Elise Bernard : Docteur en droit public, enseignante à Sciences-Po Aix et à l'ESSEC, décrypte chaque lundi sur euradio les traductions concrètes, dans notre actualité et notre quotidien, de ce grand principe fondamental européen qu’est l’État de droit. Ses analyses sont publiées sur la page Europe Info Hebdo.
L’État de droit c’est savoir pour qui on vote, alors pour les électeurs français, qu’y a t-il à savoir pour les prochaines élections européennes ?
Eh bien d’abord Laurence, samedi 8 (pour certains TOM) et dimanche 9 juin 2024 les électeurs français sont appelés aux urnes pour désigner au suffrage universel direct leurs 81 eurodéputés.
C’est au Parlement européen que les rapports de force se tiennent lors des débats sur les textes à adopter.
Exactement, donc au moment de voter pour ses eurodéputés, il est essentiel de prendre connaissance des positions de la liste nationale sur les questions européennes mais aussi du groupe européen auquel il appartient.
Nous continuons la présentation des groupes, cette semaine et la suivante.
Oui. En cette fin de mandature, le 2e groupe le plus représenté est celui des Socialistes et démocrates, avec 141 sièges. Le groupe est surtout composé d’élus des partis socialistes et démocrates espagnol, italien et allemand. Les élus français n’occupent actuellement que 6 sièges et la liste française pour 2024 est Place publique-PS menée par Raphaël Glucksmann.
Si ce groupe devient majoritaire au Parlement à l’issue des élections, ce devrait être Nicolas Schmit qui deviendra président de la Commission européenne.
Oui c’est pour ça que penser au groupe que l’on veut voir en tête aux européennes est important car cela va conditionner les candidats à ce que l’on appelle les top jobs, président de la commission, président du Parlement. Nicolas Schmit, luxembourgeois, est l’actuel commissaire européen à l'Emploi, aux Affaires sociales et à l'Insertion.
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.
En quelque sorte, c’est à ce groupe qu’appartenait Eva Kaili, qui à cause de son implication dans le Qatargate a été suspendue à la fois de son parti national grec, du groupe S&D et a été déchue de son poste de vice-présidente. Le groupe a perdu quelques députés du SMER slovaque de Robert Fico en les excluant du groupe, en octobre dernier, du fait des prises de position incompatibles avec les lignes du groupe en matière de droits fondamentaux et de la guerre en Ukraine.
On continue la présentation dans l’ordre de leur importance en nombre de sièges à l’heure actuelle.
Alors le 3e groupe est Renew, il occupe 101 sièges et on y compte actuellement 23 élus français. C’est le plus gros contingent français, dirons-nous. Le parti Renaissance de la majorité présidentielle se rattache à ce groupe et va présenter une liste avec comme tête Valérie Hayer.
C’est le groupe que l’on appelait avant 2019 Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe.
Exactement, c’est un groupe centriste qui réunit aussi le parti Italia Viva de Matteo Renzi ou les libéraux-démocrates belges de Guy Verhofstadt par exemple.
Et si le groupe Renew arrive en tête aux élections européennes, qui proposera-t-il pour présider la prochaine Commission européenne ?
Marie-Agnes Strack-Zimmermann, députée allemande qui préside la commission de la Défense du Bundestag, elle est connue pour faire pression sur le chancelier Olaf Scholz pour qu'il renforce le soutien militaire à l’Ukraine.
Elle est accompagnée de 2 vice Spitzenkandidaten on peut dire
Oui, Sandro Gozi et Valérie Hayer, actuellement eurodéputés, on peut supposer qu’ils seront proposés pour les top jobs en cas de victoire du groupe.
Et la semaine prochaine nous continuerons à découvrir les autres groupes, les partis affiliés avec les sites internet de chaque groupe en description.
https://www.socialistsanddemocrats.eu/fr/who-we-are
https://www.reneweuropegroup.eu/fr
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.