Bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Europe au plus près sur euradio.
Au programme du jour :
- L'événement Beyond Growth 2023.
- Le vote du parlement européen en faveur de la ratification de la Convention d’Istanbul.
- Le voyage d’une délégation du Parlement européen en Amérique du Sud.
Bonjour à toutes et à tous, ouvrons ce journal des institutions en évoquant l'événement Beyond Growth 2023, qui s’est tenu au Parlement européen du 15 au 17 mai dernier.
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura Le parlement européen a en effet accueilli la semaine dernière l'événement Beyond Growth, une initiative transpartisane lancée par 20 eurodéputés et soutenue par une soixantaine d’organisations partenaires.
L’objectif de cet évènement était de remettre en cause le système économique actuel basé sur la croissance pour imaginer un système plus durable.
Des décideurs politiques, universitaires, économistes, et acteurs de la société civile ont participé à la discussion.
Un événement similaire avait été organisé en 2018.
Oui, cette édition fait suite à une première conférence organisée il y a 5 ans et qui avait déjà connu un franc succès. Mais cette année, un tournant semble être franchi avec une participation plus importante de l’Union européenne : alors que seul un commissaire avait pris la parole en 2018, la semaine dernière, c’est la présidente de la Commission Ursula Von Der Leyen qui s’est exprimée devant les participants pour dénoncer une économie encore trop basée sur les combustibles fossiles.
Même si sa prise de parole est jugée trop timide en la matière par un certain nombre d’acteurs présents, sa participation à l'événement reste une marque d’espoir pour ceux qui espèrent faire évoluer notre système.
Car la remise en cause d’un système basé sur la croissance économique fait son chemin.
Face au changement climatique et aux inégalités sociales, de plus en plus d’intellectuels, de militants mais aussi d’acteurs politiques plaident pour une remise en cause de la quête constante de croissance économique. Certains plaident pour une croissance raisonnée, pour une définition nouvelle de la notion de croissance qui prendrait en compte celles de durabilité et d’égalité, ou même pour la décroissance.
La conférence Beyond Growth a permis à ces acteurs d’échanger tous ensemble sur un chemin à suivre, en espérant que leurs conclusions auront un impact sur la façon de développer les politiques européennes à l’avenir.
Continuons ce journal avec le vote du parlement européen en faveur de la ratification de la Convention d’Istanbul.
Oui Laura, début mai, les eurodéputés ont voté en faveur de la ratification par l’Union européenne de la Convention d’Istanbul, qui vise à lutter contre les violences faites aux femmes.
La Convention impliquerait que les États signataires mettent en place des mesures de prévention, comme par exemple la formation des professionnels en contact avec les victimes ou des campagnes de sensibilisation. Le texte préconise aussi des mesures de protection des victimes, et définit et pénalise les violences à l’égard des femmes en incitant les États signataires à intégrer ces infractions dans leur droit national. Il demande enfin une collaboration entre les systèmes judiciaires nationaux, les ONG et les organismes publiques pour une action plus efficace.
Mais sa ratification tarde, alors que la Convention a été signée en 2017 par l’Union européenne.
En effet, jusqu’à aujourd’hui, l’opposition de 6 pays membres au sein du Conseil de l’Union a empêché sa ratification qui nécessitait à l’époque un consensus entre tous les États : la Bulgarie, la Tchéquie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie et la Slovaquie bloquaient donc sa ratification.
Après plusieurs années de débats, la Cour de justice a tranché dans une décision de 2021 et a précisé que l’unanimité n'est en réalité pas nécessaire. Par leur dernier vote, le parlement appelle donc une nouvelle fois le Conseil à ratifier cette convention. La présidence suédoise en a par ailleurs fait l’une de ses priorités. Le vote du Conseil devrait donc se tenir début juin.
Poursuivons avec le voyage d’une délégation du Parlement européen en Amérique du Sud. Dans le cadre de l’accord UE-Mercosur, les eurodéputés en ont notamment profité pour rappeler leurs exigences en matière d’environnement.
Absolument. Alors que l’accord UE-Mercosur, signé en 2019, tarde à être ratifié, une délégation d’eurodéputés de la commission Commerce International s’est rendue au Brésil pour échanger sur les avancées de l’accord mais surtout pour demander des engagements en matière de respect de l’environnement, et faire avancer le dossier.
La ratification de l’accord avait en effet été gelée depuis l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir au vu de sa politique environnementale. Avec l’arrivée de Lula au pouvoir, l’accord est à nouveau sur la table, mais sans pour autant rassurer l’Union en la matière.
Et cette question est d’autant plus brûlante que les eurodéputés ont adopté un texte européen pour lutter contre la déforestation.
Exactement : et tout l'enjeu est de savoir si ces exigences environnementales seront respectées dans le cadre de cet accord. Ce nouveau texte adopté en avril interdit l’importation de produits issus de la déforestation sur le marché européen : ces normes devraient donc être respectées pour les échanges avec le Mercosur.
Face à ces impasses, le dossier s’embourbe, au grand désarroi de certains États membres qui souhaitaient voir l’accord aboutir à l’occasion du sommet UE-Amérique latine de juillet. La présidence espagnole du Conseil, qui débute en juillet, prévoit déjà d’agir pour faire avancer le dossier.
Terminons ce tour d’actualité des institutions avec l’adoption d’une position commune du Conseil de l’Union sur l’écoconception.
Absolument : entamée en 2022, cette large réforme sur l’écoconception souhaite rendre les produits circulant sur le marché européen plus durables. L’idée est de préparer le terrain pour que ces produits deviennent plus efficaces sur le plan énergétique, réparables, réutilisables et recyclables.
Le texte prévoit notamment de mettre en place un passeport numérique du produit, qui donnera accès à sa traçabilité et à des informations sur sa durabilité.
Mais le consensus n’était pas évident à trouver.
Non : le consensus est en réalité un équilibre délicat entre les intérêts des différents pays, comme l’Italie qui défend ses nombreuses entreprises de textile ou l’Allemagne qui demande des mesures plus ambitieuses. L’introduction dans le texte d’une proposition d’interdiction de la destruction des produits vestimentaires invendus a elle aussi divisé les États membres.
Au final, une position commune a été trouvé sous l’impulsion de la présidence suédoise, en attendant la prochaine étape des négociations avec le Parlement.
Merci à toutes et tous pour votre attention !