Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe -15 octobre 2025

Donald Trump, acteur incontournable des négociations internationales, affirme avoir instauré la paix à Gaza, et se pencher maintenant vers l’Ukraine (Sheelah Craighead, Maison Blanche) Aujourd'hui en Europe -15 octobre 2025
Donald Trump, acteur incontournable des négociations internationales, affirme avoir instauré la paix à Gaza, et se pencher maintenant vers l’Ukraine (Sheelah Craighead, Maison Blanche)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Après Gaza, Donald Trump se penche vers l’Ukraine, encore 32 morts à Gaza (conflit pas fini), P Sanchez appelle à “aucune impunité”
  • L’Europe se dispute le nouveau plan immigration 
  • Belgique : grève nationale massive contre la politique budgétaire du gouvernement

On commence ce journal en évoquant celui qui se qualifie de “faiseur de paix”, Donald Trump. Il s’adressait lundi à la Knesset, le parlement Israélien, et a déclaré qu’il prévoyait maintenant de se concentrer sur la fin de la guerre en Ukraine. 

Oui, ses efforts de paix ne sont, je cite, “pas terminés”. Pour celui qui faisait la une de l’iconique magazine Time hier, titré “son triomphe”, il faut maintenant “obtenir de la Russie qu’elle mette fin à sa guerre contre l’Ukraine”. Le président américain rencontrera d’ailleurs son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, vendredi pour discuter des prochaines étapes vers une résolution du conflit.  

Les deux présidents ont échangé deux appels téléphoniques ces derniers jours, notamment pour aborder le sujet des défenses aériennes ukrainiennes, qui pourraient être renforcées par des tomahawks américains - ces missiles longues portées dont Moscou qualifie la possible livraison “d’extrêmement “préoccupante”. 

N’est-ce pas déclarer victoire à Gaza un peu trop tôt ?

C’est en tout cas ce que considère le 47e président des Etats-Unis : “nous avons réussi ce que tout le monde pensait impossible. Nous avons la paix au Moyen-Orient” a-t-il déclaré lors du sommet en Egypte. Ce mercredi Israël va d’ailleurs rouvrir le point de passage de Rafat, ce qui devrait permettre l’entrée de 600 camions d’aide humanitaire sur le territoire palestinien.

Pourtant les tensions restent vives dans la ville de Gaza : 32 personnes ont perdu la vie ce weekend au cours d’une opération de répression menée par le Hamas. Elle visait le clan Dogmush, l’un de ses principaux rivaux dans la bande. Cette opération aurait mobilisé jusqu’à 2000 combattants.

Ce n’est pas tout, la Défense civile de Gaza a fait état de 6 morts dans des tirs israéliens. Au cinquième jour du cessez-le-feu, les victimes auraient dépassé la limite imposée par les troupes israéliennes, qui se sont en partie retirées depuis la mise en place du plan de paix.

Si les échanges de prisonniers et d’otages marquaient une première étape historique, il reste maintenant de difficiles et cruciales étapes avec les désarmement et démantèlement du Hamas, et la mise en place d’une autorité de gouvernance internationale.

On continue ce journal au Luxembourg, où se réunit la Commission européenne cette semaine pour parler, notamment, du nouveau plan de relocalisation des migrants au sein de l’UE.

Oui, il était attendu de la Commission de publier cette semaine une évaluation de la pression migratoire imposée aux Etats membres, pour qu’ils se partagent équitablement l’accueil des exilés. Un “pool de solidarité” qui, s’il n’a pas encore entièrement convaincu les gouvernements, leur offre trois possibilités : relocaliser les demandeurs d’asile, contribuer financièrement à leur accueil ou fournir d’autres formes de soutien.

La publication du rapport a donc été retardée selon le média Euractiv, à cause de dissensions au sein des 27 et apparemment d’une certaine précipitation de la part du Commissaire européen aux Affaires intérieures et à la Migration, Magnus Brunner. Il a sobrement expliqué lors d’une conférence de presse avoir encore “quelques détails à régler”.

Et ce nouveau plan n’a pas reçu un accueil très enthousiaste de la part des 27.

Non, au contraire, la Belgique par la voix de sa ministre de la Migration Anneleen Van Bossuyt a expliqué qu'elle considérait cette nouvelle proposition comme un recul en comparaison des règles de Dublin en vigueur jusqu’à présent. Une convention européenne qui exige que les demandeurs d’asiles soient renvoyés dans le premier pays de l’UE par lequel ils sont entrés - un mécanisme particulièrement défavorable pour l’Italie ou la Grèce par exemple. 

Une autre proposition centrale du pacte migratoire a échauffé les débats : celle qui obligerait  un pays de l’UE à appliquer l’ordre d'expulsion d’un autre - autrement dit de prendre en charge le retour des migrants dont il serait responsable, même si ceux-ci se trouvent dans un autre État membre.

Si l’Espagne, en première ligne sur la question, demande à ce que ce soit obligatoire, la France, l’Allemagne et la Belgique parlent, eux, de potentiels “effet pervers”.

Non loin de là, Paris et Londres voient leur accord d’échange de migrants contesté en justice par une dizaine d’organisations.

Oui, c’est le fameux “One in, one out”, qui prévoit pour le Royaume-Uni la possibilité de renvoyer les migrants arrivés illégalement sur ses côtes. En échange de quoi Londres doit accueillir légalement des personnes migrantes en transit en France. Très contesté, cet accord devra passer devant le Conseil d’Etat, saisi vendredi dernier. 

Les organisations Utopia 56, Médecins du Monde ou encore l’Auberge des migrants souhaitent suspendre l’accord, qu’elles qualifient de “marchandage migratoire”.

On termine ce journal en Belgique, à Bruxelles, traversé, hier, par une manifestation massive. Les transports étaient en grande partie bloqués dans la capitale européenne.

Oui, le mouvement était dirigé par les principaux syndicats du pays - investis contre les coupes budgétaires annoncées par le Premier ministre Bart de Wever. Lundi, son gouvernement de coalition n’avait d’ailleurs toujours pas réussi à s’accorder sur un budget.

A la fin de l’année 2024, le déficit budgétaire de la Belgique s’élevait à 4,5% et sa dette à plus de 100% de son PIB. Une situation qui enfreint les règles de l’UE, qui demande aux Etats membres de maintenir leur déficit en dessous de 3% et leur dette en dessous de 60%.

Dans la ville, la majorité des lignes de métro, de bus et de tramway ont cessé de fonctionner pendant plusieurs heures, jusqu’aux avions, cloués au sol de deux aéroports.

En France aussi le Premier ministre a traversé hier un moment clé avec son discours de politique générale.

Oui, Sébastien Lecornu a tenu son discours de gouvernement devant l’Assemblée nationale. Discours dans lequel il s’est prononcé sur la suspension de la très débattue réforme des retraites. Un point particulièrement attendu par le parti socialiste, qui a aussi obtenu l’abandon du 49.3 et quelques gages budgétaires. Le parti à la rose a affirmé dans la foulée ne pas censurer le gouvernement lors du vote de jeudi. 

Le Premier ministre bénéficie d’une forme de répit. La menace de la censure s’écarte, sans complètement disparaître, et avec elle le risque d’un pays sans budget au 1er janvier 2026. 

Un journal de Paul Thorineau, Ulrich Huygevelde et Baptiste Maisonnave