Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 24 septembre 2025

Le Président américain Donald Trump s’adresse à l’Assemblée générale des Nations Unies (UN photo / Laura Jarriel) Aujourd'hui en Europe - 24 septembre 2025
Le Président américain Donald Trump s’adresse à l’Assemblée générale des Nations Unies (UN photo / Laura Jarriel)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Offensive de Trump contre l’UE à l’ONU
  • En Moldavie, des élections menacée par la désinformation russe
  • Un énième report de la loi anti déforestation à la Commission 

On commence ce journal à New York, où Donald Trump a prononcé hier soir un discours particulièrement offensif à l'encontre de l'Europe à la tribune de l’ONU.

Oui, dans un discours aux accents assez stupéfiants, le président américain s’en est pris aux Nations unies mais aussi directement aux Européens, dénonçant, je cite, “l’expérience ratée des frontières ouvertes”. Il a fustigé l’aide internationale accordée aux migrants et menacé les pays qui n’adopteraient pas sa politique d’expulsions massives. Sur le climat, il a enfoncé le clou, qualifiant le réchauffement climatique de “plus grande arnaque de l’histoire”. 

Des propos qui ont une fois de plus sidéré une grande partie de l’auditoire et inquiété les capitales européennes, déjà bousculées par sa politique protectionniste et son désengagement vis-à-vis des alliances traditionnelles. Il a d’ailleurs lancé une série de remarques à l’encontre de l’ONU, l’accusant de créer de nouvelles crises, de fournir des abris et des cartes de crédits aux clandestins et d’être à l’origine de l’immigration illégale à la frontière sud des Etats Unis.

Cette offensive verbale a été cependant suivie d’une rencontre avec Volodymyr Zelensky, qui a quelque peu rééquilibré l’image. 

Oui, les deux présidents se sont retrouvés en marge de l’Assemblée générale pour un entretien qui, selon plusieurs sources diplomatiques, s’est déroulé dans un climat plutôt positif.

Donald Trump a fait savoir qu'il pensait désormais que l'Ukraine pouvait gagner la guerre et retrouver son intégrité territoriale complète en insistant sur les difficultés économiques que connaît la Russie. Un renversement radical de ce qu’il affirmait jusqu’à présent, bien qu’aucune annonce de livraisons d’armes ou de nouveau soutien financier n’ait accompagné son discours. 

Le président américain a également appelé les Européens à être plus fermes face aux incursions d’objets volants qui se multiplient dans le ciel de l’Europe. 

Oui Donald Trump a appelé les Européens à abattre les objets volants violant leur espace aérien, comme cela s’est encore produit dans la nuit de lundi à mardi au Danemark et en Norvège. Les deux pays ont dû fermer leurs aéroports pendant plusieurs heures. Les deux incidents surviennent après des incursions russes les semaines passées en Pologne, Roumanie ou encore dans les pays baltes. Enfin Donald Trump a appelé les Européens à cesser d’acheter du pétrole russe, les accusant de, je cite, “financer la guerre contre eux-mêmes”. Un appel qui risque  de fortement déplaire à son ami hongrois, Viktor Orban, dont le pays est encore très dépendant des approvisionnements en hydrocarbures russes.

On continue ce journal en prenant la direction de la Moldavie, non loin donc, où les futures élections prévues dimanche sont menacées par la désinformation russe. 

Oui, la guerre avec la Russie n’est pas que militaire, elle est aussi informationnelle avec notamment la mise en ligne de sites web falsifiés qui se font passer pour des médias occidentaux. Or cette élection législative représente un moment charnière pour le pays, entre pro européens et forces pro-russes. Pour reprendre les mots de la présidente moldave, Maia Sandu, ce vote est “le plus important de l’histoire du pays” ; il déterminera si la Moldavie deviendra une démocratie stable ou si la Russie éloignera le pays de l’Europe.

Lundi, la police a arrêté 74 personnes lors de 250 perquisitions dans le cadre d’une enquête sur un plan, présumé soutenu par la Russie, d’inciter des émeutes de masse et déstabiliser le pays.

Concrètement, comment fonctionnent ces campagnes de désinformation, et comment sont-elles démasquées ?

Elles sont repérées par plusieurs groupes de surveillance en ligne, comme Reset Tech, une organisation internationale à but non lucratif qui surveille ce genre de menace numérique. Et ces campagnes ont pour objectif, entre autres, de décrédibiliser le parti pro européen moldave, le Parti Action et Solidarité, qui est actuellement au pouvoir. 

Grâce à l’intelligence artificielle, les cellules de désinformation russes montent de toute pièces de faux médias occidentaux, avec des articles critiquant l’Europe ou l’actuelle présidente, et payent des groupes d’internautes en Afrique pour promouvoir les articles avec leur compte et ainsi leur donner un caractère réaliste. Un phénomène d’ampleur donc qui, au-delà de critiquer les forces pro-européennes, ne manque pas de faire la propagande du Kremlin.

Et comment s’annoncent les élections ?

C’est difficile à dire. Le Parti Action et Solidarité, actuellement au pouvoir donc, reste la force politique dominante du pays. Il avait obtenu 52,8% des voix aux dernières législatives de juillet 2021 et reste fortement soutenu dans l’Ouest et par la diaspora moldave en Europe. Mais le parti est isolé sur la scène politique et la présidente refuse toute alliance.

En face, deux blocs pro-russes forment une solide opposition, et imputent à l’Europe l’inflation de presque 30% qui fragilise le pays depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. 

On termine ce journal à la Commission européenne qui vient d’acter le report, encore une fois, des règles anti-déforestation.

Oui, la commissaire européenne à l’Environnement, Jessika Roswall, demande à reporter l’entrée en vigueur du règlement anti déforestation à fin 2026, là où il devait être mis en place d’ici la fin de l’année. Il avait déjà été reporté d’un an en 2024

Ce règlement avait pour but d’obliger les importateurs d’huile de palme, de café et autres ressources polluantes dans le domaine à démontrer que leurs produits n’ont pas été fabriqués sur des terres déboisées. 

Cette annonce de la Commission a suivi de quelques heures la conclusion d’un accord majeur de libre échange avec l’Indonésie.

Oui, l’Indonésie qui est par ailleurs le plus grand exportateur d’huile de palme au monde, et dont la culture a largement contribué à la déforestation ces dernières années. Sans surprise, le gouvernement indonésien fait partie des plus critiques face à ce règlement anti-déforestation. 

La Commission est revenue sur ce point en précisant aux journalistes mardi que Jakarta ne serait pas exempté de la règle, une fois mise en place, et devra se conformer comme les autres à la directive européenne.

Ce n’est pas le seul pays à décrier le règlement, nombreux états dont l’économie repose sur l’exportation de café, de soja ou de cacao par exemple; s’inquiètent des coûts supplémentaires engendrés sur leur secteur agricole.

Un journal de Baptiste Maisonnave, Ulrich Huygevelde et Paul Thorineau.