L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Le cap des deux millions de réfugiés ukrainiens vient d'être franchi
- Volodymyr Zelensky signe une demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE
- L'Europe, indépendante du gaz russe d'ici 2030 ?
Le cap des deux millions de réfugiés ukrainiens vient d'être franchi
Deux semaines après le début de l’invasion russe en Ukraine, le cap des deux millions de réfugiés ukrainiens vient d’être franchi. Une estimation du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, qui pose la question des conditions d’accueil de ces personnes dans les pays européens.
Oui, actuellement la Roumanie, la Moldavie et la Pologne sont les pays européens qui recensent le plus de réfugiés ukrainiens à l’intérieur de leurs frontières. En Moldavie par exemple, plus de 255 000 réfugiés sont entrés dans le pays depuis l’Ukraine, et 100 000 d’entre eux s’y trouvent encore. Pour le haut commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, si ces pays parviennent encore à gérer l’afflux des réfugiés, la situation pourrait vite s’aggraver dans les jours voire les semaines à venir. “Il y aura besoin de plus de solidarité par tout le monde en Europe”, a-t-il d’ailleurs souligné.
Un appel à la solidarité pas toujours suivi.
En effet, outre-manche, le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson est depuis plusieurs jours sous le feu des critiques en raison de sa politique d’accueil des réfugiés ukrainiens. Alors que plus de deux millions de personnes ont quitté le pays, le ministère de l’intérieur britannique n’a délivré pour l’instant que 300 visas à des ressortissants ukrainiens, malgré plus de 15 000 demandes déposées. Une politique migratoire stricte, qui contraste avec l’accueil des Ukrainiens dans les autres pays européens. Pour rappel, la Pologne a déjà accueilli plus d’un million d’Ukrainiens depuis le début de la guerre. Pour la première ministre écossaise Nicola Sturgeon, “le Royaume-Uni est loin de faire assez pour les réfugiés ukraniens”.
De l’autre côté de la Manche, l'accueil des réfugiés s’organise avec le soutien de différentes institutions européennes.
Effectivement ! Pour rappel l’un des premiers fonds de l’UE se trouve dans le financement de la politique de cohésion qui s’élève à 392 milliards d’euros pour 6 ans. Une somme colossale qui doit pouvoir être utilisée par les Etats membres afin de venir en aide aux réfugiés ukrainiens, selon la Commission européenne et le Comité des régions. C’est “une nécessité économique et un impératif moral”, pour Elisa Ferreira, commissaire européenne à la Cohésion. Le Comité des régions s’est d’ailleurs réuni à Marseille mardi dernier pour le sommet européen des Régions et des Villes. L’occasion pour son président Apostolos Tzitzikostas de manifester son soutien à la réorientation des fonds de cohésion.
Volodymyr Zelensky signe une demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE
Continuons ce journal en nous intéressant à la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne. Lundi 28 février le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé une demande officielle d’adhésion à l’UE, déclarant vouloir adhérer “sans délai” à l’Union européenne. Y-a-t-il des chances que cette demande aboutisse ?
Eh bien, lundi 7 mars, la Commission européenne a officiellement annoncé l’évaluation de la demande d’adhésion de l’Ukraine. Une décision qui, si elle n’est qu’une étape technique de la procédure classique, n’en revêt pas moins une valeur symbolique importante. En effet, pendant des années, l’UE a été plus que réticente à avancer sur la voie de l’élargissement. Certains Etats-membres ont à de nombreuses reprises exprimé leur méfiance à l’égard de l’élargissement vers l’est, au premier rang desquels les Pays-Bas et la France.
Des appréhensions aujourd’hui passées sous silence. Pour autant, peut-on croire à une adhésion prochaine de l’Ukraine dans l’UE ?
Le dimanche 27 février, Ursula Von der Leyen, déclarait au sujet des Ukrainiens : “Ils sont l’un des nôtres et nous voulons qu’ils entrent dans l’UE”. Un positionnement enthousiaste qui contraste néanmoins avec le pragmatisme de plusieurs hauts cadres de la Commission. Valdis Dombrovskis, commissaire européen au commerce, a ainsi à ce sujet rappelé hier que l’adhésion à l’UE est “un processus très long et très compliqué... ce n'est pas quelque chose qui va arriver très rapidement”.
Malgré les obstacles, les demandes d’adhésion à l’UE se multiplient. La Géorgie et la Moldavie, ont à leur tour annoncé leur souhait d’adhérer “immédiatement” à l’Union à la suite de l’Ukraine. Une décision foncièrement motivée par la guerre menée par Vladimir Poutine.
Oui ! La Géorgie, tout comme la Moldavie, craignent que le Kremlin cherche à étendre son influence sur leur territoire, si besoin par la force. Un scénario plausible selon Valdis Dombrovskis. "Si nous ne soutenons pas l'Ukraine, la guerre ne va pas s'arrêter en Ukraine. [...] il est probable que cette agression se poursuive dans d'autres pays", a-t-il déclaré lundi dernier, en pointant du doigt les pays baltes comme étant les potentiels prochains concernés.
L'Europe, indépendante du gaz russe d'ici 2030 ?
Pour terminer ce journal intéressons à la question de l’énergie en Europe, et plus particulièrement aux importations de gaz russe par les Etats européens. Deux semaines après le début de la guerre en Ukraine, les Etats membres sont forcés de réévaluer leurs approvisionnements.
Oui, hier le président américain Joe Biden a d’ailleurs annoncé un embargo sur l’importation de pétrole et de gaz russes, dans l’espoir de mettre fin à la guerre en Ukraine. Pour rappel, le pétrole représente à lui seul 40% du budget de l’Etat russe. De leur côté, les Etats européens, très dépendants énergétiquement de Moscou, rechignent à franchir le pas. En Allemagne le chancelier Olaf Scholz a affirmé continuer à importer du gaz russe, déclarant que les importations d’énergies fossiles sont “essentielles” pour la “vie quotidienne des citoyens” en Europe.
Dans ce contexte, la Commission européenne a rendu public, hier, un plan visant à rendre l’Europe indépendante du gaz russe d’ici 2030. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, mardi 8 mars, la Commission a publié son plan d’action REPowerEU, exposant une série de mesures non seulement pour répondre à la hausse des prix de l’énergie en Europe, mais également pour reconstituer les stocks de gaz pour l’hiver prochain. L’objectif : diversifier l'approvisionnement en gaz et accélérer le déploiement de gaz renouvelables. Une potentielle bonne nouvelle pour l’Espagne qui abrite la plus grande capacité de stockage de l’UE et pourrait ainsi aider à combler le vide gazier laissé par la Russie à terme.
Romain L'Hostis - Thomas Kox
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