Chaque semaine sur euradio, retrouvez la chronique de Bernard Guetta, député européen, qui effectue un retour sur les actualités et événements européens actuels.
Les voyants rouges s’allument au Kremlin. Un temps soutenue par les commandes militaires, la croissance économique de la Russie recule aujourd’hui et semble devoir atteindre son point zéro. Les prix à la consommation continuent, eux, d’augmenter. La crainte de l’inflation maintient les taux d’intérêt au-dessus de 20%, niveau évidemment contraire à l’investissement mais là n’est pourtant le plus grave pour Vladimir Poutine.
Malgré l’attrait des contrats qu’elle propose, l’armée a maintenant du mal à recruter. Même dans les régions les plus pauvres de la Fédération, même dans ce vivier qui semblait inépuisable, les primes ne font plus oublier qu’il y a bien plus de morts au combat que d’anciens combattants de retour et puis il y a ce front qui ne bouge pas.
Les cartes disent tout. Il y aura bientôt quatre ans que les troupes russes sont entrées en Ukraine mais entre la ligne de front et les régions dont Vladimir Poutine avait déjà pris le contrôle avant 2022 sous couvert de mouvements séparatistes pro-russes la différence ne tient qu’à un trait rouge, pas plus épais que la mine qui le trace.
Les troupes du Kremlin ne reculent plus mais elles n’avancent pas non plus. La Russie n’a pas su opérer une seule percée territoriale malgré son avantage en armes et en hommes. Ses navires ont dû se réfugier dans leurs ports d’attache faute de pouvoir faire face aux drones de la marine ukrainienne.