En Espagne, les catalans appelés aux urnes le 14 février ; Madrid obtient quant à elle le maintien de Gibraltar dans l'espace Schengen ; chaos à Washington, l'Europe en émoi ; vaccins anti-covid plusieurs Etats membres appellent à plus de solidarité.
On a récemment appris que les élections législatives pour le renouvellement du parlement régional Catalan, théâtre d’une tentative de sécession de l’Espagne en 2017, devraient avoir lieu le 14 février prochain. Quels sont les enjeux de cette élection qui s’annonce déjà très particulière ?
Cette élection est bien sûr bouleversée par la circulation toujours grandissante du virus. La situation sanitaire se dégrade à une allure folle mais les autorités assurent qu’un dispositif spécial a été crée pour permettre de la mener malgré le contexte.
Ainsi, la campagne électorale sera plus virtuelle et les électeurs auront la possibilité de voter depuis chez eux. Mais l’enjeu majeur sera de déterminer si, oui ou non, les forces indépendantistes garderont la place dominante qu’elles occupent dans les institutions régionales depuis 2012.
Le mouvement indépendantiste a-t-il ses chances d’obtenir une majorité ?
Les sondages pronostiquent le maintien d'une majorité indépendantiste mais rien n’est confirmé car le mouvement est durement affaibli.
Depuis la tentative de référendum sur l’indépendance catalane organisée en octobre 2017 par les autorités régionales, suivie par une reprise de main de Madrid, la fuite de l’ancien leader indépendantiste Carles Puigdemont toujours exilé en Belgique, accompagné d’un procès qui a conduit à l'emprisonnement de neufs dirigeants, le gouvernement indépendantiste ne peut se targuer que d’un maigre bilan législatif.
Seulement 32 textes, dont 12 de sa propre initiative ont été approuvés en presque trois ans. Cette tendance a été accentuée par le départ du président du gouvernement catalan Quim Torra qui avait remplacé Carles Puigdemont.
Il a dû quitter son poste en janvier 2020 après avoir été condamné en septembre pour avoir refusé de retirer des banderoles indépendantistes de la façade du siège du gouvernement régional, et ce, en pleine campagne électorale des législatives d’avril 2019. C’est sa destitution qui précipite ce nouveau scrutin.
Le mouvement indépendantiste catalan est donc affaibli et de surcroît de plus en plus divisé ?
Les forces indépendantistes catalanes continuent effectivement de se diviser sur la stratégie à suivre. On peut distinguer deux camps : L'un modéré, poussé par le parti ‘La Gauche Républicaine de Catalogne’ qui a fait le choix de négocier avec le gouvernement central de Madrid, et l’autre camp qui préfère la confrontation avec Madrid. Un camp dont fait partie Carles Puigdemont.
La question de l'indépendance divise toujours profondément cette région de 7,5 millions d'habitants. Selon le dernier sondage d'un institut public, 49,9% des catalans sont contre la sécession, alors que 45,1% y seraient favorables.
Restons en Espagne. Madrid vient en effet de s'accorder avec le Royaume-Uni pour que Gibraltar, petit territoire britannique enclavé aux confins du sud de l’Espagne, obtienne son maintien dans l’espace Schengen.
Absolument, cette enclave britannique de presque 7km² située au sud de la péninsule Ibérique a obtenu in extremis un privilège lui permettant de garder sa frontière ouverte avec son voisin espagnol. Les habitants et les marchandises des deux pays pourront circuler librement dans l’Union européenne, sauf ceux en provenance du Royaume-Uni, qui devront subir des contrôles. L’agence européenne Frontex veillera au respect du dispositif. L’accord scelle donc une sorte de nouveau statut pour Gibraltar, toujours ouvert sur l’Espagne et l’UE tout en assurant la souveraineté britannique de ce territoire.
Evoquons désormais cette situation plus qu’inédite qu’ont vécu les Etats Unis ou le Capitole à Washington, siège du sénat et de la chambre des représentants, a été investi par des militants venus soutenir le sortant Trump. Une intrusion au gour d’insurrection qui, aussi baroque soit-elle, aura quand même fait plusieurs morts. Quelles ont été les réactions en Europe cet épisode troublant ?
Cette scène de chaos aux portes et au sein même du Capitole, symbole de la démocratie américaine, a fait le tour des médias du monde. Le président Donald Trump, qui n’a eu de cesse de contester sa défaite, avait appelé ses partisans rassemblés à Washington à s’y rendre. Le monde a observé avec effarement un grand nombre d’individus pénétrer dans l’enceinte en repoussant les agents de Police apparemment en nombre très insuffisant.
Les leaders européens n’ont pas tardé à partager leur émoi face à ces images symbolisant une démocratie américaine très abîmée après 4 ans d’administration Trump et ont souligné leur volonté de collaborer avec le nouveau président Biden. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a décrit “une démocratie européenne assiégée aux yeux du monde” rappelant que “les résultats de l’élection devaient être pleinement respectés". La chancelière Angela Merkel a pour sa part dit que ces images l’avait rendu en “colère et triste” et a déclaré qu’il était “tragique que des gens aient perdu la vie cette nuit-là” mais elle souligne une lueur d’espoir quand “le Congrès a poursuivi son travail” en parvenant, malgré la situation, à rapidement certifier la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle.
Revenons enfin en Europe, où treize Etats membres demandent plus de solidarité avec les voisins de l’Union européenne
Dans une lettre commune, plusieurs Etats membres appellent la Commission européenne à aider les pays des Balkans Occidentaux à obtenir des vaccins à un prix juste et abordable. Ils s'inquiètent aussi que les mouvements transfrontaliers de ces pays voisins ne les affectent. Les signataires reconnaissent l'effort de l'UE dans son partage des doses contre la Covid 19 mais veulent qu'elle aille plus loin, et ce à travers le programme “Team Europe” lancé en avril 2020 qui soutient financièrement les populations les plus vulnérables face à la crise sanitaire dans le monde.
L’Union européenne aide donc ses voisins européens pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, mais encore faut-il s’assurer que ces fonds soient bien utilisés.
Bien entendu, car il se peut que cet argent n’arrive pas, ou en partie, à ceux qui en ont le plus besoin. Ainsi, le Blog Bruxelles2 se fait l’écho de la mystérieuse disparition de millions d’euros donnés par l'Europe et d’autres pays à l’Ukraine, pour lutter contre l’épidémie.
On apprend qu’en novembre, l’ancien ministre des Finances a reconnu que l’argent du Fond Coronavirus a été alloué à la construction de routes dans le cadre du programme présidentiel ‘Grande Construction’. Ce même ministre des finances indique que l’argent de ce fond à été distribué uniquement à une poignée d’entreprises, dirigées par des oligarques ukrainiens mais aussi des sociétés turques.
Image: falco