Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 1er juin

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 1er juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Un embargo sur les importations de pétrole russe
  • Danemark : une position particulière au sein de l'UE
  • Le taux d'inflation dans la zone euro ne cesse d'augmenter depuis octobre

Un embargo sur les importations de pétrole russe

Débutons cette édition en nous intéressant au dernier train de sanctions à l’encontre de la Russie décidé par les Etats membres mardi dernier. Trois mois après le début de la guerre en Ukraine, les 27 Etats membres de l’UE se sont en effet réunis en début de semaine à Bruxelles pour débattre d’un prochain embargo sur les importations de pétrole russe. 

Oui les chefs d’Etats et de gouvernement de l’UE se sont accordés lundi dernier sur une interdiction des importations de pétrole russe à destination des Etats membres, et ce avant la fin de l’année. Un embargo qui couvrirait initialement plus de deux tiers des importations européennes, mais qui devrait concerner par la suite, 90% des importations. 

Certains Etats membres sont néanmoins exemptés de cet embargo. 

Effectivement, la Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie ont pesé dans les négociations pour bénéficier d’une exemption à l’embargo pétrolier. En cause, leur enclavement. Car sans accès à la mer, ces Etats ont demandé à ce que le Conseil européen tienne compte de leurs difficultés d’approvisionnement. Une exemption de courte période selon le Conseil européen, qui dit y revenir “au plus vite”, bien qu’aucun calendrier n’ait été fixé. 

En dehors de l'UE, certains Etats continuent pourtant de conclure des accords avec la Russie. 

Oui, dimanche dernier la Serbie a conclu un accord sur l’approvisionnement en gaz naturel russe. Un accord très avantageux pour le pays, qui devrait bénéficier du meilleur prix du gaz en Europe, a déclaré le président serbe, Aleksandar Vucic. Pour rappel, la Serbie importe aujourd’hui 81% de son gaz de Russie.

De leur côté, les pays membres de l’UE s'attellent à réduire leur dépendance au gaz russe. 

Effectivement, depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Allemagne a réduit d’environ 35% sa dépendance aux importations de gaz russe, et d’ici la fin de l’année Berlin prévoit de réduire encore ses importations. D’autres Etats membres comme la Finlande ou les Pays-Bas de leur côté doivent faire face à la suspension de leurs importations de gaz naturels, acheminés par l’entreprise d’Etat Gazprom, en conséquence de leur refus de payer Moscou en roubles. 

Danemark : une position particulière au sein de l'UE

Continuons ce journal en nous rendant au Danemark. Le pays qui est membre de l’Union européenne bénéficie pourtant d’une position particulière au sein de l’UE. Pouvez-vous nous rappeler pourquoi ?

Oui, depuis 30 ans le Danemark est resté volontairement à l’écart de certaines politiques européennes. En 1992 en effet, la population rejette la ratification du traité de Maastricht, traité fondateur de l’UE telle que nous la connaissons aujourd’hui. Une posture entérinée peu de temps après par l’accord d’Edimbourg par lequel Copenhague a obtenu une série d'exceptions, ou “opt out” en vue de la ratification du traité de Maastricht.  

Une de ces exceptions concerne notamment la politique de défense européenne. Un positionnement en marge du reste de l’UE qui pourrait bientôt changer. 

Effectivement, mercredi 1er juin les Danois·es sont appelé·es à donner leur avis sur la possible entrée du Danemark dans la politique européenne de défense. Un retournement de situation provoqué par la guerre en Ukraine, puisque ce référendum a été décidé seulement deux semaines après le début de l’invasion russe. 

Quelles sont les raisons qui pourraient pousser la population à rester en dehors de cette politique de défense ? 

Eh bien, le Danemark est un des pays fondateurs de l’OTAN. L’organisation transatlantique représente la pierre angulaire de la défense danoise. Beaucoup craignent que le renforcement de la politique de défense européenne se fasse alors au détriment de l’OTAN. Une possibilité qui inquiète les formations politiques d’extrême gauche comme d’extrême droite, comme l’expliquait le dirigeant du Parti du Peuple danois, Morten Messerschmidt : “l’OTAN est la garante de la sécurité du Danemark. Ce serait complètement différent si cela devait se décider à Bruxelles”.  

Pourtant, selon les dernières estimations, le “oui” pourrait bien l’emporter. 

Effectivement, si beaucoup craignent une large abstention, les derniers sondages révèlent que 65% des votants pourraient se laisser tenter par la campagne du “oui”, menée entre autre par la Première ministre danoise Mette Frederiksen qui déclarait, lors d’un débat dimanche soir :  “Je crois de tout mon coeur qu’il faut voter oui [...] nous devons êtres plus unis avec nos voisins.”

Le taux d'inflation dans la zone euro ne cesse d'augmenter depuis octobre

Terminons ce journal par un détour à Francfort, siège de la Banque Centrale européenne, sous le feu des critiques depuis plusieurs mois déjà, en raison de sa gestion de l’inflation galopante en Europe. 

Effectivement, depuis le mois d’octobre le taux d’inflation dans la zone atteint des records, malgré les positions rassurantes de la BCE. En mai, le taux d’inflation dans la zone euro a encore atteint des sommets, jusqu’à 8,1% selon les chiffres officiels publiées par l’agence européenne des statistiques lundi dernier.

Une situation inquiétante pour les ménages, qui risquent de voir le coût de la vie encore augmenter. 

Tout à fait. Concrètement, l'inflation se traduit par la hausse du prix des biens de consommation. Une aggravation des prix qui n’est pas homogène au sein de la zone euro. L’Estonie par exemple connaît une inflation de près de 19% tandis que l’Italie tourne autour des 6%. 

Mais comment expliquer une telle hausse ? 

Eh bien, selon la Banque Centrale, l’inflation record que connaît aujourd’hui la zone euro, s’explique par une série de facteurs. Tout d'abord la réouverture rapide de nos économies l’été dernier, après deux ans de pandémie, bouscule la cadence de nos économies. Ensuite, la montée des prix de l’énergie pousse également l’inflation à la hausse. Une situation qui s’est fortement accélérée depuis le début de la guerre en Ukraine.  

Pourtant la BCE ne semble pas encore s’inquiéter de cette situation. 

Oui en effet, malgré la sonnette d’alarme tirée par un certain nombre d’observateur·rices, la position de la BCE reste matériellement inchangée depuis le mois d’octobre. Lundi dernier, l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a réitéré sa position, déclarant à ce sujet : “Notre évaluation actuelle de la situation [et] des perspectives d’inflation  à moyen terme sont conformes à notre objectif de 2%”

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