Le Journal des 27

Le Journal Des 27 - Mardi 10 Mai

Le Journal Des 27 - Mardi 10 Mai

Bienvenue dans cette édition du journal des 27, l’émission qui suit le travail de la présidence française de l’UE. Depuis le 1er janvier 2022 et jusqu’à la fin du mois de juin, c’est la France qui est ainsi chargée de coordonner le travail des 27 au sein du Conseil de l’Union européenne, institution qui réunit les ministres des différents Etats-membres. 

Hier, 9 mai, on célébrait le jour de l’Europe. Une journée de fête et l’occasion pour les institutions européennes de rappeler l’ambition du projet européen.

Effectivement, la journée de l’Europe commémore la signature de la “déclaration Schuman” le 9 mai 1950. Un texte qui fait office d’acte de naissance pour l’UE et qui dévoile le projet ambitieux d’une Europe solidaire et en paix. A cette occasion de nombreuses activités sont organisées partout en Europe.

Quels événements sont organisés par le Conseil de l’UE, présidé pour quelques semaines encore par la France ? 

Eh bien, samedi dernier, le Conseil, comme d’autres institutions de l’UE, a ouvert ses portes aux citoyens européens. Une exposition autour de l’histoire de la construction de l’UE et des visites guidées étaient organisées par le Conseil. La Présidence française organise également plusieurs événements à travers l’Europe. A Berlin notamment, le PFUE a collaboré avec l’Institut français de Berlin pour organiser une soirée spéciale de débat sur la perception des citoyens de l’Europe. 

Une journée spéciale, qui s’inscrit dans le cadre de l’Année européenne de la jeunesse 2022. 

Effectivement, la Commission européenne souhaite encourager la jeunesse à s’impliquer davantage dans la vie européenne. La jeune génération représente en effet le moteur de l’intégration européenne selon la commissaire à la culture, l’éducation et à la jeunesse Mariya Gabriel. Le jour de l’Europe est également un moyen d’engager les jeunes auprès de l’UE grâce aux événements, débats et visites, proposés par les institutions.


Autre journée spéciale en Europe, le 3 mai dernier, la présidence française a célébré la journée mondiale de la liberté de la presse. 

Oui, durant cette journée les regards se sont bien sûr posés sur l’Ukraine. Selon la plateforme du Conseil de l'Europe pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes, 10 travailleurs des médias ukrainiens et internationaux ont déjà été tués, et de nombreux autres ont été blessés. 

Une guerre qui se joue également en ligne et sur les réseaux sociaux, par des campagnes de désinformation. 

Effectivement, en Ukraine, l’agression russe s’accompagne de campagnes massives de manipulation de l’information. À cet égard, Jean-Yves Le Drian s’est mobilisé pour la mise en place par France Médias Monde et l’agence de coopération médias CFI d’une plateforme de soutien et d’appui aux journalistes ukrainiens et russes à Bucarest. 

Quelles actions ont été prises dans le cadre de la présidence française pour défendre la liberté d’expression ? 

Eh bien, l’accord récemment trouvé sur le règlement européen sur les services numériques (DSA), est censé renforcer les exigences de transparence et de responsabilité des plateformes dans leur activité de modération des contenus. En outre, la PFUE soutient “l'Acte pour la liberté des médias” proposé par la Commission européenne, qui doit contribuer à soutenir l’indépendance des médias en agissant sur le cadre de gouvernance et de financement des structures médiatiques. Le 1er mars dernier, le Conseil de l’UE a également adopté un règlement restreignant l’accès des principaux médias contrôlés par l’Etat russe, comme Sputnik et Russia Today. Une décision, au nom de la lutte contre la désinformation, mais  controversée auprès des syndicats de journalistes.


Mardi dernier, la PFUE a essuyé de nombreuses critiques de la part des eurodéputés. Les législateurs, tous partis confondus, ont reproché à la délégation de la présidence française de ne pas avoir participé au débat sur les procédures à l’encontre de la Hongrie et de la Pologne. Pouvez-vous nous rappeler l’historique de ce contentieux Juliane ? 

Eh bien la Pologne et la Hongrie sont toutes les deux concernées par une procédure de recours de la Commission, en vertu de l’article 7 du Traité de l’UE, depuis 2018 et 2017 respectivement. À l’origine du litige entre Bruxelles et Varsovie, la chambre disciplinaire polonaise est responsable de la révocation de plusieurs juges critiques à l’égard du gouvernement. Du côté de la Hongrie, les nombreux manquements du gouvernement à l’égard de l’Etat de droit ont également poussé l’exécutif européen à lancer une procédure à son encontre. Il faut cependant noter, que cela fait des années que ces procédures sont lancées, et restent bloquées au niveau des ministres de l’UE, réunis au sein du Conseil. Le Conseil de l’UE que préside actuellement la France jusqu’en juin.  

Pourquoi cet agacement à l’égard de la délégation française de la présidence ? 

Eh bien, mardi 3 mai, les eurodéputés ont tenu un débat au sujet de l’avancement de ces deux procédures. Une réunion à laquelle la délégation de la PFUE ne s’est pas rendue. Un comble pour les eurodéputés, alors qu’Emmanuel Macron avait promis au mois de janvier de “contribuer au renforcement de l’Etat de droit” dans l’Union. Il avait également déclaré soutenir la Commission dans le cadre de la procédure de recours contre les deux Etats membres. 

Une absence donc lourdement critiquée au sein de l’hémicycle. 

Oui, l’eurodéputée Katalina Barley, du groupe des sociaux démocrates (S&D) s’est interrogée au sujet de cette absence : « La présidence française a promis de protéger l’État de droit et l’Union européenne. Où sont-ils ? Où sont-ils pour protéger l’État de droit maintenant que nous discutons de ce sujet si important ? ». Une indignation partagée de part et d’autre de l'hémicycle, puisque l’eurodéputé chrétien-conservateur Jeroen Lenaers, du Parti populaire européen (PPE), a, lui, déclaré que la « chaise vide à sa gauche » était une grande déception, car “le principal défi en matière de procédures de l’article 7 se situe au niveau du Conseil ».

Juliane Barboni - Laura Léger