L’artiste européen de cette semaine se penche sur le multi-instrumentiste et producteur anglais de talent Will Dorey, connu par son projet musical Skinshape. Découvrons plusieurs facettes de ce musicien de talent, en 5 chapitres.
Chapitre 1 : Soul Groove
Producteur sous son propre label Horus Records, arrangeur, compositeur, interprète, ancien bassiste du groupe Palace… sont autant de casquettes que porte Will Dorey, ou Skinshape. Originaire de Swanage au sud de l’Angleterre, il a commencé ses expérimentations musicales à 16 ans, et n’a jamais cessé.
Le projet musical Skinshape a démarré en 2014 avec la sortie d’un album éponyme. Aujourd’hui, on découvre l’un de ses plus vieux morceaux, ses multiples instruments y sont accompagnés par la chanteuse norvégienne Anina : il date de 2013, voici Soul Groove, un titre qui vient d’être réédité en janvier 2022 sur le label Lewis Recordings : https://www.youtube.com/watch?v=U67ZPuLmHCg
Skinshape, la forme de la peau, est un nom de projet musical qui annonce subtilement la forme que prendra la musique de Will Dorey, toujours emprunte de douceur et de nostalgie. Avec ce nom, il explore des univers musicaux variés : aussi bien trip-hop, folk, et rock que soul, reggae et jazz. Nous découvrirons plus amplement la richesse de son œuvre au cours de la semaine !
Chapitre 2 : Du jazz multicolore
On s’intéresse maintenant au 2ème album du musicien, Oracolo, sorti en 2015, que le découvre au son de Left With A Gun : https://www.youtube.com/watch?v=YD73GrYeWqk
Skinshape ne cache pas sa passion pour les sonorités des années 50 à 70. Les rythmes groovy et les guitares réverbérées sont sa marque de fabrique. Avec Oracolo, il a transformé sa chambre d’ado en studio, où il a composé et interprété tous ses morceaux, mis à part les sections rythmiques et les claviers, qui ont été enregistrés en studio. Dans cet album, Will Dorey affirme un style jazz et rock psychédélique : les rythmes sont envoûtants, les mélodies aériennes, sa voix, flottante…
Même son univers visuel emprunte au passé : ses pochettes ressemblent à des vieilles affiches de festival de rock psychédélique, ou à des peintures. Pour Oracolo, on pense à un tableau de Chagall ou de Picasso quand on voit toutes ces couleurs. Will a fait appel à Jared Buschang, un ami peintre New-Yorkais pour la réaliser.
Chapitre 3 : Un accueil chaleureux et intimiste
Notre découverte de Skinshape continue au son de Filoxiny, album sorti en 2018, album dans lequel Will Dorey cultive toujours sa passion pour les 60s-70s, la soul, le funk et le jazz. En voici la preuve dans le titre instrumental After Midnight : https://www.youtube.com/watch?v=EuZlv1r2Fl0
Filoxiny vient du grec philoxenia, qui signifie la générosité et l’hospitalité. Un titre d'album qui annonce les intentions musicales de Skinshape, qui nous accueille chaleureusement dans son univers par et nous ouvre son intimité par la porte de sa musique.
L’album Filoxiny se compose de titres jazz presques exclusivement instrumentaux, très mélancoliques, que l’on imagine très bien en bande son d’une conversation intime avec son auteur. Les deux seuls morceaux sur huit contenant des paroles, I Didn’t Know et We Lose parlent de deuil et de regret. En interview, Will Dorey explique son processus créatif : “Quand je m'assois, que je joue et que j'enregistre, c'est comme si je transcrivait mes émotions dans un autre format.” Comme beaucoup d'artistes, il canalise sa souffrance, ses doutes, et ses émotions grâce à la musique.
Chapitre 4 : Un tour du monde en 10 morceaux
Au programme de ce chapitre : découvrir Umoja, le 5ème album du musicien, sorti en 2020. Voici Sua Alma : https://www.youtube.com/watch?v=fGAdWVmTlNk
Dans Umoja, Skinshape nous fait traverser le continent africain, en passant par le Portugal. Il garde la même patte musicale que dans ses albums précédents, le jazz et le groove prédominant toujours, en apportant des éléments qui nous font s’envoler dans différents pays d’Afrique. L’idée originale de Skinshape était de s’y rendre et de dénicher des chanteurs locaux, mais le confinement a eu lieu au même moment.
Il a donc collaboré avec des artistes plus accessibles, comme la chanteuse portugaise D’Alma, dont on peut entendre la voix sur Sua Alma. Le musicien sénégalais Modou Touré apparaît lui aussi sur quelques morceaux de l’album Umoja, apportant une bonne touche d’afrobeat et de groove à l’ensemble. Enfin, le chanteur Idd Aziz, originaire du Kenya prête sa magnifique voix chantée en swahili à plusieurs morceaux de l’album.
Chapitre 5 : La dernière étape du voyage
Ce chapitre est l’occasion de conclure notre voyage musical guidé par Skinshape, au son de plusieurs extraits de ses autres albums, que nous n'avons pas pu tous découvrir au cours de la semaine. On commence d’abord par écouter son tout dernier album, Arrogance is The Death Of Men, et le titre Tomorrow : https://www.youtube.com/watch?v=xmhd-ZP6wyw
Will Carey, est familier avec des genres musicaux du monde entier, en grande partie grâce à son label Horus Records, qu’il a fondé à ses débuts en 2013. Un label purement de reggae, qui promeut des pépites jamaïcaines. Ses contacts viennent aussi bien d'Afrique, d’Europe, d’Asie ; il leur demande des archives, et des accès à de vieux vinyles de ces coins là du monde, pour enrichir sa collection personnelle, son label, et s’en inspirer dans ses créations.
On enchaîne avec le groove planant du titre Take My Time, issu de l'album Life & Love de Skinshape sorti en 2017. https://www.youtube.com/watch?v=wLA9hAlrMUU
Pour terminer, le chant en Swahili de Idd Aziz, dans le titre Sudan, issu de l'album Umoja dont nous parlions dans le chapitre précédent. https://www.youtube.com/watch?v=tcnCXE8Mhqc
Pour écouter l’ensemble des chapitres de la semaine :
Rendez-vous la semaine prochaine pour vous présenter un·e nouvel·le artiste européen·ne émergent·e…
Suzanne Gerles
