Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Un chiffre : 2,3 degrés.
- L’interdiction ce lundi du parti pro-russe Shor en Moldavie.
- La visite de Giorgia Meloni à l’Élysée.
Bonjour à toutes et à tous ! Ouvrons ce journal avec un chiffre : 2,3 degrés.
Bonjour à toutes et à tous ! 2,3 degrés, c’est la hausse de température qu’a subi l’Europe depuis l’ère pré-industrielle de la fin du dix-neuvième siècle. L’Organisation météorologique mondiale et le programme européen Copernicus, qui étudient l’état de la Terre, ont annoncé ces chiffres ce lundi. Et ils ont de quoi inquiéter : selon leur rapport, depuis 1980, la température en Europe augmente deux fois plus vite que sur le reste de la planète avec une hausse de 0,5 degrés par décennie.
Et l’Europe en subit déjà les conséquences.
Absolument : les catastrophes météorologiques telles que les canicules, les feux de forêts, ou encore les inondations se multiplient. L’Espagne faisait déjà face à des feux le mois dernier.
La sécheresse à laquelle nous avons dû faire face l’été dernier menace donc de devenir monnaie courante : Carlo Buontempo, directeur de l'observatoire du changement climatique Copernicus, confirme que “l'année 2022 n'est malheureusement pas un cas unique ou une bizarrerie du climat (…) : elle s'inscrit dans une tendance qui va rendre les épisodes extrêmes de stress thermique plus fréquents et plus intenses dans toute la région”.
Sur une note plus positive, le rapport souligne les résultats des efforts des Européens en matière de production d’électricité verte.
Oui, selon le rapport, les énergies solaires et éoliennes ont dépassé les énergies fossiles en 2022 en termes de production d'électricité, représentant 22,3% de l’électricité de l’UE contre 20% pour les énergies fossiles.
Hasard de calendrier : vendredi, les 27 se sont enfin accordés sur la directive sur le renouvelable, après plusieurs mois de blocage.
Ce texte reconnaît notamment la contribution de l’énergie nucléaire pour atteindre les objectifs fixés par l’Union pour la décarbonation de la production d’énergie.
Oui, et c’est ce qui a mené à cet accord : la France s’opposait jusqu’à présent au texte, exigeant plus de garanties quant au rôle du nucléaire pour atteindre l’objectif de 42,5 % d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie d’ici 2030.
Une fois la reconnaissance de sa contribution concédée par la Commission, les ambassadeurs sont donc enfin tombés d’accord. Le consensus a été confirmé en Conseil sur l’énergie ce lundi.
D’ailleurs, l’Union européenne n’est pas la seule à prendre des mesures pour aller vers plus d'énergies renouvelables.
En effet, ce lundi, les Suisses ont voté massivement en faveur d’une loi qui vise la neutralité carbone du pays à l’horizon 2050. Là encore, la loi prévoit de diminuer progressivement l’utilisation d’énergies fossiles, au profit d’énergies renouvelables.
La tendance semble donc se généraliser en Europe, de quoi espérer que ce renversement de rapport de force entre énergies fossiles et énergies renouvelables se pérennise dans les années à venir.
Continuons ce journal en évoquant l’interdiction ce lundi du parti pro-russe Shor en Moldavie.
Ce lundi, la Cour constitutionnelle moldave a en effet prononcé l’interdiction du parti, en considérant ses activités comme inconstitutionnelles. Cette décision laisse désormais la porte ouverte à sa dissolution.
Le parti appelait à la destitution du gouvernement pro-européen élu en 2020 et a financé l’organisation de manifestations à Chisinau durant l’hiver. Il était alors accusé d’agir en faveur de la Russie pour déstabiliser le pays. Le parti était donc considéré comme criminel par le gouvernement, qui a saisi la Cour en novembre 2022.
Et c’est son leader qui est particulièrement visé.
Le parti est en effet mené par l’oligarque Ilan Shor. Celui-ci est impliqué dans une retentissante affaire de corruption dans laquelle un milliard de dollars avaient disparu des caisses de l’Etat. Il avait alors fui le pays en 2019. Depuis peu, et au même titre que d’autres responsables du parti, il était visé par les sanctions de l’UE pour ses actions de déstabilisation du pays et pour ses liens avec Moscou.
Les membres du parti dénoncent cette décision, et Aureliu Colenco, avocat du parti Shor, indique vouloir contester la décision devant la Cour européenne des droits de l’Homme.
La présidente moldave a au contraire salué cette décision, en affirmant que “Les Moldaves apprécient et veulent vivre dans un État démocratique régi par la loi, où les organisations criminelles ne sont pas protégées”.
Terminons ce journal avec la visite de Giorgia Meloni à l’Élysée ce mardi.
Il s’agit de la première visite en France de la Première ministre italienne, de passage à Paris pour défendre la candidature de Rome pour l’exposition universelle de 2030.
L’occasion pour les deux pays de tenter un rapprochement, alors que leurs relations demeurent tendues depuis plusieurs mois.
Ces tensions datent en effet de la victoire de son parti, Fratelli d’Italia, aux législatives de septembre 2022.
Absolument : la France s’est montrée très méfiante face à la victoire du parti d’extrême droite italien. Une méfiance qui n’a pas échappé à son voisin, et qui a créé une première tension.
Mais la mésentente entre les deux pays s’est vraiment aggravée en novembre lorsque la France a accueilli les 234 migrants de l'Ocean Viking, ce navire de l’ONG SOS Méditerranée que l’Italie avait refoulé. Le ministre de l’Intérieur français avait alors accusé l’Italie d’une violation du droit international, et avait qualifié leur décision “d’incompréhensible et d’inacceptable”, avant de prendre des mesures de rétorsion.
Depuis, les décisions du gouvernement Meloni en matière d’immigration ont continué de froisser le gouvernement français, qui mettait en cause en mai ses «promesses inconsidérées». Pour montrer sa mauvaise humeur face aux critiques françaises, Giorgia Meloni avait alors annulé sa visite.
La rencontre des deux dirigeants vise donc surtout à réchauffer les relations entre la France et l’Italie.
En effet. Au menu des discussions, on trouve notamment la préparation du Conseil européen de la semaine prochaine, le sommet de l’OTAN à Vilnius en juillet, ou encore le soutien à l’Ukraine. Giorgia Meloni et Emmanuel Macron devraient aussi discuter de leurs relations bilatérales, et revenir sur les points de tension.
Merci à toutes et à tous pour votre attention !