Artiste européen·ne de la semaine

Alina Pash (Kiev)- Artiste européenne de la semaine

Alina Pash (Kiev)- Artiste européenne de la semaine

Cette semaine, direction l’Ukraine, avec Alina Pash, une chanteuse au style mélangeant électro, hip hop, et folk traditionnel ukrainien. 

Chapitre 1 : Introduction

Originaire d’un petit village des Carpates, en Ukraine, Alina a été élevée sur la base des traditions archaïques des carpates, ce qui lui a forgé un esprit indépendant très enraciné dans sa terre natale. Son 1er single, Bitanga est sorti en 2018, et depuis, Alina a enchaîné des dizaines de sorties sous son propre label, Bitanga Blood. 

Cette année, Alina a collaboré avec Pahatam, un producteur et DJ basé à Kiev, et ensemble, ils ont sorti ce mois-ci un EP de 4 titres, НОРОВ, où l’ethnicité ukrainienne se mêle au R&B. A noter que cet EP est la toute 1ère sortie du label Rhythm de Pahatam. Voici leur titre très R&B Kosytsia (Косиця). 

https://www.youtube.com/watch?v=6QYOi6zllNM

Chapitre 2 : Conversation lyrique

Nous poursuivons notre périple dans les carpates ukrainiennes. Direction le dernier album solo de folk ukrainien et de hip hop d'Alina Pash : Rozmova (розМова) , “Conversation” en français, sorti en avril 2021. Voici le titre Molytva (Молитва), “Prière”, qui a intégré la playlist d’Euradio la semaine dernière. https://www.youtube.com/watch?v=yX3zMiK_RAI

Rozmova, comme son nom l’indique, est un album qui permet à Alina d’entrer en conversation avec l’auditeur, et d’exprimer ses questionnements les plus intimes sur l’amour, la dévotion, la force et la faiblesse humaine… La cabine de studio d’Alina a été semblable à une cabine de confession. Selon la chanteuse, c’est son album, le plus abouti, et le plus intime à la fois. 

Dans une ambiance presque chamanique, dans un style musical passant de l’électro et du hip-hop, aux ballades folk et lyriques, les paroles des chansons d’Alina Pash sont pleines de métaphores religieuses. Alina les utilise notamment pour évoquer les relations amoureuses toxiques. C’est le cas dans le morceau Lasky Divochi, “les caresses des filles”, dans lequel Alina évoque les rapports de force entre les hommes et les femmes, et sa propre capacité à recoudre ses blessures, après avoir été touchée par la violence masculine. https://www.youtube.com/watch?v=qhqH-kAbYWk

Chapitre 3 : Le début du succès 

Pour mieux connaître Alina Pash, il nous faut remonter en 2018, à ses débuts, au moment de la sortie de son 1er single, Bitanga. Un single qui a fait sensation dès sa sortie, et a permis à Alina Pash d’être immédiatement reconnue en Ukraine. https://www.youtube.com/watch?v=_JyTolNxJ5I

Le succès du morceau Bitanga, en 2018, vient beaucoup du fait qu’Alina a proposé un univers unique dès ses débuts. Elle fait honneur à sa langue natale, et reste connectée aux traditions ukrainiennes, et à cela, elle ajoute des accents de modernité, avec des rythmes hip hop et électro. Et son look va avec : Alina s’est aussi bien affirmée en musique, qu’en style ; elle arbore un look streetwear combiné à des éléments ethniques ukrainiens de son village d’origine comme des turbans, des châles brillants, et beaucoup de bijoux. 

Pour l'anecdote, a sortie de Bitanga, Alina Pash a été énormément sollicitée d’appels de gens pour la féliciter, et de médias pour saluer son morceau, si bien que son téléphone à crashé au bout d’à peine 30 minutes. 

Chapitre 4 : L’antithèse du showbusiness 

Alina a connu le succès dès ses débuts en 2018… mais elle a rapidement fait le choix de ne pas entrer dans les carcans du show business. 

En 2020, elle a créé son propre label, Bitanga Blood. Un label de hip-hop, d’ r&b, de soul et de funk, qui promeut des jeunes artistes émergents ukrainiens, anglais et russes. Bitanga Blood ne met pas l’accent sur la popularité mais sur la qualité et la profondeur musicale, et l’épanouissement des artistes. Alina met aussi l’accent sur l’indépendance des artistes, qui est très importante ; elle veut travailler avec des artistes qui savent s’investir, écrire eux-mêmes des chansons.

C’est un malentendu idéologique avec son premier contrat signé qui a poussé Alina à créer son label indépendant. Le label sur lequel elle était à ses débuts a vite considéré sa musique comme peu commercialisable. Elle a d’ailleurs reçu des critiques mitigées sur son 1er album PINTEA:GORY : les médias le qualifiaient d’inachevé, et parlaient d’Alina Pash comme “la nouvelle artiste surestimée”. Des critiques qu’Alina défend en expliquant qu’elle n’avait pas pour objectif d’écrire un pack de tubes, mais un disque conceptuel. Elle est donc entièrement satisfaite par l’album. 

Voici justement un morceau issu de PINTEA:GORY, Bosorkonya. https://www.youtube.com/watch?v=lFFCbN49jG0

Et un autre titre issu de PINTEA:GORY, Radila, en version live : https://www.youtube.com/watch?v=JlLsxYQJ514

Chapitre 5 : Militer pour son enfant intérieur

On conclut notre semaine consacrée à la chanteuse ukrainienne Alina Pash avec son morceau Kolyskova, issu de l'album Rozmova. (розМова) https://www.youtube.com/watch?v=kRH0H_WmN_U

Kolyskova,  “berceuse” en français, est un chant d’Alina Pash à l’enfant qu’elle était. Une enfant qui rêvait de se sentir comme les autres car elle s’est toujours sentie différente. C’est pourquoi maintenant adulte, elle ressent un besoin urgent de dialoguer sur la tolérance et l’acceptation des autres, et qu’elle milite, aussi bien en manif qu'en chanson.  Alina combat notamment les violences faites à l’encontre des personnes LGBTQ+, et les inégalités de genres. Avec 6 autres artistes ukrainiens, elle a réalisé le morceau Rizni. Rivni, un manifeste d’égalité et de tolérance, qui, à travers la musique, transmet un message important aux ukrainiens : nous sommes tous égaux, indépendamment de l'identité de genre et de l'orientation sexuelle. https://www.youtube.com/watch?v=nzbDlxA2oH8

Pour écouter l’ensemble des chapitres de la semaine :

Rendez-vous la semaine prochaine pour vous présenter un·e nouvel·le artiste européen·ne émergent·e…

Suzanne Gerles