Retrouvez chaque semaine la semainière de Quentin Dickinson sur euradio. L'occasion de découvrir la diplomatie et l'actualité européenne sous un nouvel angle.
Alors, Quentin Dickinson, avez-vous passé une bonne semaine ?...
Une semaine (relativement) tranquille sur le front institutionnel européen, en attendant toutefois cette semaine-ci, pendant laquelle se déroulent (et jusqu’à mardi prochain) les auditions, devant les eurodéputés, des vingt-six candidats aux différents postes de commissaire européen.
Mais en revanche, samedi et dimanche, nous avons subi une avalanche de scrutins dans trois pays-membres ou candidats de l’UE.
Dites-nous lesquels, Quentin Dickinson…
Il s’agit de la Géorgie, pays-candidat, ainsi que de la Lituanie et de la Bulgarie, États-membres. Commençons par la Géorgie.
Selon l’Autorité d’organisation des élections, le parti du gouvernement actuel, parti intitulé le Rêve géorgien, l’aurait emporté par 58 % contre 38 % à une alliance de partis pro-européens. Mais, compte tenu des achats de voix, des intimidations des électeurs, de la désinformation dans les médias et les réseaux sociaux, des sabotages en tous genres à l’instigation du Kremlin, l’opposition rejette les résultats de ce qu’elle traite d’élections volées et s’apprête à refuser de les cautionner en siégeant au Parlement. De même, la Présidente de la République, Salomé ZOURABICHVILI, pro-européenne, appelle ses concitoyens à manifester contre ce qu’elle n’hésite pas à qualifier d’opération des services spéciaux russes ; de son côté, son prédécesseur Mikhaïl SAAKACHVILI crie à l’illégitimité de tout gouvernement qui serait issu de ce scrutin, et appelle lui aussi la population à descendre dans la rue.
On retiendra aussi que les observateurs internationaux de l’Union européenne et de l’Organisation de Sécurité et de Coopération en Europe, l’OSCE, ont pu témoigner du manque de régularité et de sincérité de ces élections.
Et, pendant ce temps, en Bulgarie ?...
…pour résumer, en Bulgarie, le parti de l’ancien président, Boyko BORISSOV, parti de la droite classique, l’emporte d’une courte tête devant les centristes. Les ultranationalistes sont en troisième place, mais loin derrière ; et les folkloro-populistes du joueur de tambourin et ancien candidat au Concours Eurovision de la Chanson, Slavi TRIFONOV, maintiennent leur présence au Parlement à SOFIA. Mais, pour autant, on ne voit pas d’issue rapide à la crise politique qui paralyse le pays, sous une forme ou sous une autre depuis trois ans.
Il nous reste donc la Lituanie…
…la Lituanie, où, avec 52 % des voix, les Sociaux-démocrates de Vilija BLINKEVIČIUTĖ détrônent les Démocrates-chrétiens de la Première ministre sortante Ingrida ŠIMONYTĖ, arrivés à 28 %. Viennent ensuite les Fermiers écologistes et les Conservateurs verts (étonnant, mais cela existe donc). Aucun souci à se faire, vu de BRUXELLES :
Mme BLINKEVIČIUTĖ étant actuellement une députée européenne respectée, les pro-européens lituaniens sont remplacés par d’autres Lituaniens pro-européens.
Mais le bilan de la semaine n’est pas tout-à-fait complet, Quentin Dickinson…
Pour être complet, en effet, il faut rappeler la campagne, cruciale, en cours en Moldavie, entre le Oui à l’inscription dans la Constitution du rapprochement à l’UE le 20 octobre et le second tour de la présidentielle dimanche prochain, ou la présidente sortante, la pro-européenne Maia SANDU, affronte en position plutôt favorable le prorusse Alexandr STOÎANOGLO – mais les jeux ne sont pas faits, car - au risque de me répéter - il faut tenir compte des achats de voix, des intimidations des électeurs, de la désinformation dans les médias et les réseaux sociaux, des sabotages en tous genres – bref, ici comme ailleurs, toute la panoplie des graves irrégularités télécommandées par le Kremlin.
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.