Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Arrestation et réactions : la flottille humanitaire interpellée par la police israélienne
- Guerre en Ukraine : la constante pression de l’Europe, l’inconstance du pétrole russe
- Immigration : au Royaume Uni, il va falloir mériter son titre de séjour
On commence ce journal au large de l’Egypte, où plusieurs navires de la Global Sumud Flotilla ont été arrêtés jeudi matin par les autorités israéliennes. Parti d'Espagne fin août, ils avaient été sommés de changer de cap, sans succès.
Oui le convoi humanitaire, parti pour “briser le blocus” sur la bande de Gaza a été partiellement stoppé par la marine israélienne - 41 bateaux transportant plus de 400 personnes au total. Ils ont été transférés au port d'Ashdod selon un responsable israélien, mais rien n’y fait, une dernière embarcation continue sa route selon un communiqué des organisateurs. Aux dernières nouvelles, le bateau Le Marinette,était à environ 150 km des côtes
Jeudi, les avocats des militants présents à bord des navires dénonçaient l’arrestation, intervenue dans un cadre, je cite, “incontestablement légal et pacifique” - “une violation du droit international humanitaire”. Avant l’interception, les navires israéliens auraient brouillé les communications de la flottille. Onze participants grecs ont commencé une grève de la faim pour protester contre ce qu’ils qualifient de “détention illégale”.
Et dans plusieurs pays d’Europe, ces arraisonnement ont donné lieu à des manifestations.
Oui, à commencer par la Belgique - 4000 personnes ont été comptabilisées dans le quartier européen de Bruxelles. L’usage de gaz lacrymogène et plusieurs arrestations ont mis fin au rassemblement, mais ils n’étaient pas seuls en Europe. En Espagne, en Irlande, en France, en Suisse, en Italie et aux Pays-Bas, ils étaient quelques centaines, parfois quelques milliers à exprimer leur contestation.
En Espagne, le ministre des Affaires étrangères a même convoqué le chargé d’affaires israélien à Madrid. Quelques dizaines d'Espagnols se trouvent parmi les 400 militants arrêtés par Israël. Pour rappel, le pays a imposé un embargo total sur les armes à destination de l’Etat hébreu début septembre, et avec l’Italie, il a envoyé une frégate militaire pour protéger la flottille la semaine dernière. Les deux navires se sont arrêtés à la limite de la zone d’exclusion désignée par Israel.
Concernant l’avenir des militants, le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé qu’il les renverrait vers l’Europe. C’était le cas pour Greta Thunberg et Rima Hassan, qui avaient déjà tenté de rejoindre les côtes palestiniennes à bord de deux voiliers en juin et juillet 2025.
Et à l’approche des deux ans du 7 octobre, qu’en est-il de l’accord de paix proposé par Donald Trump ?
Et bien la réponse du Hamas se fait toujours attendre. Les dirigeants ont essayé de modifier certains contours du texte, comme la démilitarisation complète des forces armées ou l’abandon de son autorité à Gaza, mais aucun accord n’a pour l’instant été trouvé.
On poursuit ce journal à Copenhague où les dirigeants européens ont appelé à davantage de sanctions à l’encontre de la Russie alors que l’ombre de Moscou plane sur les intrusions de drones en Europe ces dernières semaines.
Oui et le président français, à l’instar de son homologue américain, a d’ailleurs annoncé qu’il fallait abattre les drones qui pénètrent l’espace aérien de l’Europe alors que l’aéroport de Munich a été paralysé par de nouveaux survols de drones.
Les dirigeants européens comptent également mettre à l’arrêt les navires de la flotte fantôme russe via laquelle Moscou continue d’exporter du pétrole malgré les sanctions.
L’objectif des leader européens est de continuer à frapper l’économie russe.
Oui, l’étau se resserre sur l’économie russe. Une économie nettement fragilisée par l’armée ukrainienne qui s’emploie à frapper, souvent à coups de drones, des raffineries, des centrales électriques et autres cibles énergétiques, directement sur le sol russe.
Selon une évaluation du cabinet spécialisé Seala et divulguée par le média russe RBC, 38% des capacités des raffineries de pétrole russes, soit 338.000 tonnes par jour, seraient hors service. Les restrictions d’approvisionnement se font sentir dans plusieurs régions du pays, où les pleins d'essence se font sur tickets de rationnement et où le prix a grimpé de 42% depuis le début de l’année pour le sans plomb.
Mardi, le gouvernement russe s’est vu dans l’obligation de prolonger l’interdiction d’exportation d’essence pour compenser le manque.
Et on termine ce journal au Royaume-Uni, où le gouvernement travailliste de Keir Starmer a mis fin au programme de regroupement familial pour les réfugiés. Un énième durcissement de sa politique d’asile, qui n’a pas fait l’unanimité.
Oui, le programme permettait jusqu’alors aux réfugiés de rejoindre les membres de leur famille déjà installés dans le pays. Au début du mois, les demandes ont été suspendues, c’est maintenant tout le système qui se voit supprimé. Dans un communiqué, le gouvernement britannique justifie cette démarche en expliquant créer un système où, je cite, “la régularisation doit être plus longue, et méritée grâce à une contribution au pays”.
Cette idée de “mériter” son titre de séjour est aussi et surtout celle de l’extrême droite du pays, du parti Reform UK notamment - bien au-dessus du parti au pouvoir dans les sondages. Ils avaient proposé de supprimer le titre de séjour permanent pour les demandeurs d’asile - la ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, a elle proposé une liste de conditions nécessaires à son obtention. Pour un réfugié arrivé en Angleterre, il va falloir un haut niveau d’anglais, un emploi fixe et des heures de travail bénévoles.
Le parti pointe du doigt une forte pression migratoire pour justifier la nécessité de telles réformes.
Oui, et si l’on regarde les chiffres, il est vrai que le niveau est sans précédent : entre juin 2024 et juin 2025, plus de 111 000 personnes ont demandé l’asile en Angleterre, c’est plus que le nombre d’habitants à Caen. C’est sans compter les arrivées illégales, 33 000 personnes ont traversé la Manche depuis le début de l’année, un record.
Un journal de Baptiste Maisonnave, Ulrich Huygevelde et Paul Thorineau.