Les éclaireurs du voyage

Voyage à Mexico

Photo de Niels Lyhne sur Unsplash Voyage à Mexico
Photo de Niels Lyhne sur Unsplash

Toutes les semaines, Stéphanie Taupin et Fabien Hée vous emmènent à la découverte de l'Europe... et plus si affinité ! Les cofondateurs de l'agence Les Éclaireurs Du Voyage ramènent de leurs repérages sur le terrain, souvenirs de rencontres, trouvailles insolites et conseils pour vos prochains voyages. Un regard parfois amusé, toujours sincère, sur ces destinations qui nous entourent et nous en font voir de toutes les couleurs.

Fabien Hée, vous êtes cofondateur de l’agence Les Éclaireurs du Voyage, et aujourd’hui, vous nous emmenez... au Mexique !

Exactement, direction Mexico, où s’est déroulé, il y a tout juste 57 ans, un moment historique aussi sportif que politique : le poing levé de Tommie Smith et John Carlos, deux athlètes Afro-américain, le 16 octobre 1968.

Racontez-nous, Fabien, que s’est-il passé ce jour-là ?

Ce matin-là, Laurence, Tommie Smith remporte le 200 mètres des Jeux olympiques de Mexico en battant le record du monde. Mais ce n’est pas seulement sa vitesse qui est entrée dans l’Histoire.

Lors de la cérémonie des médailles, il monte sur le podium aux côtés de son compatriote John Carlos et de l’Australien Peter Norman. Quand retentit l’hymne américain, Smith et Carlos baissent la tête... et lèvent chacun un poing ganté de noir.

Un geste qui a fait le tour du monde...

Oui, c’est devenu un symbole universel. Ce poing levé, c’était celui du Black Power, un cri silencieux contre le racisme et les injustices aux États-Unis à la fin des années 60.

Ils ont osé utiliser la scène la plus médiatisée au monde, les Jeux Olympiques, pour exprimer une revendication humaine et sociale.

Mais ce geste leur a coûté cher : exclusion immédiate des Jeux, insultes, menaces, difficultés professionnelles pendant des années.

Et pourtant, aujourd’hui, ce moment est célébré comme un acte de courage ?

Absolument. Ce qui était perçu comme une provocation est aujourd’hui vu comme un acte de dignité et de conscience. Tommie Smith l’a résumé plus tard :

"Je n’ai pas levé un poing noir. J’ai levé un poing pour les droits de l’homme."

C’est un moment qui nous rappelle que le sport peut être bien plus qu’une compétition : un miroir de la société et parfois, un moteur de changement.

Et si on va à Mexico aujourd’hui, peut-on encore ressentir cette histoire ?

Oui, tout à fait. Le stade olympique de Mexico, situé dans la Cité universitaire, existe toujours. On peut y voir une statue monumentale représentant les deux athlètes, poings levés vers le ciel.

C’est un lieu de mémoire, mais aussi de réflexion. Et Mexico, au-delà de son tumulte, offre mille visages : ses marchés colorés, ses musées fascinants comme le Musée Frida Kahlo ou le Musée d’anthropologie, ses quartiers coloniaux et ses saveurs de rue. C’est une ville que j’ai adoré visiter et ses habitants sont, qui plus est, adorables !

Un coup de cœur particulier, Fabien ?

Oui, justement, je dirais Coyoacán, le quartier bohème où vécut Frida Kahlo, dans la fameuse Casa Azul, aujourd’hui transformée en musée, où l’on découvre ses toiles, ses objets du quotidien et son univers intime.

En se promenant autour de la Plaza Hidalgo, on est charmé par les maisons coloniales colorées, les patios fleuris et les musiciens qui animent les terrasses.

Pour déjeuner, je recommande Corazón de Maguey, une adresse chaleureuse qui sert un excellent mole poblano et des tacos au canard, accompagnés de mezcal local.

Et le soir, on peut prolonger la balade dans les ruelles éclairées, entre galeries d’art, petits bars à vin et marchés nocturnes, dans une atmosphère à la fois bohème et authentique.

Muchas Gracias et à la semaine prochaine !

Un entretien réalisé par Laurence Aubron. 

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