Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 30 avril

© Wikimédia Commons (Le chancelier allemand entrant Friedrich Merz à Erfurt le 21 août 2024, lors de la campagne électorale du CDU.) Aujourd'hui en Europe - 30 avril
© Wikimédia Commons (Le chancelier allemand entrant Friedrich Merz à Erfurt le 21 août 2024, lors de la campagne électorale du CDU.)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Allemagne : Friedrich Merz dévoile une partie de son futur gouvernement 
  • Relations transatlantiques : les négociations UE/USA au point mort 
  • Vatican : le conclave pour élire le successeur du pape François débutera le 7 mai

Bonjour Assia, on ouvre le journal en revenant sur la composition du gouvernement allemand dirigé par Friedrich Merz, le chancelier entrant qui prendra officiellement ses fonctions le 6 mai prochain. Dévoilés ce lundi 28 avril, les noms des ministres rendus public sont tous issus des rangs de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et de son alliée en Bavière, l’Union chrétienne-sociale (CSU).

Oui en effet, réunis en congrès réduit, les délégués de la CDU ont approuvé en très grande majorité  le contrat de coalition négocié entre la CDU/CSU et le Parti social-démocrate (SPD). C’est en amont de cette rencontre que Friedrich Merz a annoncé les noms de ses futurs ministres. 

Si les ministres du Parti social démocrate n’ont pas encore été communiqués, c’est que la tradition allemande prévoit que les partis membres de la coalition nomment leurs ministres selon leur propre agenda. Le scrutin du SPD devrait s’achever mardi après qu’ils auront consenti au contrat de coalition. 

Et Assia, chacun des partis de la coalition sera bien représenté au gouvernement. Les sept ministres de la CDU s’occuperont, entre autres, de l’économie et des affaires étrangères, trois de la CSU de l’Intérieur et de la recherche. Enfin, les sept du SPD piloteront notamment les finances, la défense et le travail. 

Oui et Friedrich Merz a souhaité marquer un nouveau cap politique. Ce dernier a promis  je cite, «d'investir plus d'énergie dans les affaires internationales et européennes” et a choisi pour ce faire de nommer pour la première fois depuis 60 ans, un chrétien-démocrate, Johann Wadephul à la tête du ministère des Affaires étrangères.

Le chancelier entrant a profité du congrès de la droite européenne (PPE), réuni dans la ville espagnole de Valence ces 29 et 30 avril pour promettre de diriger, selon ses mots, « le gouvernement le plus en soutien de l'Union européenne que vous ayez jamais vu dans mon pays ».

Par ailleurs, certaines nominations attestent du tournant conservateur que prennent nos voisins allemands. 

En effet Isaline, si la parité homme/femme des ministres nommés a surpris—alors que Friedrich Merz en avait exclu l’idée pendant sa campagne—Katherina Reiche,désignée au Ministère de l’économie, s’avère être très conservatrice, et hostile au mariage homosexuel. Le député Jens Spahn a également été nommé pour diriger le groupe parlementaire de la CDU alors même qu’il a récemment provoqué une vive polémique en plaidant pour une plus grande coopération avec le parti d’extrême droite AFD. Enfin, le ministère de l’intérieur a été attribué à Alexander Dobrindt issu du CSU. Pour l’instant, il est le seul de l’équipe à avoir déjà dirigé un ministère fédéral,  il aura notamment la lourde charge de mettre en œuvre la nouvelle politique migratoire promise par le futur chancelier.

On continue ce journal en revenant sur une question économique et diplomatique sensible pour l'UE : les négociations commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis au point mort malgré l’enjeu stratégique majeur.

Le 9 avril dernier, Donald Trump a annoncé une suspension temporaire, pendant 90 jours, des droits de douane réciproques, censés atteindre 20 % sur les produits européens importés aux États-Unis. Alors que la  suspension devait permettre de rouvrir le dialogue Washington reste muet face aux sollicitations répétées de la Commission européenne, qui tente en vain de planifier un sommet bilatéral.

Si les taxes réciproques ont été partiellement allégées, ramenées à 10 %, l’acier et l’aluminium européens ont quant à eux été maintenus à une taxation de 25%.

Et jusqu’à ce weekend, aucun contact formel de haut niveau n’avait eu lieu entre l’Union et Washington.

Oui un seul échange notable a rompu ce statu quo : samedi 25 avril, Ursula von der Leyen et Donald Trump se sont brièvement rencontrés en marge des funérailles du pape François. Selon un communiqué publié ce lundi 28 avril par la Commission, les deux dirigeants se rencontreront, je cite, “au bon moment” — autrement dit, quand un accord final sur les droits de douane sera prêt à être signé. Mais aucune échéance n’a été fixée.

Giorgia Meloni, elle, s’est rendue à Washington le 17 avril dernier. 

Oui, la présidente d’extrême droite du conseil italien est la première dirigeante européenne à avoir fait le déplacement depuis l’annonce de la doctrine commerciale offensive américaine baptisée Liberation Day, où elle a tenté de jouer un rôle de médiatrice. Mais sans mandat européen officiel, elle ne pouvait engager aucune négociation. `

Concluons ce journal à Rome, où la date de l’élection du successeur au pape François est désormais connue. Le conclave s'ouvrira le jeudi 7 mai prochain, dans une élection à huis clos, sous l'œil attentif du monde entier. 

Ce sont donc 133 cardinaux électeurs qui seront présents pour élire le nouveau pape. Alors en réalité, les tractations ont débuté bien avant la mort du souverain pontife. Face à son état de santé déclinant, les grandes figures des différents courants catholiques échangaient discrètement. L’enjeu ne se limite pas à l’élection du prochain pape : il s’agit aussi de préparer la recomposition de la Curie, l'administration du Vatican.

Autre donnée cruciale : près de deux tiers des 133 cardinaux électeurs ont été nommés par François lui-même. 

Oui, et pour certains observateurs, c’est le signe possible d’une continuité dans la ligne réformatrice et plus progressiste qu’il avait initiée au sein de l’Église. Pour rappel, il faut 89 voix pour élire le futur pape. Les noms des papabili Parolin, Zuppi ou encore Tagle circulent déjà avec insistance dans les couloirs du Saint-Siège.

Mais c’est bien le conclave, avec ses deux votes le matin et deux autres l’après-midi à partir du 7 mai, qui déterminera le nouveau chef spirituel, mais aussi l’orientation théologique et politique qu’elle adoptera pour les années à venir. 

Un journal d’isaline Feller et Assia Patel