Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- La conférence Ukraine Recovery qui se tient en ce moment-même à Londres.
- La déclaration du parti espagnol d'extrême-droite Vox.
- L'augmentation qui fait polémique : celle du salaire des fonctionnaires de l’UE.
Bonjour à toutes et à tous. Commençons ce tour de l'actualité avec la conférence Ukraine Recovery qui se tient en ce moment-même à Londres.
Oui, ces mercredi 21 et jeudi 22 juin, des dizaines de représentants de pays du monde entier, d’entreprises et d’organismes de bienfaisance se réunissent à Londres pour la sixième édition de la conférence Ukraine Recovery.
Initialement nommée Ukraine Reform et lancée en 2017, la conférence avait pour objectif de tracer les grandes lignes de développement et de réformes du pays, et d'en coordonner l'accompagnement. Elle a été renommée Ukraine Recovery après le début du conflit, pour s'atteler à la tâche difficile de reconstruction du pays face aux ravages de la guerre.
Après la dernière édition qui avait eu lieu à Lugano en Suisse, celle-ci se tient au Royaume-Uni, un des pays les plus investis dans l’aide à l’Ukraine depuis le début du conflit.
Cette édition souhaite mettre l'accent sur la stabilisation économique et sociale du pays.
Absolument. La Banque mondiale, avec l'aide du gouvernement ukrainien, de la Commission européenne et des Nations Unies, estime le coût de reconstruction du pays à 411 milliards de dollars après un an de guerre.
En un an, en plus de l’aide militaire, l'Union européenne a injecté 30 millions d'euros pour aider le pays. L'UE s'est engagée mardi à fournir 50 milliards d'euros supplémentaires, tandis que le Royaume-Uni et les États-Unis ont respectivement promis de donner 3 milliards et 1,3 milliards à l'Ukraine.
Et des déclarations importantes ont été faites pendant cette première journée de conférence.
En effet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré dans une allocution en vidéoconférence, que face au conflit en Ukraine, l’Occident s’est retrouvé plus soudé que jamais. Il a également assuré qu'une fois en paix et épargnée de toute interférence russe, l'Ukraine pourrait devenir, je cite, "la plus grande source de croissance économique, industrielle et technologique en Europe pour des décennies et des décennies."
De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré que toutes ces pertes étaient le fruit de, je cite "la tentative délirante d'UN homme de restaurer un empire perdu". En ajoutant : "les Ukrainiens nous disent que lorsqu'ils regardent leur futur, ils imaginent le drapeau européen flotter dans leurs villes. Je n'ai aucun doute que l'Ukraine fera partie de notre Union."
Autre échéance majeure pour l’Ukraine, à deux semaines du sommet annuel de l’OTAN à Vilnius, le France change de position quant à une potentielle adhésion de l’Ukraine.
Absolument. Depuis 2008 et le sommet de Bucarest, la France se montrait réticente à toute perspective d’adhésion rapide de l’Ukraine à l’OTAN. Mais lors de discussions entre les alliés de l’Ukraine à l’approche du sommet de Vilnius, Paris aurait singulièrement fait évoluer sa position vers une défense de la perspective d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, afin de tenter d’amener Kiev et Moscou à la table des négociations.
Continuons ce journal en revenant sur une déclaration du parti espagnol d'extrême-droite Vox, qui secoue la politique espagnole.
Le leader de la branche valencienne de Vox a déclaré le 16 juin que, je cite "la violence de genre n'existe pas, la violence masculine n'existe pas."
Le sujet des violences faites aux femmes est au cœur des débats à l'approche des élections anticipées du 23 juillet prochain.
Le premier ministre Pedro Sanchez avait annoncé des élections anticipées après la défaite de la gauche aux élections locales et régionales de mai 2023.
Le parti de droite Partido Popular, qui a fait de bons scores aux élections locales et régionales de mai, fait quant à lui une priorité des violences de genre. Mais il a du plier face aux exigences de Vox en cette matière, et ce afin de garantir des coalitions.
Ainsi, les violences faites aux femmes ont été retirées des accords de coalition avec l'extrême-droite dans plusieurs villes et régions du pays.
Vox et le Partido Popular ont déjà tenu leurs promesses, dans certaines municipalités, de revenir sur certaines mesures d'égalité. C'est le cas dans certaines villes, où les postes de "conseillers à l'égalité" ont été supprimés au profit de ceux de "conseillers familiaux".
À l’inverse, certains membres du Parti Popular ont déjà exprimé leur refus de gouverner avec Vox. C’est le cas de Maria Guardiola, candidate du PP à la présidence de la communauté autonome d’Estrémadura, qui a qualifié Vox de “parti sexiste”.
Toutes ces discussions ont lieu à dix jours seulement du début de la présidence du Conseil de l’Union par l'Espagne.
Absolument. Le 1er juillet, l'Espagne prendra la tête du Conseil de l'UE pour une période de six mois. Cette prise de la présidence fait également partie des sujets brûlants de la campagne électorale.
Il y a quelques jours, Pedro Sanchez a dévoilé le programme supposé du mandat de l'Espagne à la tête du Conseil. Ses priorités sont le renforcement de la souveraineté industrielle de l'Europe, la cohésion face aux défis mondiaux et l'accélération de la transition climatique.
Mais les résultats des élections anticipées pourraient entraver leur mise à l'agenda.
Terminons ce journal avec une augmentation qui fait polémique : celle du salaire des fonctionnaires de l’UE.
En effet, et cette indexation fait beaucoup parler d’elle. Les fonctionnaires européens ont vu leurs revenus être revalorisés à hauteur de 1,7% au mois de juin.
Il s’agit d’une indexation automatique, basée sur l’inflation à Bruxelles et au Luxembourg, mais également sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires de dix Etats membres.
Ainsi, les salaires des fonctionnaires de l’UE, qui vont de 2700 à 21 000 euros net, ont augmenté de 13% en deux ans, et ce en dépit du niveau de salaire.
Et la Commission justifie cette indexation automatique.
La Commission européenne justifie entre autres cette hausse des salaires par le besoin d’attirer les talents des pays du Nord, où le coût de la vie est supérieur.
Mais au-delà des justifications, ces augmentations ont suscité de vives critiques, dans une Europe où certains Etats membres peinent à garantir à leurs citoyens un pouvoir d’achat décent.
Merci à toutes et à tous pour votre attention.