Aujourd’hui en Europe

Aujourd’hui en Europe - Lundi 13 mars

Aujourd’hui en Europe - Lundi 13 mars

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour : 

- Nouvelles manifestations en Géorgie, Moscou dénonce "une tentative de coup d’État"

- Rapport de Greenpeace : la France encore dépendante de l’énergie russe

- 1300 migrants secourus en Italie, arrivées en hausse de 116% en janvier et février

Bonjour à toutes et à tous, commençons ce tour de l’actualité européenne en revenant sur les manifestations en Georgie. Mardi dernier, de nombreuses mobilisations citoyennes ont éclaté dans le pays pour contester un projet de loi controversé.

Effectivement pour rappel la semaine dernière, des milliers de géorgiens se sont retrouvés pendant trois jours consécutifs dans les rues de Tbilissi pour contester un projet de loi controversé sur les “agents de l’étranger”. Ce texte visait, dans les faits, à définir comme “agents de l’étranger” toute organisation recevant plus de 20% de financement de l’étranger, sous peine d’amende. Un texte pointé du doigt par les opposants au pouvoir comme un outil d’intimidation envers les médias et les ONG et dangereusement similaire à un texte qui avait été adopté en 2012, en Russie, permettant au Kremlin de réprimer les médias et les organisations d’oppositions. 

Après trois jours de manifestations intenses, parfois même violentes, le gouvernement géorgien a finalement fait machine arrière jeudi dernier en renonçant au projet de loi. Malgré le retrait du projet, les manifestations continuent néanmoins de s’intensifier en Géorgie.

Oui, et ces manifestations s’inscrivent dans un contexte plus large de crise politique dans le pays, Le prisme pro-russe du gouvernement est de plus en plus évident alors que la population penche en majorité vers l’Union européenne. En 2022, après l’invasion russe en Ukraine, la candidature de la Géorgie avait officiellement été retoquée par l’UE. Un rejet que le gouvernement de Tbilissi semble avoir largement contribué à faire capoter de par son attitude pro-russe et une attitude parfois très distante face à l’UE. Après avoir obtenu le retrait de la loi contestée, les manifestants souhaitent désormais installer leur mouvement dans la durée pour dénoncer la politique du pouvoir en place. Un ras le bol du gouvernement, que les manifestants dénonçaient au micro de France 24 la semaine dernière en expliquant, je cite, "Notre gouvernement est notre seul obstacle à l'adhésion à l'UE (...) soit ils démissionnent et la Géorgie rejoint l'Europe, soit ils restent au pouvoir et nous sommes la proie de Poutine."

Et Moscou n’a pas tardé à dénoncer ces mouvements comme une “tentative” de coup d’État de l’Occident, et notamment de Washington.

Absolument. Vendredi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov annonçait lors d’une allocution que la mobilisation à Tbilissi était “un prétexte pour lancer une tentative de changement de régime par la force” en Géorgie. ​Une accusation qui vise même les États-Unis, accusés par le porte-parole du gouvernement russe d’être à l’origine de ces manifestations en cherchant à “provoquer un sentiment anti-russe dans le pays”. Le représentant du ministère des affaires étrangères russe en Crimée a également ajouté, lors d’une allocution, "Nous recommandons au peuple géorgien de se souvenir d'une situation similaire en Ukraine en 2014 et de ce à quoi elle a finalement mené".

Continuons ce journal en évoquant le récent rapport de Greenpeace sur les importations énergétiques françaises en provenance de Russie. D’après ce rapport, le nucléaire français serait bien plus dépendant des importations russes qu’il n’y paraît.

Oui, le parc nucléaire français est toujours très dépendant de la Russie. C’est en tout cas le bilan publié par Greenpeace dans son dernier rapport, concluant qu’en plus de continuer à importer de l’uranium de Russie, d’Ouzbékistan et du Kazakhstan via la société russe Rosatom, la France a en plus triplé ses importations. Au total, ce serait 43% des importations en uranium et uranium enrichi qui proviendraient de ces régions, importées via le port de St Petersbourg. À noter qu’en 2022, la France envoyait toujours l’intégralité de son uranium à retraiter en Russie.

Un rapport qui fait tâche alors que le dernier paquet de sanctions européen pris à l’encontre de la Russie ne vise toujours pas les importations d’uranium.

Effectivement, la filière nucléaire russe continue d'échapper aux sanctions. Le dixième paquet de sanctions mis en place par l’UE le 24 février dernier, date symbolique marquant un an de guerre en Ukraine, ne vise toujours pas les importations liées au nucléaire, et ce malgré les nombreux appels des pays du nord de l’Europe et du président Zelensky à couper tout lien avec le pays. La Russie affichait même en 2022 une hausse de 20% d'exportations liées au nucléaire, et ce, même après le début de la guerre. Un rapport qui fait surtout tâche en France puisqu’il paraît seulement deux jours avant le début de l'examen par l'Assemblée nationale d'un projet de loi sur l'accélération de la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.

Terminons ce journal du côté de l’Italie. Moins de deux semaines après le naufrage meurtrier sur les côtes du sud du pays, plus de 1300 personnes ont été sauvées par les garde-côtes ce samedi 11 mars. 

Trois embarcations surchargées ont été secourues au large des côtes italiennes puis débarquées dans le port de Crotone ce samedi. Des opérations de sauvetage menées le même jour que la découverte de trois nouveaux corps de victimes du naufrage de Crotone, portant le bilan total à 76 morts sur 180 passagers.

Selon Frontex, le nombre d’arrivées par la Méditerranée centrale a bondi de 116 % en janvier et février par rapport à 2022.

En effet. Selon le ministère de l’Intérieur italien, depuis le 1er janvier, 17 592 personnes ont débarqué dans un port italien, contre à peu près 6000 sur la même période en 2022. En 2021, le nombre ne dépassait pas les 5995 arrivées, un chiffre trois fois inférieur à aujourd’hui. Pour rappel, la route de la Méditerranée centrale reste l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.

Merci à toutes et à tous pour votre attention !