Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 6 mars

Aujourd'hui en Europe - Lundi 6 mars

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- L'UE cherche des pays extérieurs à l'Union pour se joindre à ses efforts d'achat collectif de munitions. Selon un fonctionnaire européen et deux diplomates, la Norvège a déjà manifesté son intérêt. 

- Traité sur la haute mer obtenu après des négociations marathon à l'ONU (focus Europe)

- Les milliards de l'UE pour la Pologne dépendent désormais d'un tribunal supérieur corrompu et en proie à une guerre civile. Le Tribunal constitutionnel se prononce sur une loi visant à désamorcer le conflit de l'État de droit avec l'UE.

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Commençons ce journal en nous penchant sur le programme commun d’achat de munitions de l’UE qui attire d’autres Etats hors UE.

Bonjour Raphaël, oui l’UE cherche des pays extérieurs à l'Union pour se joindre à ses efforts d'achat collectif de munitions. Selon un fonctionnaire européen et deux diplomates, la Norvège a déjà manifesté son intérêt. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un plan européen visant à fournir à l'Ukraine de plus grandes quantités de munitions à moindre coût, tout en renforçant la capacité de l'Europe à produire et à réapprovisionner ses propres stocks, qui s'amenuisent. Le Canada pourrait également être inclus dans le plan, a ajouté un deuxième fonctionnaire de l'UE qui, comme les autres fonctionnaires et diplomates, s'est exprimé sous couvert d'anonymat.

En théorie, plus le nombre de pays participants est élevé, plus il sera facile de trouver l'argent et de négocier des contrats plus importants.

Absolument, la première étape consiste à consacrer au moins un milliard d’euros à l’achat d’obus d’artillerie de 155 mm, une munition indispensable à la lutte de l'Ukraine contre la Russie. Selon Kusti Salm, secrétaire permanent du ministère de la défense estonien, plusieurs nations sont très désireuses de soutenir l'Ukraine et de rejoindre tous ces types d'initiatives". L'Estonie a joué un rôle clé dans le lancement du plan d'achat commun au cours des dernières semaines et n'a cessé de le défendre depuis. Selon Kusti Salm, "la Russie tire plus de cartouches d'obusiers par jour que l'Europe dans son ensemble ne peut en fabriquer en un mois".

La proposition sur la table prévoit que les pays placent leurs contributions dans un fonds collectif, connu sous le nom de Facilité européenne pour la paix. L'UE négocierait ensuite un contrat commun pour la fourniture de munitions.

Exactement Raphaël, il s'agit d'une nouvelle utilisation du fonds, qui, depuis le début de la guerre, sert à rembourser les pays qui ont fait don d'armes à l'Ukraine. Jusqu'à présent, l'UE a versé 3,6 milliards d'euros aux pays pour couvrir partiellement les coûts de leur aide militaire à Kiev. La possibilité de faire appel à des pays non membres de l'UE pour renforcer le fonds a été vaguement évoqué la semaine dernière dans le projet de plan d'achat commun de l'UE. Aujourd’hui, un haut fonctionnaire européen déclare “nous sommes en pourparlers avec les Norvégiens, et les Canadiens pourraient être intéressés.

Continuons ce journal en évoquant le conflit juridique entre la Pologne et l’UE sur l’Etat de droit. Le Tribunal constitutionnel polonais se prononce sur une loi visant à désamorcer le conflit de l'État de droit avec l'UE.

La guerre juridique entre la Pologne et l'Union européenne a commencé lorsque le parti au pouvoir a pris le contrôle de la plus haute cour constitutionnelle du pays, mais cet organe est aujourd'hui jugé par l’Union européenne, si dysfonctionnel qu'il pourrait faire échouer les espoirs de Varsovie d'obtenir des milliards de dollars de fonds de relance de l'Union européenne. Le Tribunal constitutionnel est censé déterminer si les lois adoptées par le Parlement sont conformes à la Constitution polonaise. Le mois dernier, le président Andrzej Duda lui a confié la lourde tâche de se prononcer sur une nouvelle loi qui vise à atténuer le différend avec l'UE sur l'État de droit en revenant sur certaines réformes de la justice.

Cette loi est essentielle pour que la Commission européenne accepte de débloquer 36 milliards d'euros de prêts et de subventions provenant du Fonds européen de lutte contre la pandémie

Absolument, c'est ce que le parti au pouvoir, Droit et Justice (PiS), souhaite désespérément avant les élections législatives de cet automne. Cependant, les manipulations passées du parti au pouvoir, ont plongé le tribunal dans un tel désarroi qu'il n'est même pas certain qu'il puisse se réunir pour statuer sur cette affaire. La Commission [européenne] considère que le Tribunal constitutionnel ne répond plus aux exigences d'un tribunal indépendant et impartial préalablement établi par la loi, notant des "irrégularités" dans la nomination de trois juges.

Terminons ce tour de l’actualité en évoquant l’accord sur la protection de la haute mer obtenu à l’ONU. 

Oui, plus de 100 pays sont parvenus à un accord sur un traité des Nations unies visant à protéger la haute mer, à l'issue de discussions marathon au siège de l'ONU à New York qui se sont terminées tard samedi. Le traité sur la haute mer devrait faire de 30% des mers de la planète des zones protégées d'ici à 2030 et cela dans le but de sauvegarder la vie marine. Selon le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Csaba Kőrösi, "il s'agit d'un succès massif pour le multilatéralisme. Un exemple de la transformation dont notre monde a besoin et que les personnes que nous servons exigent". 

Les négociations étaient bloquées depuis des années en raison de désaccords sur le financement et les droits de pêche.

Selon un commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche “après de nombreuses années de travail intense sous la direction de l'UE, les pays s'accordent sur des actions ambitieuses. C'est majeur pour la mise en œuvre de l'objectif de 30 % de protection des océans fixé par la COP15". Selon la Commission européenne, le traité permettra de protéger les océans, de lutter contre la dégradation de l'environnement, de combattre le changement climatique et de lutter contre la perte de biodiversité. "Pour la première fois, le traité exigera également d'évaluer l'impact des activités économiques sur la biodiversité en haute mer", a déclaré la Commission dans un communiqué.

Merci Laura et merci à toutes et à tous pour votre attention !