Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.
Au programme de cet épisode :
- L’ouverture de la COP27 en Égypte
- Pression sur Rome afin que le gouvernement italien laisse débarquer trois bateaux humanitaires
- L’inflation de plus en plus marquée partout en Europe
Commençons ce journal en évoquant l’ouverture de la COP27 qui se tiendra jusqu’au 18 novembre à Charm-El Cheikh en Égypte.
Oui plus de 40 000 personnes de 196 pays sont attendues pour cette 27e conférence des Nations unies sur le climat. Alors que l’action climatique n’a jamais été aussi urgente - l'année 2022 étant la 5ème plus chaude jamais enregistrée - le contexte géopolitique marqué par la guerre en Ukraine, la crise énergétique ou encore l'inflation risque de reléguer la cause climatique au second plan… Les récentes données sont d’ailleurs édifiantes. Malgré la multiplication d'événements climatiques extrêmes, l’humanité n’a jamais émis autant de CO2 qu’en 2021.
Après l’accord de Paris de 2015 et après les déceptions de la COP26 de Glasgow, quels sont les principaux enjeux de ce nouveau sommet mondial sur le Climat? Que faut-il attendre?
Les participants font face à un double défi : tenter de faire baisser drastiquement les émissions globales tout en répondant aux dommages irréversibles déjà causés par le changement climatique dans les pays du Sud. Pour cela le maintien du cap d’une augmentation des températures limitée à +1,5° d’ici à 2100, fixé lors des accords de Paris en 2015, semble essentiel. Cependant la température à déjà augmenté de 1,1° et la trajectoire actuelle semble nous diriger vers une augmentation de 2,8°.
Et qu’en est il pour les dégâts liés au dérèglement climatique dans les pays du Sud Global?
Comme nous le savons, les plus gros pollueurs sont les pays de l’Occident mais c’est au Sud que les conséquences se font le plus ressentir. Depuis 1991, 79 % des décès enregistrés liés à des catastrophes climatiques l’ont été dans les pays du Sud. La présidence égyptienne du sommet s’est chargée de rappeler que l’Afrique n'émet que 3% des émissions de CO2 de la planète. Pour tenter de pallier cette injustice, un “fond vert'' avait été mis en place en 2009 à l'occasion de la COP15. Les pays du Nord s’étaient engagés à verser 100 milliards de dollars par an aux pays du sud pour la justice climatique. Ces financements n'ont atteint que 83,3 milliards de dollars en 2020, et 70% de la somme est octroyée sous forme de prêt.
Après l’engouement de précédentes éditions, cette COP de transition semble aujourd’hui désintéresser la société civile. De nombreux militants écologistes dénoncent une vaste opération de Greenwashing.
Oui et on peut comprendre les interrogations que peut susciter un tel événement, après les nombreux discours et promesses non tenues. La présence d’industriels interroge également, parmi les sponsors officiels. On note ainsi la présence de gros pollueurs tels que Coca-Cola, EgyptAir, Microsoft et des firmes du secteur pétrolier. De nombreux activistes et ONG ont donc refusé de se rendre en Egypte.
Continuons ce journal en nous tournant du côté de la Méditerranée centrale. Depuis quelques jours la pression s’accentue sur Rome afin que le gouvernement italien laisse débarquer les trois bateaux humanitaires actuellement bloqués dans ses eaux territoriales.
En effet, plus de 900 migrants sont bloqués sur les trois navires des ONG Mission Lifetime, SOS Méditerranée et MSF. Vendredi 4 novembre l’exécutif présidé par Giorgia Meloni a adopté une mesure pour empêcher les navires humanitaires étrangers de débarquer sur ses côtes. Rome a notamment établi un nouveau principe selon lequel les navires étrangers ne peuvent pas débarquer uniquement et exclusivement avec des migrants illégaux en Italie. Le nouveau gouvernement italien répond à la promesse du durcissement de la politique migratoire faite durant la campagne de septembre.
Néanmoins quelques enfants et femmes ont pu débarquer
Oui en effet, le gouvernement d'extrême droite italien a autorisé dimanche le débarquement des mineurs et d'autres migrants souffrant de problèmes médicaux du navire de l'association SOS Humanity. Les autorités italiennes ont annoncé qu'une fois les cas d'urgence réglés, les bateaux devront retourner dans les eaux internationales.
Et au niveau européen les années passent et les problèmes de cohésion semblent toujours persister
En effet, le gouvernement italien d'extrême droite dont certains élus sont connus pour leurs positions xénophobes devra lui aussi faire face à un afflux de réfugiés que les gouvernements précédents ont eu le plus grand mal à gérer.
L’Italie exige depuis des années que les autres états-membres de l’UE participent davantage à l'accueil des réfugiés, et notamment les Etats non méditerranéens teneurs de grands discours. Dans cette affaire, Rome demande notamment le soutien de Berlin et d’Oslo puisque les navires qui demandent de débarquer sont sous pavillon norvégiens et allemand. En réponse, le ministère norvégien des Affaires étrangères a déclaré jeudi qu'il n'assumait "aucune responsabilité" pour les personnes secourues par des navires privés.
Pour terminer ce journal, revenons sur l’inflation de plus en plus marquée partout en Europe et ses conséquences qui touchent l’ensemble des pays européens.
La période est marquée par une forte inflation, en moyenne 10% en Europe, allant jusqu’à 20% dans les pays Baltes. C'est évidemment le secteur de l'énergie qui est le plus touché par l'augmentation des prix, suivi par l’alimentation. Selon la Banque mondiale, le pétrole a ainsi augmenté de 350% entre avril 2020 et avril 2022. Dans ce contexte, la Banque centrale européenne pourrait relever une nouvelle fois les taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation.
Dans ce contexte de hausse des prix généralisée, selon un sondage publié par le Secours populaire, une personne interrogée sur quatre déclare être dans une situation précaire et faire face à des difficultés financières et matérielles.
En effet, le sondage a interrogé 6 000 européens dans 6 pays (France, Italie, Grèce, Allemagne, Pologne, Royaume-Uni) et les résultats du sondage sont marquants. En Grèce 51% des personnes interrogées indiquent être en situation de précarité contrairement à l’Allemagne où ce taux est de 18%. En France, en Italie, en Pologne et au Royaume-Uni il se situe autour de 20%. L'augmentation des prix contraint les Européens à faire des sacrifices : 62% des personnes interrogées indiquent avoir déjà dû réduire leur déplacement et 47% d’entre elles affirment avoir dû baisser le chauffage pour limiter le prix de la facture. Près de la moitié des Européens expliquent également avoir été contraints d’emprunter de l’argent à leurs proches.
Et dans cette situation économique difficile, la grogne sociale commence à se faire entendre aux quatre coins de l'Europe.
Les Européens constatent avec colère le creusement des inégalités. De ce fait, les discours des gouvernements et patronats sur la nécessité de se serrer la ceinture ne passent plus. Le dialogue social patine. En Europe on constate une hausse des manifestations et pas seulement en France et en Belgique. De grandes grèves ont eu lieu en Allemagne et en Espagne. Des grèves de grandes ampleurs sont prévues en Grèce, Bulgarie et aux Pays-Bas.