Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 17 juin

© Wikimédia Commons - Meghdad Madadi (Bâtiments détruits après l'attaque qu'Israël a lancé sur des quartiers de Téhéran dans la nuit du 12 au 13 juin 2025. On compte à ce jour, au moins 224 morts en iran et 24 morts en Israël.) Aujourd'hui en Europe - 17 juin
© Wikimédia Commons - Meghdad Madadi (Bâtiments détruits après l'attaque qu'Israël a lancé sur des quartiers de Téhéran dans la nuit du 12 au 13 juin 2025. On compte à ce jour, au moins 224 morts en iran et 24 morts en Israël.)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme: 

  • Moscou « condamne » Israël et s’inquiète de l’affaiblissement de son allié iranien
  • Sommet du G7 : l'UE exhorte Trump à abandonner la guerre commerciale
  • UE injecte 241 milliards dans le nucléaire 

Bonjour, on commence ce journal en revenant sur la guerre en cours entre l’Iran et Israël. Un conflit qui risque aussi d’avoir des conséquences sur la guerre en Ukraine.

Oui, en effet. Lorsque les frappes ont commencé, Moscou y voyait une opportunité : détourner l’attention de son agression en cours en Ukraine et faire basculer les priorités militaires occidentales loin de ce conflit. Le Kremlin s’était même dit prêt à jouer le rôle de médiateur entre les autorités iraniennes et israéliennes, dans une tentative de renforcer son influence régionale au Moyen-Orient. De plus, le conflit israélo-iranien semblait bénéficier à la Russie, en raison de la hausse des cours du pétrole et du gaz qu’il risque d’induire.

Mais cette hausse de la demande sera probablement de courte durée. Si l’Iran ne bloque pas le détroit d’Ormuz – qui est le couloir par lequel transite un cinquième de la consommation mondiale de pétrole – les prix ne devraient pas subir d’évolutions considérables dans les prochaines semaines.

Et désormais, une nouvelle inquiétude est apparue. Depuis le début de la semaine, l’establishment russe exprime une crainte croissante : que le conflit puisse affaiblir l’Iran, l’un des derniers alliés de la Russie au Moyen-Orient.

Oui, en effet. Depuis la chute du régime de Bachar Al-Assad en décembre 2024, la liste des alliés de la Russie s’est considérablement réduite. Le 13 juin, le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu par téléphone avec le président iranien Massoud Pezechkian. Au cours de cet appel, il a présenté ses « condoléances à la suite des nombreuses victimes, y compris parmi les civils, causées par les frappes israéliennes ». Cependant, son soutien reste symbolique, car il ne semble pas disposé à fournir une aide militaire à l’armée iranienne.

Le même jour, le président russe a également eu un appel téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Lors de cette conversation, il a « condamné » les frappes, les qualifiant d’« escalade dangereuse » pouvant avoir des « conséquences désastreuses ».

Quelle est exactement la position de Moscou ?

Officiellement, Moscou défend une posture critique envers Israël et appelle à une résolution politique du conflit. Elle tient à un maintien du régime de Téhéran pour sauver un partenariat stratégique avec l’Iran, signé en janvier, et qui couvre des domaines clés comme l’énergie ou encore la défense. Cependant, même si l’Iran fournit des armements à Moscou, notamment des drones qui font d’immenses dégâts en Ukraine, cet accord ne prévoit pas de soutien militaire automatique en cas d’agression, ce qui laisse la Russie dans une position ambiguë. Cette ambivalence est accentuée par ses liens étroits avec Israël, notamment en raison de la présence d’une importante communauté russophone, et contraste fortement avec son propre engagement militaire en Ukraine.

On continue ce journal en revenant sur le sommet du G7, où l’Union européenne a exhorté Donald Trump à mettre fin à sa guerre commerciale mondiale.

Oui, en effet. Alors que les tensions restent réelles autour de l’augmentation des dépenses de défense entre l’Europe et les Etats-Unis, l'Europe souligne qu’elle ne peut pas mener une guerre commerciale en parallèle. Lors du sommet du G7 au Canada, le dimanche 15 juin, la présidente de la Commission européenne et le président du Conseil européen ont tous deux exhorté Donald Trump à cesser de perturber l’économie mondiale par les décisions intempestives sur les tarifs douaniers.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a appelé, je cite, à “maintenir des échanges commerciaux équitables, prévisibles et ouverts entre nous. Nous devons tous éviter les mesures protectionnistes – c’est un message important que le G7 peut envoyer aux marchés et au monde. » Elle s’exprimait lors d’une conférence de presse à laquelle ont participé les deux présidents pendant la réunion des dirigeants du G7.

Le président américain a d’ailleurs quitté le sommet un jour avant son terme, je cite, « en raison des développements au Moyen-Orient ».

En effet. Selon Emmanuel Macron, le président américain aurait déclaré que Donald Trump rentrait pour suivre un processus de cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. 

Mais dans un post sur son propre réseau social Donald Trump a nié une telle négociation. Il a  accompagné cette annonce de mots particulièrement rudes à l’endroit de son homologue français : « Le président Emmanuel Macron, en quête de publicité, a dit, à tort, que j'avais quitté le sommet du G7 pour aller travailler sur un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Que ce soit intentionnel ou non, Emmanuel se trompe toujours. »

On conclut ce journal en revenant sur le plan de relance nucléaire que la Commission européenne a dévoilé vendredi dernier. 

Oui, dans son huitième Programme indicatif nucléaire (PINC), publié le vendredi 13 juin dernier, Bruxelles chiffre à 241 milliards d’euros les investissements nécessaires d’ici 2050 pour garantir la part du nucléaire dans la transition énergétique. 

Il semble que l’objectif soit d’assurer qu’en 2040, plus de 90% de l’électricité produite dans l’Union européenne proviennent de sources bas carbone, en s’appuyant principalement sur les énergies renouvelables, mais également sur l’atome. 

Oui en effet, concrètement, ces fonds permettront de prolonger la durée de vie des réacteurs existants, d’en construire de nouveaux, et de développer des technologies innovantes comme les petits réacteurs modulaires. Ainsi, la capacité installée du parc nucléaire européen passerait ainsi de 98 à 109 gigawatts d’ici 2050. 

Au-delà de l’infrastructure, la Commission insiste sur l’urgence de former une main-d'œuvre qualifiée, de soutenir les jeunes entreprises du secteur et de garantir la sûreté nucléaire et la gestion des déchets. “L’énergie nucléaire a un rôle à jouer pour bâtir un système énergétique plus propre et plus résilient” a souligné Dan Jørgensen, commissaire européen à l’énergie.

Un journal de Thomas Jan Meekers, Assia Patel, Paul Thorineau et Isaline Feller.

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