euradio vous présente Quoi de neuf à Bruxelles, la chronique présentée par les étudiants bordelais de l’association Perspective Europe.
Dites-moi : « Quoi de neuf à Bruxelles » ?
Lundi dernier, la capitale belge a reçu Albin Kurti, le Premier Ministre kosovar, ainsi que Aleksandar Vuĉić, le Président serbe. Plus de 20 ans après le drame yougoslave, la Serbie refuse de reconnaître l’indépendance du Kosovo proclamée en 2008. Les tensions entre les deux Etats Balkans sont toujours vivaces, et ça ne plaît pas à Bruxelles.
Quel est le rôle de l’UE dans tout ça ?
Cette année, Pristina et Belgrade devraient conclure un accord pour normaliser leurs relations. Les négociations ont été entamées en septembre dernier, et sont chapeautées par Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la sécurité, rapporte Euractiv.
Comment se positionne-t-il ?
L’espagnol est optimiste et a rendu public un projet d’accord de 11 articles sur lequel se sont entendus les deux dirigeants, explique Le Monde.
Historiquement soutenue par la Russie, comment la Serbie gère-t-elle son isolement sur la scène européenne, un an après le début de la guerre en Ukraine ?
Les options qui s’offrent à elle sont peu nombreuses. Le mois dernier, le Président serbe a déclaré avoir reçu un ultimatum de la part des pays occidentaux, écrit Le Figaro. Si un terrain d’entente n’est pas rapidement trouvé avec Pristina, il exposera son pays à de graves conséquences, telles que l’interruption du processus européen d’adhésion.
Bruxelles ne doit donc pas crier victoire trop vite. En revanche, elle peut se féliciter pour l’accord qui vient d’être trouvé avec Londres, à propos de l’Irlande du Nord !
Il porte le nom de « cadre de Windsor ». Il a finalement été conclu lundi dernier, entre la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier Ministre britannique, Rishi Sunak, rapporte France Info.
Après des mois de négociations, que contient-il de si exceptionnel ?
Afin de réduire les contrôles douaniers, le Royaume-Uni s’engage à s'aligner sur les normes alimentaires européennes, ainsi que sur les produits échangés au sein du marché unique. Il prévoit également un mécanisme de résolution des litiges et un engagement des deux parties à trouver une solution à long terme, explique Le Figaro.
J’imagine que cet accord tant attendu a été chaleureusement accueilli ?
Tout à fait, Euronews rapporte qu’il a été salué par les responsables politiques. Pour Rishi Sunak, c’est « un nouveau chapitre pour Londres et l'UE ».
Un autre couple qui aurait lui aussi besoin de commencer un nouveau chapitre, c’est celui de Bruxelles et Rome.
Effectivement, depuis l’élection de Giorgia Meloni, leur relation n’est pas au beau fixe. Et le récent naufrage d’un bateau de migrants au large des côtes calabraises, n’a fait qu’empirer la situation, explique Libération.
Une tragédie qui a causé la mort d’une soixantaine de migrants venus de Turquie.
Que répond l’UE face aux appels à l’aide de l’État transalpin ?
Pas grand-chose. Ce drame met à nouveau en lumière la paralysie politique de Bruxelles. Sur Twitter, Ursula von der Leyen s’est contentée de commenter : « Tous ensemble, nous devons redoubler d’efforts concernant le Pacte sur la migration et l’asile et le plan d’action pour la Méditerranée centrale ». Deux textes présentés par la Commission en septembre 2020 et en novembre 2022, toujours en cours de négociation.
Entretien réalisé par Laurence Aubron.