Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- Trump durcit le ton contre Poutine
- Dieselgate : lourdes condamnations chez Volkswagen
- Sommet à Madrid : pressions sur Israël pour Gaza
Bonjour, on commence ce journal Assia en évoquant les propos du président américain. Donald Trump a fustigé Vladimir Poutine après des frappes meurtrières en Ukraine et menace de nouvelles sanctions.
Alors que la Russie a mené ce week-end sa plus vaste offensive aérienne depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, le président américain Donald Trump a vivement dénoncé l’inflexibilité de son homologue russe, Vladimir Poutine. Avant d’embarquer dimanche à bord d’un Air Force One depuis le New Jersey, il a critiqué le comportement du dirigeant du Kremlin, dont il a dit estimer qu’il avait « complètement perdu la tête ».
Visiblement troublé par l’ampleur des frappes, il a précisé qu’elles avaient eu lieu alors même qu’il était « en pleine discussion » avec Vladimir Poutine.
« Il tue beaucoup de gens. Je ne sais pas ce qui a bien pu lui arriver », a lancé Donald Trump devant les journalistes. « Je le connais depuis longtemps. Je me suis toujours bien entendu avec lui. Mais il envoie des roquettes sur des villes et tue des gens. Et je n'aime pas cela du tout », a-t-il ajouté. Les attaques russes, qui ont frappé plusieurs régions ukrainiennes, ont causé la mort d’au moins 12 personnes, dont quatre dans la région de Kiev, et fait des dizaines de blessés. L’armée de l’air ukrainienne évoque le chiffre impressionnant de 367 drones et missiles lancés en une nuit.
Alors qu’il n’en parlait plus après sa conversation avec Vladimir Poutine, Donald Trump a affirmé qu’il envisageait « absolument » d’imposer de nouvelles sanctions à Moscou, dans la lignée des mesures prises par l’Union européenne.
Ces paroles dures du président américain, jusque-là souvent accusé de mansuétude à l’égard du Kremlin, marquent-elles une césure ? Impossible de le dire tant les revirements de Donald Trump ont été nombreux ces derniers mois. En parallèle, ce dernier a annoncé un report des nouveaux droits de douane de 50 % sur les produits européens, initialement prévus pour le 1er juin. Ceux-ci entreront finalement en vigueur le 9 juillet, à la suite d’un, je cite, « bon appel » avec Ursula von der Leyen. Il espère ainsi ouvrir une fenêtre de négociation avec l’UE, bien qu’il ait récemment accusé cette dernière de chercher à « profiter des États-Unis ».
Sur le front européen, la position face à Vladimir Poutine se durcit également après ces dernières campagnes de bombardement meurtrières sur l’Ukraine.
Oui et lors d’un forum organisé par la chaîne WDR, le chancelier allemand Friedrich Merz a affirmé qu’il n’existait désormais « plus de limitations sur la portée des armes livrées à l’Ukraine », ouvrant la voie à des frappes ukrainiennes en territoire russe. Selon le chancelier, cette possibilité s’étend aussi aux armes en provenance du Royaume-Uni, de la France, et des Américains.
« Il est évident que Poutine considère les propositions de discussions comme une faiblesse », a déclaré Friedrich Merz, en référence au refus du Kremlin d'une éventuelle médiation proposée par le pape Léon XIV. Alors que les alliés de Kiev se disent favorables à une réunion au Vatican, Moscou demeure inflexible. Le chancelier allemand conclut en appelant à se préparer à une guerre, je cite, « plus longue que nous ne pouvons l’imaginer ».
On continue ce journal en évoquant la condamnation de cadres de Volkswagen impliqués dans le scandale du Dieselgate.
Oui un tribunal régional allemand a condamné lundi quatre anciens dirigeants de Volkswagen pour fraude, dans le cadre du vaste scandale des émissions polluantes, connu sous le nom de "Dieselgate".
Deux d’entre eux ont été condamnés à plusieurs années de prison ferme, tandis que les deux autres ont écopé de peines avec sursis. Ce verdict met un terme à un procès fleuve qui s’est étalé sur près de quatre ans.
L’affaire du Dieselgate a éclaté en septembre 2015, lorsque l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a révélé que de nombreux modèles diesel du constructeur allemand Volkswagen étaient équipés de logiciels frauduleux, appelés « defeat devices ».
Ces dispositifs permettaient de détecter les tests d’émissions et d’ajuster les performances du moteur pour satisfaire aux normes, alors qu’en conditions réelles, les véhicules rejetaient des niveaux de pollution largement supérieurs aux limites autorisées.
En 2017, Volkswagen a reconnu avoir falsifié les données d’émissions aux États-Unis, provoquant une onde de choc mondiale et l’un des plus graves scandales de l’histoire de l’industrie automobile.
En 2020, les poursuites contre Herbert Diess et Hans Dieter Pötsch ont été abandonnées après que Volkswagen a accepté de payer une amende de 9 millions d’euros.
On conclût ce journal en abordant le sommet international que l'Espagne a organisé à Madrid sur la situation à Gaza. Les participants appellent à des sanctions contre Israël et à la fin de l’offensive et du blocus sur l’aide humanitaire.
Dimanche 25 mai, l’Espagne a accueilli à Madrid une réunion de haut niveau rassemblant une vingtaine de pays européens et arabes - un groupe désigné sous le nom de G5+ - pour faire pression sur Israël. L’objectif : exiger la fin de l’offensive militaire à Gaza et relancer la perspective d’une solution à deux États.
Parmi les propositions mises sur la table : un embargo commun sur les armes et la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.
L’Espagne appelle aussi à une reconnaissance large de l’État palestinien, présentée comme, je cite, « pas contre Israël, mais pour faire avancer la solution à deux États », a souligné José Manuel Albares. Si aucun communiqué commun n’a été adopté dû à des divergences entre les pays participants, la réunion reflète cependant un tournant diplomatique. Même certains alliés traditionnels d’Israël, comme l’Allemagne, étaient présents.
Les frappes israéliennes, encore intensifiées ces derniers jours, ont causé de nombreuses pertes civiles, notamment parmi les enfants.
Le blocus de l’aide humanitaire depuis près de trois mois alimente un risque de famine aiguë. Cette réunion précède une conférence prévue mi-juin au siège de l’ONU à New York, co-présidée par la France et l’Arabie saoudite. Le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, a appelé les États-Unis à jouer un rôle actif : « Nous espérons qu’un engagement positif de leur part contribuera à la paix et à la stabilité dans la région. » a-t-il affirmé.
Un journal de Gaspard Timmermans, Assia Patel et Isaline Feller.