Alexiane Terrochaire--Barbançon est responsable d’un dispositif de mentorat à distance, ou digital, pour l’Afev. Elle vous propose une nouvelle chronique, née de la collaboration entre euradio et l’Afev, l’Association de la Fondation Étudiante pour la Ville. Elle s’intitule “D’un regard à l’autre - la jeunesse et l’Union européenne” et vous avez pu entendre quelques extraits de la voix des engagés, dans la bande-annonce.
En écoutant l’extrait sonore présenté en début de chronique, je devine que nous allons parler du numérique, et son rôle dans la promotion d’information vis-à-vis de l’Union Européenne ?
Oui, c’est tout à fait cela !
Allez-vous nous annoncer que vous allez démarrer une carrière de streameuse ou d’influenceuse sur les réseaux sociaux alors, en parallèle d’une carrière dans la radio ?
Même si cela a beaucoup d’attrait, et pourrait servir la cause européenne, non, malheureusement, je ne sais pas trop comment caser cela dans mes projets actuels ! Néanmoins, le numérique a un fort potentiel pour susciter l’intérêt des jeunes pour notre chère Union.
Au vu de l’extrait audio entendu, j’imagine que la première possibilité serait de s’appuyer sur les réseaux sociaux pour diffuser de l’information concernant l’Union Européenne ?
Oui, mais pas n’importe quel réseau et pas de n’importe quelle façon. Énigmatique, je sais ! Premièrement, certains réseaux sociaux sont boudés par les jeunes désormais : Facebook n’est plus à la mode par exemple. Ce réseau est clairement concurrencé par Tiktok. D’où le deuxième enseignement, celui de diffuser des informations d’une manière bien précise : fini les longs posts, place aux extraits vidéos ou sonores sous titrés, et courts, pour diffuser des informations « sérieuses ».
Ne craignez vous pas que l’Union Européenne soit un sujet qui rebute tout de même les jeunes, et qui se perde dans les contenus produits par la multitude de youtubers, influenceurs et autres tiktokeurs ?
Très sincèrement, cela reste à voir. En 2019, si Zoé a entendu parler des élections européennes par un streamer sur Twitch, eh bien, c’était très original car ce réseau n’était pas encore trop développé. De plus, avec le Covid, l’importance des réseaux sociaux aux yeux des jeunes, et l’impact qu’ils peuvent avoir sur leurs connaissances, ou leur intérêt pour un sujet n’a cessé de s'accroître.
Ainsi, 2024 va valider ou non la possibilité pour l’UE de percer sur les réseaux, et d’être un sujet tendance, car on manque de recul aujourd’hui. Cependant, je dois souligner un point essentiel : pour qu’un sujet intéresse les jeunes, il faut qu’ils se sentent personnellement impliqués.
Oui, il faut impliquer les jeunes et les mobiliser pour aller voter en leur montrant qu’ils sont concernés dans leur quotidien par les questions européennes et les impacts de cette Union. Dans ce cas-là, j’imagine également que les réseaux sociaux ne sont pas les seuls vecteurs d’informations : les universités peuvent également jouer le jeu en montrant l’influence européenne sur la scolarité et les opportunités européennes possibles. Je pense aussi au travail des associations, comme celles travaillant sur les droits des femmes, ou la protection du climat. Elles peuvent montrer aux jeunes, qui soutiennent ces causes, ou qui sont déjà engagés à leurs côtés, l’impact des dernières législations dans ces domaines. Tout cela peut se faire en présentiel, ou en distanciel d’ailleurs.
Oui, et je vais terminer cette chronique avec un exemple concret de militantisme digital. Nina suggère que l’Union Européenne puisse envoyer des newsletters aux citoyen·nes !
Cela vous dirait de recevoir les dernières actualités environnementales du Commissaire Européen dédié ?
Eh bien, ça c’est une idée originale !
Oui, je suis bien d’accord. Même s’il est difficile d’en mesurer l’impact, on peut au moins affirmer que le digital a du bon pour développer le sentiment européen des jeunes, et leur intérêt pour la question européenne. Pour peu que l’on arrive à les faire se sentir concerné·es, en écoutant leur préoccupations, et en y répondant avec de l’information via des vidéos, podcasts, newsletters, musiques, ou autres, l’Union européenne peut toucher tous les jeunes qui ont un téléphone, sans distinction de lieu d’habitation. Adieu les inégalités et bonjour les compétences numériques du 21ème siècle, cruciales pour les jeunes.
Merci pour ce résumé et nous nous retrouvons la semaine prochaine pour plus d’exemples concernant l’implication des jeunes dans la vie de l’Union.
Entretien réalisé par Laurence Aubron.