Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 22 Novembre 2022

Aujourd'hui en Europe - Mardi 22 Novembre 2022

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille, Laura Léger et Tania Korwin-Zmijowski.

Au programme de cet épisode :

- Affaiblissement économique du Royaume Uni

- Conseil ministériel de l’agence spatiale européenne 

- Viktor Orban souhaite débloquer des fonds européens

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Débutons ce journal en évoquant la situation économique difficile dans laquelle s’enfonce le Royaume-Uni. Le pays est entré en récession avec un recul du PIB de 0,2% pour ce dernier trimestre. Les prévisions de l’année 2023, annoncées par le chancelier de l’échiquier, le ministre des finances Jeremy Hunt, envisagent d’ailleurs une baisse du PIB britannique de 1,4%.

Bonjour Tania, même si la récession britannique est largement une conséquence de la guerre en Ukraine, la sortie de l’Union européenne n’est évidemment pas étrangère à la situation économique difficile que connaît actuellement le Royaume-Uni. Illustration de cette situation: la semaine dernière, la Bourse de Londres s’est fait doubler par Paris. Un symbole alors que les brexiters promettaient un âge d’or pour la city grâce au Brexit.

Rishi Sunak, à peine arrivé à la tête du gouvernement, a peu de temps pour tenter de redresser la barre avant les prochaines échéances électorales, dans 2 ans. 

Rishi Sunak a exposé le 17 novembre à la chambre des communes, les grandes lignes de son plan pour redresser cette situation économique compliquée et réduire notamment l’inflation, qui a atteint les 11% en octobre. À rebours des mesures annoncées par sa prédécesseure Liz Truss avaient affolé les marchés. Rishi Sunak propose un plan qui prévoit des coupes budgétaires de 55 milliards de livres sterling par an (63 milliards d’euros). Des coupes qui devraient s’étaler sur les cinq prochaines années.Seules les administrations du NHS, service de santé britannique et l’éducation verront leur budget augmenter respectivement de 3,3 milliards de livres et 4,6 milliards d’ici à 2025.

Le chancelier de l’échiquier a d’ailleurs promis, je cite, de “la justice et de la compassion”.

Oui, contrairement aux annonces du précédent gouvernement, les retraites d’État et les allocations sociales des britanniques les plus modestes devraient augmenter à partir d’avril 2023 en ligne avec l’inflation de septembre. Le salaire minimum passera aussi à 10,42 livres de l’heure, on parle ainsi d’une hausse de 9,7%.

Une situation économique difficile qui se double d’une instabilité politique

Oui après la succession de trois gouvernements en six ans, largement dû aux difficultés de gérer les conséquences du Brexit, beaucoup de Britanniques commencent à douter de leur choix, fait en 2016, de sortir de l’Union. Selon un sondage YouGov réalisé le 17 novembre, 56% des Britanniques estiment désormais que le Brexit était une erreur. Certains secteurs souffrent d’une forte pénurie de main d'œuvre depuis le Brexit, comme l’agriculture par exemple. Le secteur affiche clairement son souhait d’un retour de la liberté de circulation.

Continuons ce tour de l’actualité en évoquant l’ouverture du Conseil ministériel de l’ESA, à Paris, qui se déroule jusqu’au 23 novembre. Les 22 pays membres de l'Agence spatiale européenne (ESA) doivent s’accorder sur le budget des trois prochaines années.

Les ministres des pays membres de l’ESA, agence européenne chargée du spatial se sont donné rendez-vous lors de cette conférence ministérielle avec l’objectif d’affirmer les priorités de l’agence pour les 3 prochaines années. Le transport spatial est l’une des priorités affichées de cette réunion alors que l’Europe souhaite l’envoi le plus rapide du lanceur européen Ariane 6, malgré les multiples reports. Pour rester dans la course à l’espace, le directeur général de l’ESA demande aux pays membres un budget de 18,7 milliards d’euros, soit une augmentation de 25% par rapport au budget adopté en 2019.

Les États doivent répartir le budget en différents programmes. Ont-ils tous les mêmes ambitions ?

Mettre d’accord 22 pays constitue toujours un défi pour l’Europe. Certains pays comme l’Allemagne ont lancé des programmes nationaux avec la construction de mini fusées. Les États membres peuvent donc avoir des intérêts divergents sur les questions spatiales, mais ils ont choisi de façon unanime d’utiliser le budget spatial européen pour renforcer les actions en faveur d’un espace “propre”. La politique zéro débris est en cours de développement : chaque objet envoyé dans l’espace sera détruit ou récupéré puis brûlé.

Pour terminer ce journal, revenons sur les tensions entre Budapest et l’Union européenne et les petits pas de Viktor Orban pour aller vers un déblocage des fonds que Bruxelles.

Oui pour rappel l’UE bloque depuis avril dernier des fonds d’une valeur de 7,5 milliards d’euros à la Hongrie en rétorsion face à l’érosion de l’Etat de droit et plus particulièrement des faits de corruption. Pour débloquer la situation, la Hongrie a adressé, ce samedi 19 novembre, une lettre à la Commission européenne, annonçant un plan pour lutter contre la corruption dans le pays.

La Hongrie use aussi d’un autre moyen de pression face à Bruxelles en bloquant des fonds destinés à l’Ukraine.

Si les tensions entre Budapest et Bruxelles sont récurrentes, nul doute que le blocage de l’aide de 18 milliards d'euros pour l'Ukraine est aussi une façon pour Budapest de faire pression sur Bruxelles dans le cadre de la relation très difficile entre Viktor Orban et l'exécutif européen.

Quand la situation pourrait-elle se débloquer ?

Le déblocage des fonds européens à Budapest nécessite un vote à la "majorité qualifiée", c'est-à-dire un "oui" de 55% des États membres représentant 65% de la population de l'UE. La décision finale est attendue le 6 décembre prochain, lors de la réunion des ministres européens en charge du Budget. D’ici là les grandes et petites manœuvres entre les deux parties devraient s’intensifier. Alors que la Hongrie traverse une situation économique difficile, Budapest a plus que jamais besoin du déblocage des fonds qui lui sont réservés par Bruxelles.

Merci Laura et merci à tous pour votre attention !