Artiste européen·ne de la semaine

Sirens Of Lesbos (BERNE) - Artiste européen de la semaine

Sirens Of Lesbos (BERNE) - Artiste européen de la semaine

L’artiste européen de cette semaine est un collectif suisse de cinq musiciens et musiciennes, producteurs, et chanteuses, qui se joignent en musique sous le nom de Sirens Of Lesbos

Nous découvrirons leur univers éclectique cette semaine, en 5 chapitres. 

Chapitre 1 : Un quintet multiculturel

Sirens Of Lesbos, c’est d’abord deux sœurs, Jasmina et Nabyla Serag, chanteuses d’origine érythréennes, installées à Berne, rejointes par trois musiciens : Melvyn Buss, Arci Friede et Denise Haberli, plutôt issus de la scène électronique.
Tous nés en Suisse, les 5 membres du groupe ont de fortes racines à l’étranger (au Soudan, en Erythrée, en Angleterre et en République Tchèque) ; des origines multiculturelles qui contribuent pour beaucoup à l’éclectisme de la musique du groupe.

Dans leurs morceaux, on retrouve aussi bien l’influence de l’électro, de la soul, que de la pop et du r&b. Pour introduire leur musique, on écoute leur morceau (I Don’t Know I Don’t Know I Don’t Know), single le plus récent du quintet, sorti en décembre 2021. 

(I Don’t Know I Don’t Know I Don’t Know), complainte amoureuse sur fond de pop rock et de hip-hop, annonce le deuxième album de Sirens Of Lesbos, dont la date n’est pas encore connue. Le temps d’un single, c’est aussi l’occasion pour le groupe d’accueillir un nouveau membre : Shawn Lee, multi-instrumentiste, compositeur et producteur anglais qui a co-écrit le morceau.

Ecoutons un autre de leurs récents singles, I See Stars, sorti en juin 2021 : pépite oubliée du duo germanique Supersempfft, I See Stars est ici revisitée par le quintet suisse Sirens Of Lesbos, où les voix hypnotisantes des deux soeurs Jasmina et Nabyla Serag se posent sur un tempo tout doux et des synthés tous mous. Et pour accompagner cette relecture psychédélique d’I See Stars, Sirens Of Lesbos a aussi publié un clip aux airs de kaléidoscope des plus colorés :

Chapitre 2 : Capsule temporelle 

Nous retrouvons nos 5 voisins suisses du groupe Sirens Of Lesbos dans un nouveau chapitre de l’artiste européen de la semaine, consacré à leurs débuts et à deux de leurs plus anciens morceaux. On remonte d’abord le temps au son de We’ll Be Fine, single sorti en 2018 : 

En 2014, alors que Sirens Of Lesbos n’était même pas encore un groupe, les 5 musiciens qui se connaissaient déjà ont créé le morceau Long Days, Hot Nights, titre à mi-chemin entre le pari et la blague, qui est tout de suite devenu un tube majeur, un incontournable des soirées à Ibiza à l’époque. Très house, les sonorités du morceau n’ont absolument rien à voir avec les genres musicaux de prédilection du groupe. 

Ce n’est qu’en 2015, après un concert peu satisfaisant dans l’Acropole d’Athènes, que Sirens Of Lesbos a choisi de se détourner du star system qui lui tendait les bras pour retrouver ses sonorités multiculturelles de prédilection : la soul, le disco, le jazz, le rock et le hip-hop entres autres : définit plus simplement comme worldbeat. C’est d’ailleurs ce lieu mythique de la Grèce qui a inspiré le nom du groupe Sirens Of Lesbos. 

Un peu de neo-soul aux influences dub, dans le titre We’ll Be Fine, qui fait place au single Shotgun de Sirens Of Lesbos… 

Chapitre 3 : Éclectisme sonore 

Depuis le début de la semaine on parle de l'éclectisme qui caractérise le son de Sirens Of Lesbos. Avec leur album SOL, le groupe combine des styles très variés de morceau en morceau : en voici une première démonstration avec la soul très 60s du morceau Pala.

Derrière ce curieux nom de groupe, Sirens Of Lesbos, se cache, je le rappelle, deux sœurs, Jasmina et Nabyla Serag qui se partagent le micro, et sont accompagnées par 3 autres musiciens. Leur premier album SOL, sorti en 2020, fait référence au mot espagnol qui désigne le soleil : titre qui convient bien à ce mélange chaleureux de soul, de reggae, de jazz et de dream-pop que nous présente Sirens of Lesbos en 12 morceaux. 

Cet album, SOL, marque aussi le début de l’indépendance pour le quintet suisse, qui a fait ses adieux à un label majeur pour autoproduire ce disque. SOL, qui est aussi l’acronyme des initiales du groupe Sirens Of Lesbos, est une parfaite combinaison des sensibilités musicales de ses membres. 

Pour varier les plaisirs, on enchaîne avec un interlude downtempo dans le morceau When I’m Down lui aussi issu de l’album SOL de Sirens Of Lesbos. 


Chapitre 4 : Des technologues inspirés 

Aujourd’hui nous retrouvons le quintet suisse Sirens Of Lesbos, toujours à l’écoute de leur premier album SOL, acronyme du nom du groupe, pour mieux découvrir leur processus créatif. Et c’est le groove du morceau How Many Miles qui démarre ce chapitre. 

Avec le single How Many Miles, Sirens Of Lesbos revisite le “yacht rock”, un style caractéristique de la Californie des années 60, un style qui s’inspire de genres musicaux comme la smooth soul, le smooth jazz, le r&b, le funk, le disco ou encore des musiques latino-américaines comme la bossa nova par exemple. Les membres du collectif consomment une grande variété de sons du monde entier, ce qui permet à leur musicalité d’être en constante évolution. “Now Here We Are On A Ferry” : Sirens Of Lesbos raconte une histoire de périple aux quatre coins du monde : 

Du yacht rock dans le morceau How Many Miles, on écoute maintenant Zeus, single de SOL sorti en mars 2020. 

En interview pour le site Fifteen questions, Nabyla, l’une des deux soeurs chanteuses du groupe, explicite en quoi leur processus de création varie d’une chanson à l’autre : le quintet s’inspire aussi bien d’une référence, d’un son, d’un artiste, d’un souvenir que de l’humeur du moment de l’un de ses membres.

La technologie détient aussi une place importante dans les productions de Sirens Of Lesbos, bien plus que les instruments de musiques : Jasmina, l’autre sœur chanteuse, comme Melvyn (le synthétiseur et percussionniste) adorent utiliser différents logiciels de synthèse des voix, moyens d’expression infinis, pour créer des combinaisons sonores uniques. 

Chapitre 5 : Le défi de la collaboration 

La semaine passée aux côtés du collectif de 5 musiciens suisses Sirens Of Lesbos touche à sa fin aujourd’hui. Hier, nous évoquions leur processus créatif et l’importance de la technologie dans leurs compositions. Et les 5 musiciens ont aussi à cœur de convier d’autres artistes sur leurs disques. Ecoutons justement leur morceau Like Some Dream, issu de leur album SOL sur lequel figure le rappeur américain J.I.D

L’apparition du rappeur J.I.D sur Like Some Dream est indéniablement le highlight de l’album SOL. Sa voix faisant écho à celle de Kendrick Lamar accompagne les voix douces des sœurs chanteuses Jasmina et Nabyla ; et ensemble ils se posent sur un synthé hypnotisant et sont accompagnées par un saxophone qui ajoute une profondeur intriguante au morceau ?

Pour revenir au processus de création de Sirens Of Lesbos, dont nous parlions déjà hier, Nabyla exprime en interview que le travail en groupe est un défi, tant professionnellement que personnellement : bien qu’il permet l’obtention de sonorités uniques, accessibles seulement par le biais de la collaboration, c’est un processus qui s’accompagne aussi de travail interpersonnel, de beaucoup de discussions, parfois de désaccords. 

Un autre défi de Sirens Of Lesbos a été pendant longtemps, leur manque de pratique et de connaissance des instruments de musique. Ils ont appris au fil du temps, non sans mal. Mais ce manque leur a permis de collaborer avec d’autres musiciens, et ainsi, élargir le spectre de leur connaissance musicale : entres autres, collaborer avec des rappeurs américains renommés tels que J.I.D ou encore Theodore Black, et co-produire certains morceaux avec des compositeurs variés. 

Pour écouter l'ensemble des chapitres de la semaine :

Rendez-vous la semaine prochaine pour vous présenter un·e nouvel·le artiste européen·ne émergent·e… 

Suzanne Gerles