Posée autour d’un repas de dimanche ou d’un débat politique, une question continue à diviser les Nantais. Les réactions sont plus ardentes ou plus indifférentes, mais toujours pas unanimes. C’est la question : Nantes devrait-elle être en Bretagne ? Sortons le micro dans la rue :
C'est toujours un grand débat, c'est difficile à dire.
Je suis avant tout Française.
C'est vrai qu'on est un peu bretons.
Le château d'Anne de Bretagne, il est bien à Nantes !
L’affaire ressort aujourd’hui dans l’agenda. Fin septembre, le conseil régional de Bretagne a annoncé le lancement d’une étude d’impact sur la réunification bretonne. L’étude sera cofinancée par le département Loire-Atlantique pour un coût de 130.000 € et menée par un cabinet indépendant.
Quels avantages, quelles menaces, quelle configuration administrative et, surtout, quel soutien de la société civile ? La prospection devrait répondre à tout ça. Ses promoteurs la voient comme un prélude à un référendum. Nous écoutons le député du Morbihan, Paul Molac.
Une étude d’impact parce que suite à la pétition de 50.000 personnes, le département de Loire-Atlantique a pris le vœu d’un référendum qui s’applique réellement. Les sondages donnent entre 55 % et 70 % de gens favorables à une réunification.
Une telle démarche devrait toujours passer par l’Assemblée nationale. La dernière réforme des limites régionales en 2015 n’a pas touché la Bretagne et les Pays de la Loire. Paul Molac critique la configuration du territoire qui passe par Paris et souhaite un modèle plus autonomiste pour les régions.
Moi, je pense qu’il faut aller vers des statuts à la carte en fonction de ce que les régions veulent. La Corse et la Bretagne ne demanderont pas la même chose que la région Centre Val de Loire.
Au nord-ouest de l’Espagne, la communauté autonome de Castille et Leon subit une contestation pareille, mais dans la direction inverse. C’est le territoire historique du royaume de León qui ne veut plus être avec Castille. Des manifestations ont relancé la question en 2019. Depuis, une centaine de municipalités a signé une motion pour demander une région propre.
La superposition des divisions administratives aux identités historiques est visiblement une affaire délicate. En León, comme en Bretagne, citoyens et politiques se mobilisent pour que les lignes régionales ne soient pas intouchables.
Reportage réalisé par Joan Barceló