Inauguration de l’Euro HPC, nouvel organe de l’UE chargé du calcul à haute performance. A Jersey, les nouvelles règles de pêche post-Brexit provoquent l'indignation des pêcheurs français. L'Ecosse se prépare pour de nouvelles élections législatives.
Inauguration de l’Euro HPC, nouvel organe de l’UE chargé du calcul à haute performance.
Commençons cette édition en évoquant l’inauguration, lundi 3 mai, de l’entreprise commune européenne pour le calcul à haute performance, l’Euro HPC.
Oui, comme son nom l’indique, ce nouvel organe de l’UE est chargé du calcul à haute performance, ou “High performance computing” et son objectif est de faire de l’Europe un leader mondial en matière de calculs de données, l’idée étant de soutenir le développement de l’intelligence artificielle et accélérer les capacités des chercheurs et industries dans le développement de nouveaux médicaments par exemple. L’entreprise est gérée par un comité exécutif comprenant des représentants de l’UE et des 33 Etats participants, soit les Etats membres de l’Union mais aussi la Turquie, la Suisse ou encore l’Islande. La participation sera aussi ouverte aux partenaires privés sous forme d’investissements communs dans les technologies de pointe.
A terme, la Commission propose que cette structure soit dotée d’une enveloppe budgétaire de 8 milliards d’euros, ce qui conforterait le Luxembourg dans sa place de pôle numérique de l’UE.
Oui, car comme l’a fait remarquer le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn, le Luxembourg s’est également doté d’un supercalculateur cofinancé par des fonds européens, qui travaillera étroitement avec l’Euro HPC.
Enfin selon les mots de la commissaire européenne en charge du numérique Margrethe Vestager, “le calcul à haute performance permettra aux PME européennes d’être compétitives au sein de l’économie de haute technologie de demain.”
A Jersey, les nouvelles règles de pêche post-Brexit provoquent l'indignation des pêcheurs français.
Tournons-nous maintenant vers la Manche, où les nouvelles règles de pêche énoncées par l’île anglo-normande de Jersey ont provoqué l’indignation des pêcheurs français.
Oui, depuis les négociations liées au Brexit, l’île de Jersey a retrouvé la pleine souveraineté dans ses eaux territoriales, et ce sont maintenant les autorités britanniques qui attribuent les licences de pêche aux pêcheurs français. Or, d’après le président de la Région Normandie Hervé Morin, ces derniers jours Jersey vient de durcir les conditions de pêche des marins français. Ceux-ci se voient désormais imposer un nombre de jours de pêche limités dans l’année, voire des interdiction d’aller pêcher dans certaines zones. Selon Hervé Morin, “à aucun moment [...] il n’avait été question de critères supplémentaires assujettis à la délivrance de licences.”
Le lundi 3 mai, la situation a viré au conflit diplomatique suite aux manifestations de pêcheurs qui se sont déroulées en Normandie, pour protester contre cette situation.
Oui c’est vrai, puisque pour les soutenir, le Président de la Région Normandie et le Président du conseil départemental de la Manche Marc Lefèvre ont annoncé lundi soir qu’ils “fermaient leurs bureaux de représentation dans les îles Anglo-normandes”. Ils demandent au gouvernement français de saisir la Commission européenne pour faire respecter l’accord de commerce et de coopération passé avec le Royaume-Uni. Enfin, le comité régional des pêches de Bretagne a lui aussi appelé “à une suspension de toutes relations économiques avec Jersey, dont la liaison ferry entre Jersey et le continent”.
Toujours le lundi 3 mai, le ministère de la mer français a déclaré que ces “nouvelles exigences” dans les dernières autorisations de pêche n’ont pas été “concertées, discutées, ni notifiées auprès de la Commission européenne”, elles sont donc “nulles et non avenues”.
Le ministère a appelé au “strict respect de l’accord” de pêche négocié dans le cadre du Brexit, et il a déclaré “attendre de la Commission européenne qu’elle engage une discussion avec le Royaume-Uni” pour faire respecter l’accord sur la pêche. Lundi soir, la Commission européenne a confirmé cette intention.
L'Ecosse se prépare pour de nouvelles élections législatives.
Toujours en lien avec le Royaume-Uni, l’Ecosse se prépare pour des élections législatives qui auront lieu ce jeudi 6 mai.
En effet, depuis 1998 les Ecossais possèdent leur propre parlement régional auquel sont attribuées certaines compétences comme la législation sur la santé, l’éducation, ou la justice. Depuis déjà trois mandats, c’est le Parti National Ecossais (SNP) qui occupe le gouvernement écossais. Or, sa cheffe de file Nicola Sturgeon, qui est aussi Première ministre de l’Ecosse depuis 2014, a annoncé que si elle remportait les élections, elle chercherait ensuite à obtenir auprès de Londres la tenue d’ici à 2023 d’un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse du Royaume-Uni. Un premier referendum avait déjà eu lieu en 2014, mais c’est le “Non” qui l’avait emporté avec 55% des voix. Mais depuis le Brexit, auquel une majorité d’Ecossais étaient opposés, le soutien des Ecossais à l’indépendance a progressé.
La loi britannique interdit tout référendum d’indépendance qui ne serait pas d’abord autorisé par Londres. Or le Premier ministre Boris Johnson s’y dit tout à fait opposé.
Oui et c’est pourquoi la dirigeante du SNP espère rassembler une majorité indépendantiste au Parlement local pour pouvoir opposer la légitimité démocratique écossaise à la loi britannique défendue par Boris Johnson.
Néanmoins, parmi les autres forces politiques, ni le parti conservateur ni le parti travailliste écossais ne souhaitent la tenue prochaine d’un référendum. Donc pour avoir la marge de manœuvre nécessaire pour en demander un, les indépendantistes devront se passer d’alliance politique. Or, même si plusieurs sondages considèrent que le SNP récoltera le plus grand nombre de votes, rien ne dit que le parti obtiendra la majorité absolue.
Le Parti indépendantiste est en effet affaibli par une longue crise interne et tente d’en finir avec “l’affaire Salmond”.
Oui, cette affaire porte le nom de l’ancien premier ministre écossais et organisateur du premier referendum sur l’indépendance Alex Salmond qui était poursuivi en justice depuis 2017 pour harcèlement sexuel et tentative de viol. En mars 2020, après avoir été reconnu non coupable, Alex Salmond a alors accusé sa successeure à la tête du SNP Nicola Sturgeon, d’avoir menti au Parlement écossais lors du scandale le concernant, afin de lui nuire politiquement. Cette dernière a donc elle aussi fait l’objet d’enquêtes judiciaires avant d’être également innocentée. Enfin, en vue des élections du 6 mai, Alex Salmond a décidé de former son propre parti nommé Alba, ce qui risque de diviser les votes indépendantistes lors des élections même si Alex Salmond ne prétend pas vouloir nuire au SNP.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
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