Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 12 mai

© Site officiel du gouvernement ukrainien Aujourd'hui en Europe - 12 mai
© Site officiel du gouvernement ukrainien

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :

  • Ukraine-Russie : des négociations directes prévues jeudi 15 mai
  • L’UE face à Gaza : entre divisions internes et pressions internationales
  • Albanie : des législatives cruciales pour l’adhésion à l’Union européenne

On ouvre ce journal en revenant sur les efforts diplomatiques de ce week-end concernant la guerre en Ukraine. Dimanche 11 mai, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué qu’il « attendra[it] Poutine en Turquie », jeudi 15 mai. La veille, le président russe Vladimir Poutine avait proposé de débuter des négociations « directes » et « sans condition préalable » entre Moscou et Kiev...

« J’espère que cette fois-ci les Russes ne chercheront pas [d’excuses] » a déclaré le président ukrainien en acceptant hier soir la proposition russe bien qu’il se soit montré très sceptique sur des chances de succès avec Moscou. Quelques heures auparavant, Donald Trump les avait enjoint à négocier directement : « Rencontrez-vous maintenant ! » avait-il écrit dimanche sur son réseau Truth Social. 

Et si l’Ukraine a accepté cette rencontre, Kiev continue d’exiger une déclaration préalable de cessez-le-feu.

Oui, pour rappel, malgré l’annonce d’une ouverture de négociations directes entre les deux pays en guerre depuis plus de trois ans, le chef du Kremlin continue manifestement de jouer la montre. La Russie est ainsi pour l’instant restée silencieuse face à la demande de Kiev et des Européens d'établir un cessez-le-feu de trente jours à partir de ce lundi.

Le Kremlin semble donc ne pas tenir compte de l’ultimatum posé, samedi 10 mai, lors du déplacement à Kiev du Français Emmanuel Macron, le Britannique Keir Starmer, l’Allemand Friedrich Merz et le Polonais Donald Tusk.

Oui, à l’issue de ce sommet exceptionnel à Kiev dit de la “coalition des volontaires”, les alliés européens à l’Ukraine, dont 20 participaient aux discussions à distance, ont sommé le chef du Kremlin d’accepter un cessez-le-feu inconditionnel de trente jours, qui devait commencer ce lundi 12 mai sur terre et en mer.Les Européens ont menacé de nouvelles sanctions “massives” dans les secteurs énergétique ou financier, si possible “coordonnées” avec Washington, si la Russie n’y donnait pas suite.

Ce lundi 12 mai se tiendra par ailleurs une réunion à Londres entre les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays-clés européens pour des discussions «capitales » sur l’Ukraine.

Oui alors que les attaques russes se sont poursuivies dans la nuit de dimanche à lundi 12 mai, ces discussions devraient porter sur « les efforts conjoints afin de renforcer la sécurité européenne et pour une paix juste et durable en Ukraine », indiquait le Foreign Office dans un communiqué.

On continue ce journal en revenant sur la situation à Gaza où, depuis 71 jours, aucune aide humanitaire n’a pu entrer dans l’enclave en raison du blocus imposé par Israël. Ce dimanche 11 mai, lors d’une conférence de presse en compagnie de son homologue allemand Johann Wadephul, le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a affirmé que son pays soutenait « pleinement » l’initiative américaine de distribution d’aide humanitaire dans la bande de Gaza. 

Pour rappel, l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens qui s’occupait de l’aide humanitaire à l’enclave, avait été interdite par une loi votée fin 2024 par le Parlement israélien. L’État hébreu accuse certains de ses membres d’être des terroristes même si aucune preuve à ce jour n’a été apportée.

Et cette initiative intervient en réponse au plan de l’Etat hébreu pour l’aide humanitaire à l’enclave qui avait été adopté par le cabinet israélien dans la semaine du 5 mai. 

Oui, rejeté par les Nations unies, le plan prévoyait, entre autres, le contrôle de l’État israélien sur une aide alimentaire léguée à des sociétés privées dirigées par la Gaza Humanitarian Foundation, une entité créée en janvier 2025. Une tentative de “militariser l’aide” selon Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

À Varsovie, ce 7 mai, lors d’une réunion informelle entre les chefs de la diplomatie des pays de l’Union, la situation à Gaza a également été évoquée.

Si les 27 n’ont pu s’accorder sur une déclaration commune condamnant la situation sur place, la Haute représentante de l’UE aux affaires étrangères Kaja Kallas s’est engagée à mettre à l’agenda pour le conseil des affaires étrangères le 20 mai prochain l’initiative néerlandaise du ministre Caspar Veldkamp. Ce dernier a demandé le réexamen du respect de l’article 2 de l’accord d’association entre l’UE et Israël, qui stipule que les signataires s’obligent au « respect des droits de l’homme et des principes démocratiques». 

On conclut ce journal en Albanie, pays candidat à l’UE depuis 2014. Ce dimanche 11 mai, ce sont quelques 3,7 millions d’électeurs qui devaient s’exprimer lors des élections législatives. Si les Albanais devaient choisir parmi les candidats des 40 partis en lice, la bataille pour ses législatives s’est concentrée surtout autour de deux figures.

Oui, tout d’abord Edi Rama, premier ministre depuis 2013 et candidat pour un quatrième mandat consécutif, ce qui s’avèrerait inédit dans l’histoire du pays. 60 ans, leader du Parti socialiste depuis 2005, cet ancien meneur étudiant opposé au régime communiste installé dans le pays pendant plus de quatre décennies joue aujourd’hui sur la promesse de faire intégrer l’Albanie à l’Union européenne « d’ici à 2030 ».

À la tête de l’opposition face à lui ; Sali Berisha. Figure de la droite albanaise, Sali Berisha a été épaulé par les services d’un consultant américain du Parti républicain, Chris LaCivita, dans une campagne sous le slogan “Great Albania” et portée par un programme de relance économique. Il est par ailleurs poursuivi en Albanie pour "corruption passive d'un haut fonctionnaire" et déclaré "persona non grata" aux Etats-Unis et au Royaume-Uni en raison de son implication présumée dans le crime organisé et la corruption.

Et la lutte contre le crime organisé et la corruption est un enjeu crucial pour l’intégration de l’Albanie à l’UE dont les négociations ont débuté en juillet 2022.

Oui, près de 2000 observateurs étrangers et albanais ont été déployés pour veiller au bon déroulement des élections dans un pays où, depuis la fin du communisme au début des années 1990, les résultats font systématiquement l’objet d’allégations de fraude et de contestation par les perdants. Autre enjeu, le vote de la diaspora albanaise, pour la première fois cette année, en exode à la recherche d'opportunités professionnelles dans des pays comme l’Allemagne et l’Italie. Un scrutin à quelques jours du sommet de la communauté politique européenne, qui réunit 47 pays dans un objectif de coopération entre l’Union et ses 20 autres pays de l’Europe géographique. Cette dernière est prévue à Tirana sur le territoire albanais.

Un journal de Gaspard Timmermans, Paul Thorineau et Assia Patel