Toutes les semaines, Stéphanie Taupin et Fabien Hée vous emmènent à la découverte de l'Europe... et plus si affinité ! Les Cofondateurs de l'agence Les Éclaireurs Du Voyage ramènent de leurs repérages sur le terrain, souvenirs de rencontres, trouvailles insolites et conseils pour vos prochains voyages. Un regard parfois amusé, toujours sincère, sur ces destinations qui nous entourent et nous en font voir de toutes les couleurs.
Bonjour Stéphanie Taupin, aujourd'hui vous nous emmenez... à Akaroa ?
Oui Laurence, cap vers l’hémisphère Sud et une ancienne colonie, ou « presque » colonie française… parce qu’il y a eu un petit imprévu dans l’organisation !
Je m’explique : Dans les années 1800, Français et Britanniques opèrent au large de la Nouvelle Zélande, puisque c’est d’elle dont il s’agit.
La richesse de la mer dans la région attire les convoitises des baleiniers. Les navires de Sa Majesté rayonnent tout autour de l’île Nord, mais un Capitaine français opérant au large de l’île Sud se sent pousser des ailes... :
Jean-François Langlois réussit à convaincre des investisseurs de financer l’établissement d’un comptoir sur la Péninsule de Banks. Il pense avoir déjà sécurisé l’achat des terres en versant 1000 francs au Chef Māori local…
C’était sans compter sur la rapidité des Anglais qui signent le traité de Waitangi en février 1840, alors qu’il vient de prendre la mer pour rejoindre la Nouvelle Zélande ! Son rêve d’île Sud française est devenu une colonie britannique...
Pourquoi parler d’une colonie française alors ?
Ah, parce que le Français est têtu. Débarqué avec un équipage atteint du Scorbu, il persiste.
Une soixantaine de colons s’installent, des chaumières sont construites… Et Langlois a sa « mini-colonie » : C’est Akaroa.
Où se situe exactement Akaroa ?
On est sur l’île Sud de Nouvelle Zélande, à un peu moins de 80 kilomètres de la ville de Christchurch. [ A-ka-roa ] signifie « longue baie » en māori, et la ville ferme cette baie.
A quoi ressemble-t-elle Akaroa ?
Un peu de chauvinisme, elle est charmante !
On y trouve un joli petit phare en bois, quelques maisons aux couleurs pastel... en bois aussi, et deux églises… en bois !
Le charme est diffus, on y trouve nombre de petits « cafés » aux noms évocateurs : The Little Bistro, L'Escargot Rouge... Des adresses où on mange très bien d'ailleurs, mais n’espérez pas y parler français.
C’est en fait un agréable pied à terre pour visiter la côte et les environs.
Que nous recommandez-vous de visiter tout autour ?
La péninsule d’Akaroa est sauvage, nombre de criques sont inaccessibles par la route… Les Dauphins à Front Blanc viennent d’ailleurs s’y mettre à l’abri. Une bonne façon de les regarder jouer dans les vagues, à distance pour ne pas les perturber, c’est en kayak de mer.
Ensuite il faut partir plus au Sud et dans les terres, pour se retrouver avec des paysages totalement différents : Des montagnes, des lacs turquoises comme ceux de Tekapo, Punakaiki ou Wanaka…
Et sur la côte Ouest de l’île, il y a des glaciers absolument majestueux. Celui de Fox m’impressionne le plus, avec le contraste d’une forêt dense juste en face.
Stéphanie Taupin, quand est-il préférable de visiter cette île Sud de la Nouvelle Zélande ?
Je dirais que tout dépend de ce que vous souhaitez y faire…
Si vous avez envie de découvrir les paysages, longer la côte et passer faire un coucou aux cousins d’Akaroa, privilégiez la période de novembre à mars pour profiter de températures chaudes.
Si au contraire vous envisagez de voyager entre juin et septembre, pendant l’hiver austral, vous pourrez admirer les Baleines à Bosse et les Baleines Franches.
C’est aussi la saison la plus sèche pour visiter les fjords.
Et dans les terres, vous pourrez aller skier !
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.