Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Départ du secrétaire général de l’OTAN
- Bruxelles soutient l’idée d’un achat groupé de munition pour l’Ukraine
- Autriche obtient de l’UE des avancées sur le contrôle des migrations
Bonjour à toutes et à tous, commençons ce tour de l’actualité européenne en discutant de la proposition estonienne faite à la commission pour réaliser des achats groupés de munitions à destination de l’Ukraine.
Oui, c’est la première ministre estonienne, Kaja Kallas qui a fait la proposition à ses pairs. L'achat en commun des pièces d’artillerie pourrait se faire sur un modèle similaire de la stratégie vaccinale européenne. Pour l’achat commun de vaccin, la commission avait réuni les demandes et les fonds d'États pour passer les commandes. Cette proposition fait suite à la tournée européenne de Volodimyr Zelensky, lors de laquelle le président ukrainien a tenu à maintenir mobilisés ses alliés européens et en a profité pour certaines demandes en matières d’armement.
Le but est d'accélérer la production européenne face à une Russie passée en économie de guerre.
Moscou qui a hérité du complexe militaro-industriel de l’Union soviétique est devenu en 2017 deuxième producteur d’armes au monde. Et depuis quelques mois le Kremlin a accéléré la cadence. Les grandes usines de l’Oural produisent désormais en 24/7.
La Russie envoie en moyenne 20 000 pièces d’artillerie par jour sur le front, soit l’équivalent de la production mensuelle européenne. Plusieurs experts en sécurité redoute une grande offensive russe dans les prochaines semaines, il y a donc urgence.
Pour répondre à cette urgence, des responsables européens appellent à un plan à long terme.
Oui car en Europe, la base industrielle et technologique de défense européenne réclame depuis plusieurs mois des commandes s’étendant sur plusieurs années afin d’investir et d’augmenter les capacités de production. Maintenant reste à savoir qui portera les appels d’offres. L’union a la possibilité de passer par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement. Elle peut aussi laisser la responsabilité à un État de gérer les appels d’offres. Autre possibilité plus novatrice, laissé l'initiative à l’AED (agence européenne de défense). La question du financement est également épineuse puisque peu d’état sont prêts à mettre réellement la main à la poche. Les 27 pourraient recourir à la Facilité européenne pour la paix (FEP), ce fonds doté de 3,6 milliards d’euros qui sera augmenté de 2 milliards supplémentaires entre 2024 et 2027.
Continuons ce journal en évoquant la fin du mandat du secrétaire général de l’OTAN.
Jens Stoltenberg, actuel secrétaire général de l’OTAN a fait savoir qu’il ne souhaitait pas prolonger son mandat qui doit se terminer en octobre prochain. Le processus de désignation du ou de la prochaine secrétaire générale est désormais lancé mais la nomination se fera uniquement par un consensus des 30 pays membres de l’OTAN. Le chef militaire de l’OTAN étant un américain, le poste de secrétaire général est habituellement attribué à une personnalité européenne.
Même si aucun nom n’a encore été annoncé, une femme pourrait reprendre le poste.
Rien d’officiel à l’heure actuelle mais plusieurs noms circulent, notamment celui de l’actuelle présidente de la commission européenne Ursula Von der Leyen. Toutefois incompatibilité d’agenda, son mandat se termine que fin 2024 alors que le poste de secrétaire général de l’OTAN est comblé dès octobre prochain. Elle est donc hors course.
D’autres noms ressortent notamment la première ministre estonienne Kaja Kallas ou encore la première ministre lituanienne Ingrida Simonyte.
Ce changement a lieu alors même que l’alliance transatlantique est en proie à de grands défis.
L’invasion Russe en Ukraine a réveillé l’OTAN, les risques auxquels les membres de l’alliance sont exposés poussent l'organisation à davantage de collaboration.
Le partenariat entre l’Union européenne et l’OTAN se voit aussi renforcé. On note par ailleurs qu’en mai 2022, peu de temps après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Finlande et la Suède ont déposé leurs demandes d'adhésion à l’OTAN. Une adhésion déjà ratifiée par 28 pays, seules la Turquie et la Hongrie émettent une réticence à l’intégration des deux pays.
Terminons ce journal en nous tournant du côté de Vienne. Le gouvernement du conservateur Karl Nehammer a obtenu des avancées sur le contrôle des migrations en Europe.
Oui, l'Autriche, qui est confrontée à une très forte hausse de la migration irrégulière, insiste auprès de Bruxelles pour renforcer les dispositifs de surveillance aux frontières. Des clôtures renforcées, des systèmes de surveillance payés par l’UE, deux projets pilotes en Bulgarie et en Roumanie, alors même que le chancelier autrichien a refusé leurs adhésions à l’espace schengen, c’est le compromis que vient d’arracher l’Autriche à Bruxelles. Vienne a obtenu l’engagement d’un renforcement de la sécurité à toutes les frontières européennes et pas seulement celles de la Bulgarie et de la Roumanie.
Cette appel à ériger des barrières a été relayé lors du sommet européen du 9 février.
L’Europe renforce ses frontières de façon intensive depuis maintenant 10 ans. Selon un rapport du Parlement européen, l’Union européenne comptait en 2022 plus de 2000 kilomètres de barrières et murs frontaliers, contre à peine plus de 300 kilomètres en 2014. L’Agence européenne des gardes-côtes et gardes frontières, Frontex, dispose d’un budget de 750 millions d'euros annuels ce qui en fait l’agence européenne avec le budget le plus conséquent, Ces dispositifs sécuritaires et coercitifs cherchent à empêcher les flux de migrants de passer mais sans véritable résultat. En 2022, 330 000 migrants sont entrés illégalement sur le territoire européen, une hausse de plus de 60 % en un an.
Merci à tous·tes pour votre attention.