Chaque vendredi, l'équipe d'euradio à Bruxelles décrypte l'actualité et le travail d'une institution européenne.
Au programme :
- La volonté de l’UE de faciliter l’usage de la voiture électrique en Europe
- La mise en garde de l’Union européenne à l’égard de la Géorgie
- L'ouverture par l’UE de deux enquêtes anti-subventions dans le secteur solaire ciblant des groupes chinois
Ouvrons ce journal en évoquant la volonté de l’UE de faciliter l’usage de la voiture électrique en Europe.
Oui, une volonté affichée le 3 avril, alors que des voitures électriques venues de toutes l'Europe ont été rassemblées à Bruxelles, à l’occasion de la réunion des ministres des transports. Objectif : montrer que les longs trajets en véhicule électrique sont possibles.
Comment l’UE compte-elle encourager l’usage des voitures électriques sur son territoire?
Il est prévu que d'ici 2026, toutes les autoroutes européennes soient équipées de bornes de recharge tous les 60 kilomètres. Habituellement, les véhicules doivent être rechargés tous les 300 à 400 km. Cette initiative vise à éliminer l'un des principaux obstacles à l'adoption généralisée des voitures électriques : l'anxiété liée à l'autonomie et la disponibilité des infrastructures de recharge. Parcourir de longues distances en voiture électrique est en effet souvent perçu comme un défi en raison de la nécessité de planifier soigneusement les arrêts de recharge.
La popularisation des voitures électriques est un élément clé de la stratégie de l'UE pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le changement climatique.
Oui, dans cette perspective, l’objectif majeur est l'interdiction progressive de la vente de voitures neuves à moteur thermique d'ici 2035. Toutefois, pour que cette transition soit réalisable, il est impératif pour l’EU de garantir que les infrastructures de recharge suivent le rythme de l'augmentation du nombre de véhicules électriques sur les routes. Aussi, le déploiement systématique de bornes de recharge le long des autoroutes constitue une étape cruciale dans cette transition.
Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant la mise en garde de l’Union européenne à l’égard de la Géorgie, alors que le pays candidat envisage de réintroduire une loi controversée sur les "agents étrangers", inspirée par une législation russe.
Oui, dans un communiqué daté du 3 avril, l'UE a critiqué la décision du parti au pouvoir en Géorgie de relancer ce projet de loi, mettant en garde contre les implications pour la liberté des médias et la démocratie. La loi proposée, intitulée "Transparence de l'influence étrangère", suscite des inquiétudes quant à son impact sur les organisations caritatives, les groupes de pression et les médias d'opposition qui reçoivent un financement de l'étranger. Si elle était adoptée, elle qualifierait ces entités d’agents d'influence étrangère", ce qui pourrait limiter considérablement leurs activités et leur capacité d’action.
Le gouvernement géorgien avait déjà tenté l'année dernière d'introduire cette loi.
Oui, toutefois, il avait été contraint de la retirer en mars 2023 face à une protestation publique massive et à des manifestations dans les rues de Tbilissi. Le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a choisi de relancer cette législation controversée, malgré les avertissements de l'UE et les réactions internationales qui s’annoncent déjà très négatives.
L'UE a souligné que la liberté des médias et un environnement propice à la société civile sont des piliers fondamentaux de la démocratie, ainsi que des éléments cruciaux pour le processus d'adhésion à l'UE.
Par conséquent, la décision de la Géorgie de persister dans l'introduction de cette loi pourrait compromettre ses aspirations à rejoindre l'Union européenne. En décembre 2023, la Géorgie s'était vu accorder le statut de candidat à l'UE, malgré les mises en garde de Bruxelles concernant les risques de régression démocratique et de violations des droits de l'homme dans le pays. Cette récente tentative de réintroduction de la loi sur les "agents étrangers" vient s'ajouter à une série de préoccupations, notamment la volonté du gouvernement géorgien d'introduire une législation similaire à celle de la Russie criminalisant la promotion des relations homosexuelles.
Terminons ce journal en évoquant l’ouverture par l’UE de deux enquêtes anti-subventions ciblant des groupes d'entreprises d'énergie solaire impliquant des filiales chinoises.
Oui, annoncée le 3 avril, ces enquêtes visent à déterminer si les groupes ont bénéficié d'un avantage indu grâce à des subventions étrangères, ce qui pourrait fausser la concurrence sur le marché européen. Le premier groupe est composé de deux entreprises dont une filiale du géant chinois LONGi, tandis que le second regroupe des filiales d’une autre entreprise chinoise : Shanghai Electric.
Pourquoi l’UE a-t-elle ouvert ces enquêtes ?
Ces enquêtes font suite à des candidatures pour la conception, la construction et l'exploitation d'un parc de panneaux solaires en Roumanie, partiellement financé par des fonds européens. Les règles européennes obligent les entreprises à notifier leur participation à des appels d'offres publics dans l'UE et à divulguer toute subvention étrangère reçue au cours des trois années précédentes. Or, selon Bruxelles, les deux consortiums auraient bénéficié de subventions étrangères sans le notifier, perturbant ainsi le marché intérieur et désavantageant les autres entreprises candidates.
Ce n’est pas la première enquête ouverte par l'exécutif européen contre des groupes chinois.
Oui, en février, une filiale du constructeur ferroviaire chinois CRRC avait été visée par une enquête similaire concernant sa participation à un appel d'offres en Bulgarie. Cette série d'enquêtes a amené la Chambre de commerce chinoise à l'UE à exprimer des préoccupations quant au ciblage répété des entreprises chinoises par les autorités européennes.
Les importations de panneaux solaires en provenance de Chine jouent un rôle crucial pour l'UE dans la réalisation de ses objectifs climatiques.
Oui, de fait, la commissaire européenne à l'Énergie, Kadri Simson, a souligné la nécessité de trouver un équilibre entre le soutien à l'industrie européenne et le maintien de relations commerciales ouvertes avec des partenaires internationaux. La Commission européenne dispose donc de quatre mois pour décider des mesures à prendre ; mesures qui pourraient inclure l'interdiction aux entreprises épinglées de participer à l'appel d'offres en Roumanie.
Un journal d’Ariane Dana et Paloma Biessy.