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Mais ce nouveau sommet s’intéresse aussi et surtout au pan économique de la relation, tout en cherchant à investir davantage les représentants du Continent Africain dans la prise de décisions internationales. 

On termine ce journal en Slovaquie, membre de l’UE contre lequel la Commission a lancé une procédure d’infraction. Le pays aurait effectué plusieurs changements dans sa constitution, de manière à faire primer le droit national sur les régulations européennes et réprimer davantage les droits de la communauté LGBT+.

Oui, plusieurs amendements adoptés en septembre restreignent le droit des couples du même sexe, interdisant notamment la gestation pour autrui, ou GPA, l’adoption pour les couples non mariés et le mariage pour les personnes homosexuelles. Seuls 7 députés du parlement slovaque se sont opposés à ces modifications, qui vont directement à l’encontre du plan européen de protection de la communauté LGBT. 

La Commission de Venise, l’organe consultatif du Conseil de l’Europe sur les questions constitutionnelles, avait pourtant mis le pays en garde contre ces nouveaux amendements - Pas de quoi stopper l’élan de Robert Fico, Premier ministre nationaliste et conservateur de la Slovaquie, qui justifiait son projet au nom de “l’héritage culturel et spirituel de ses ancêtres” et de la défense d’un “barrage constitutionnel face au progressisme”.  

Un journal de Baptiste Maisonnave, Ulrich Huygevelde et Paul Thorineau.