Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Alizée Lambin, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Déroute anticipée du camp conservateur du Premier ministre Rishi Sunak pour les législatives au Royaume-Uni.
- En Allemagne, tenue d'une grande conférence sur la reconstruction et le redressement de l’Ukraine.
- En Espagne, la loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans est entrée en vigueur.
Ouvrons ce journal au Royaume-Uni où la campagne électorale en vue des législatives du 4 juillet prochain risque de se conclure par une déroute du camp conservateur de l’actuel Premier ministre Rishi Sunak.
Pour rappel, le 22 mai dernier, celui-ci avait annoncé, à la surprise générale, la tenue de ces élections législatives anticipées à l'issue desquels seront renouvelés les 650 députés de la Chambre des Communes.Alors que les promesses des Brexiters sont loin de s’être concrétisées, le Royaume-Uni s’est enlisé dans une situation économique compliquée qui fragilise l’assise du Premier ministre, en poste depuis 2022.
Dans ce contexte, la défaite du camp conservateur le 4 juillet prochain semble inéluctable selon les observateurs.
Effectivement, le parti, au pouvoir depuis 14 ans, est très fragilisé. Alors qu’en 2019 Boris Johnson, chef de fil des conservateurs, célébrait une victoire sans équivoque, le parti subit les contrecoups de scandales politiques à répétition, de l’explosion du coût de la vie et du déclin des services publics qui alimentent un mécontentement croissant des classes moyennes et populaires. Rishi Sunak pourrait aussi payer ses faux pas. Son départ précipité aux commémorations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, le 6 juin dernier, a suscité une large réprobation dans l’opinion publique qui pourrait peser sur les résultats.
Cette situation pourrait bénéficier au camp travailliste dont les sondages prédisent une large victoire du parti qui n’a pas été au pouvoir depuis 2010.
Le chef du parti, Keir
Starmer, est crédité à 44%, avec un mot d’ordre : le changement. Cet
ancien avocat semble avoir réussi le pari de refonder la gauche
britannique sur un positionnement centriste, en opposition à la
radicalisation de son prédécesseur Jeremy Corbyn, qui avait perdu face à
Boris Johnson en 2019.
Alors que cette campagne avait débuté assez “mollement” l’annonce de l’entrée en lice de Nigel Farage a provoqué la surprise. Et cette irruption soudaine du leader nationaliste et populiste pourrait être une nouvelle épine dans le pied des conservateurs.
Effectivement, l’ancien député européen, figure emblématique du Brexit a annoncé le 3 juin dernier se présenter à la tête du parti d'extrême droite Reform UK. Très populaire au sein de l'électorat conservateur, l’annonce de son entrée dans la course a d’ailleurs immédiatement provoqué la chute de Rishi Sunak dans les sondages.
Celui que l’on surnomme “l’agitateur de la vie politique” entend remodeler la droite britannique et s’est engagé à aller plus loin dans la lutte contre l’immigration. Bien qu’à l’heure actuelle, les sondages ne le créditent que de 12% des intentions de vote, il devrait priver les Tories de sièges clés au Parlement britannique.
Poursuivons ce journal en Allemagne où se tient, mardi 11 et mercredi 12 juin, une grande conférence sur la reconstruction et le redressement de l’Ukraine.
Oui, le président Volodymyr Zelensky est reçu par le chancelier allemand Olaf Scholz à Berlin pour cette conférence qui réunit décideurs politiques et entreprises du secteur privé, notamment de l'énergie et de la santé. Objectif : soutenir des projets de reconstruction et envoyer un signal fort de solidarité des alliés occidentaux à l’Ukraine. D'après la Banque mondiale, près de 486 milliards d'euros sont aujourd’hui nécessaires à la reconstruction.Et cette rencontre ouvre une semaine diplomatique chargée pour le président Zelensky. Celui- ci est ensuite attendu en Suisse pour un sommet international sur la paix, dans la foulée du G7 en Italie, au cours duquel devraient être annoncées de nouvelles aides à Kiev.
Cette conférence intervient alors que les autorités ukrainiennes viennent d’annoncer que près de la moitié de la capacité de production d'électricité a été détruite par les frappes russes.
Oui, l’armée russe cible, depuis plusieurs semaines, les centrales ukrainiennes, mais aussi les infrastructures de stockage et de distribution. Selon Volodymyr Zelensky, 80 % de la production thermique et un tiers de la production hydroélectrique auraient été détruites avec comme conséquence des coupures d'électricité quotidienne dans tout le pays.
À noter que la conférence intervient au lendemain de la démission du chef de l’agence pour la reconstruction de l’Ukraine.
Oui, lundi 10 juin, l’annonce du réformiste Mustafa Nayyem a provoqué le malaise en Ukraine. Le charismatique ancien initiateur de la révolte de Maïdan accuse les autorités ukrainiennes d’entraver la réparation des infrastructures détruites ou endommagées par la guerre.
Concluons notre tour de l’actualité en Espagne où la loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans impliqués dans la tentative infructueuse de sécession de 2017- est entrée en vigueur mardi 11 juin.
La mesure, très controversée en Espagne, avait été adoptée fin mai par les députés. Elle vise à mettre fin aux poursuites à l’encontre des organisateurs du référendum d'indépendance, illégal au regard du droit espagnol. Cette amnistie très décriée devrait ainsi permettre le retour du chef de file des indépendantistes, Carles Puigdemont exilé en Belgique.
À noter qu’il s’agissait d’une des promesses politiques du Premier ministre Pedro Sanchez dans sa stratégie de rapprochement entre Barcelone et Madrid.
Oui, le leader de la coalition de gauche au pouvoir depuis 2018, qui s’était longtemps opposé à l'amnistie, avait finalement concédé cette mesure aux indépendantistes afin de gagner leur soutien pour former un nouveau gouvernement en novembre 2023 après les élections de juillet de la même année.
Toutefois, l’appréciation de la loi reste entre les mains des juges qui décideront de son application au cas par cas.
Et cela ne devrait pas se faire sans réticence de la part de l’institution judiciaire. Nombre de juges sont opposés à cette loi, car ils estiment qu'elle crée une inégalité de traitement entre les citoyens espagnols. Certains envisagent de saisir le tribunal constitutionnel ou la justice européenne.
Un journal de Paloma Biessy et Alizée Lambin