À quelques mois des élections européennes qui se tiendront le 9 juin prochain, cette chronique de Mathieu Maillard sur euradio a pour but d'informer chaque semaine sur un fait lié à cette élection.
Matthieu vous nous parlez aujourd’hui du président du Parti populaire européen, le PPE, qui est le premier parti à l’échelle du parlement européen
Oui, l’homme dont je vais vous parler ne vous ait peut-être pas inconnu. Il s’agit de Manfred Weber, qui a été désigné il y’a une semaine par l’Union chrétienne sociale (CSU), un parti régional allemand de centre droit, comme candidat principal pour les élections européennes de 2024. Suite sa nomination unanime par la direction de la CSU, M. Weber a souligné devant ses partisans que les élections de juin prochain constituaient un moment charnière face aux pertes attendues selon lui pour les partis centristes et le virage vers la droite pris par l’Europe.
A-il fait d’autres déclarations importantes ?
Oui, il a notamment rappelé que ces élections européennes marquaient selon lui le choix de notre destin et a beaucoup insisté sur le défi que représente le maintien d’une majorité pro-européenne ce qui est le cas actuellement mais ce qui pourrait ne plus l’être en 2024, si les deux groupes d’extrême droite du Parlement européen venaient à remporter les élections.
Manfred Weber s’est également exprimé sur plusieurs thèmes clés qui selon lui seront au cœur de la campagne. Il a beaucoup insisté sur la puissance économique et l’immigration, et veut axer sa campagne sur les intérêts de la Bavière, son parti étant confronté à une forte concurrence régionale. Il a notamment affirmé que « Choisir la CSU, c’est choisir la Bavière, c’est rendre la Bavière forte à Bruxelles ».
La Bavière sera donc au cœur de sa campagne pour les élections européennes de 2024 ?
Oui, Manfred Weber a aussi affirmé que la CSU avait influencé le PPE pour qu’il vote contre l’interdiction des moteurs à combustion dans toute l’UE à partir de 2035, ce qui, selon lui, nuit à la forte industrie automobile de la Bavière. Il faut aussi rappeler à nos auditeurs que la CSU est le parti frère bavarois de la CDU, avec laquelle elle forme le plus grand groupe de partis d’opposition d’Allemagne au sein du Bundestag. La CSU a longtemps dominé la politique dans l’État régional de Bavière, mais elle a subi la pression de partis de droite tels que l’AfD et le parti Électeurs libres. Lors des élections régionales du mois dernier, elle n’est pas parvenue à obtenir une majorité absolue, ses rivaux de droite ayant progressé collectivement de près de 10 %. Le parti aura donc beaucoup à prouver lors des prochaines élections, tout comme son chef, le Premier ministre bavarois Markus Söder, qui envisage de se présenter au poste de chancelier en 2025.
Markus Soder avait d’ailleurs déclaré que La CSU aborderait les élections européennes comme des élections générales, et que la CSU plaçait ses espoirs dans Manfred Weber, qui serait le point central de la campagne, en raison de sa position européenne, lui qui est à la tête du plus grand parti politique européen aujourd’hui.
Par qui Manfred Weber sera-il accompagner ?
La liste de la CSU comprendra également les eurodéputés actuels Angelika Niebler, Christian Doleschal, Monika Hohlmeier et Markus Ferber, dans des postes importants. S’agissant de Manfred Weber, cela sera la deuxième fois qu’il sera la tête de liste du parti. Il avait déjà été en tête de liste lors des dernières élections en 2019, lorsqu’il était le candidat du PPE à la présidence de la Commission. Alors que le PPE était arrivé en tête, il n’avait pas réussi à obtenir le soutien nécessaire parmi les gouvernements nationaux, et le poste est donc revenu à sa collègue de la CDU, Ursula von der Leyen. Cette fois-ci, il a déjà écarté l’idée d’une candidature, mais il avait fait beaucoup parler à Bruxelles lorsqu’il avait proposé la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, comme candidate du PPE, au début de l’année. Il s’était ensuite rétracté, en déclarant que Mme von der Leyen était la favorite.
Enfin s’agissant de la présidence de la commission, Mme Von der Leyen bénéficie également du soutien avoué du chef de file de la CDU, Friedrich Merz, si elle décide de se présenter à nouveau. La présidente de la Commission attend d’ailleurs toujours d’annoncer sa candidature pour des raisons stratégiques, la CDU devant programmer la conférence de confirmation de sa nomination environ cinq à sept semaines avant l’élection selon plusieurs médias.
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.