Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
-Le nombre de migrants qui tentent de rejoindre les îles Canaries à doublé sur ces 9 premiers mois de 2024
-Les dernières frappes russe sur le territoire ukraininen
-Le bilan des victimes des inondations en Bosnie et Herzégovine augmente
Bonjour, entamons ce journal aux Îles Canaries, un archipel situé au large des côtes marocaines, où le nombre de migrants tentant de rejoindre ces îles espagnoles a doublé sur ces 9 premiers mois de 2024.
En effet, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol, ce sont près de 40 000 migrants qui sont arrivés dans l’archipel espagnol entre le 1er janvier et le 30 septembre 2024. Parmi ces migrants, 8 à 10% sont des mineurs isolés, placés sous tutelle du gouvernement canarien dans des centres spécialisés, qui sont au maximum de leurs capacités. Un projet de loi visant à répartir les nouveaux arrivants dans les différentes régions d’Espagne a récemment été rejeté par certains partis espagnols. En septembre, le gouvernement canarien a introduit une nouvelle mesure très controversée visant à renvoyer les mineurs non accompagnés dans le cas où ses centres seraient pleins.
De plus, les drames se multiplient au large de l’archipel.
En effet, fin septembre, une embarcation a coulé le long des côtes: neuf personnes sont décédées et 48 sont toujours portées disparues, selon les équipes de sauvetage. L'embarcation serait partie de Mauritanie selon les autorités locales. Ces drames sont malheureusement fréquents : début septembre, 39 migrants se sont déjà noyés en espérant atteindre les Canaries, porte d’entrée vers l’Union européenne.
La situation est critique dans l’archipel, et les autorités canariennes appellent l’Union européenne et l’Espagne à agir.
Le directeur de Frontex, l’agence européenne en charge des politiques migratoires, a exhorté les autorités espagnoles à faire appel aux gardes frontières et garde-côtes de l’UE pour gérer la situation aux Canaries. Le parti de centre-droit espagnol, le Partido Popular, a également appelé le gouvernement socialiste du premier ministre Pedro Sanchez à déclarer un “état d’urgence migratoire” dans le pays. La question migratoire est au centre des débats politiques en Espagne, comme dans le reste de l’Europe.
Cette route migratoire empruntée par ces embarcations précaires venant des côtes africaines est considérée comme une des plus dangereuses d’Europe.
Selon l’ONG Caminando Fronteras, cinq mille personnes y ont déjà trouvé la mort depuis le début de l’année. La plupart des départs pour les Canaries ont lieu depuis la Mauritanie ou le Sénégal. L’Union européenne et les pays membres ont été accusés par plusieurs ONG humanitaires de conclure des accords migratoires avec des pays comme la Libye et la Tunisie, deux pays qui ont été le théâtre d’abus de droits humains. Les migrants qui veulent rejoindre l’Europe empruntent alors des routes plus dangereuses, n’hésitant pas à braver l’Atlantique pour tenter de rejoindre les îles Canaries. Sani Ladan, expert sur les questions migratoires, a confié au journal “The Humanitarian” que “lorsqu’une route migratoire se ferme, une autre s’ouvre”.
Poursuivons notre journal en Ukraine où la guerre que mène la Russie aurait, selon des sources occidentales, causé pour Kiev la mort de plus de 11000 civils et d’environ 70000 soldats.
Oui un conflit qui depuis l’invasion russe à large échelle des régions frontalières de Donetsk et Lougansk du 24 février 2022 ne s’est jamais arrêté. Les dernières frappes remontent au dimanche 6 octobre, quand Moscou a ciblé Kiev et la ville portuaire d’Odessa avec 86 drones, dont 56 ont pu être interceptés par l’armée ukrainienne. Et tandis que les combats continuent sur les lignes de front, l’Ukraine a de son côté répondu aux bombardements avec une cyberattaque qui a causé d’importantes perturbations dans le fonctionnement de la chaîne radio et TV publique russe VGTRK le 7 octobre.
Dans le même temps, Kiev se rapproche de plus en plus à l’OTAN.
Oui, le nouveau secrétaire général de l’organisation Atlantique, qui a déjà rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 3 octobre dernier, a promis de tout faire pour renforcer le soutien militaire à l’Ukraine et a ouvert à la possibilité de faire rentrer Kiev dans l’OTAN. Toutefois, l'accès de l’Ukraine nécessiterait d’un vote à l’unanimité des membres du pacte Atlantique, ce qui semble pour l’instant compliqué à obtenir. En effet, le dimanche 6, le premier ministre slovaque Robert Fico a promis de bloquer l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN tant qu’il sera chef du gouvernement.
Quels sont les scénarios probables pour la suite du conflit ?
Difficile à dire, ce qui est clair c’est que la majorité des pays européens continuent à soutenir l’Ukraine, notamment les Pays Bas. Lundi 7 octobre ,le ministre néerlandais de la Défense, Ruben Brekelmans, a effectué une visite à Kiev et annoncé que les Pays-Bas investiront 400 millions d’euros dans le développement avancé des drones avec l’Ukraine. Mais le vrai tournant va probablement arriver le 12 octobre prochain lors d’une réunion des alliés à la base aérienne de Ramstein en Allemagne où Zelensky présentera son “plan de la victoire”.
Terminons notre tour de l’actualité européenne en Bosnie. Le pays compte toujours les victimes suites aux fortes inondations qui ont frappé le pays le 4 octobre dernier.
Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la Bosnie-Herzégovine
dans la nuit du 3 au 4 octobre, ainsi que les glissements de terrain
qu'elles ont provoqué, ont fait plus de 20 victimes. De plus, les
recherches des personnes portées disparues continuent
surtout dans le Sud du pays, où la pluie a entraîné le plus de
dommages.
Des inondations qui ont frappé d’une manière violente la Bosnie, mais qui ont touché toute l’Europe centrale.
Oui, les pluies torrentielles ont aussi fortement touché la Tchéquie et la Pologne. De son côté, l’Union européenne a mobilisé son mécanisme de protection civile dans les trois pays pour essayer de limiter les dégâts causés par les inondations.
Un journal de Margot Klein et Giona Melotto.