Elise Bernard, Docteur en droit public, enseignante à Sciences-Po Aix et à l'ESSEC, décrypte chaque lundi sur euradio les traductions concrètes, dans notre actualité et notre quotidien, de ce grand principe fondamental européen qu’est l’État de droit. Ses analyses sont publiées sur la page Europe Info Hebdo.
L’Etat de droit européen est souvent critiqué par certains représentants politiques mais il semblerait que les récents résultats en Autriche n’annoncent rien de bon pour la suite!
Évidemment Laurence, la victoire de l’extrême-droite dans le pays où est né Adolf Hitler et où il s’est formé politiquement n’envoie pas un bon signal pour l’Europe. D’autant plus que Herbert Kickl multiplie les références historiques douteuses en se voulant Chancelier du peuple.
C’est inquiétant en effet mais ce n’est pas la première fois que le parti d’extrême droite autrichien, le FPÖ, réalise d’excellents scores à une élection fédérale.
Oui ce parti assez ancien, troisième force a pu connaître quelques succès, en conséquence des faillites des principaux partis. La différence c’est que là, le FPÖ a gagné les élections fédérales avec presque 30% des suffrages? Il devance le parti actuellement au pouvoir qui recule de 10 points.
Mais ce parti ne gouvernera pas seul! il doit s’accorder avec d’autres pour former un gouvernement de coalition!
Bien sûr, mais après les Pays-Bas, la Slovaquie et les succès de l’AfD aux trois dernières élections régionales allemandes, les votes exprimés inquiètent quant aux défis auxquels l’Europe fait face.
Cela signifie potentiellement un nouveau représentant d’extrême-droite au Conseil européen.
Clairement, c’est surtout une voix de moins pour les soutiens de l’Ukraine au moment de prendre des décisions à l’unanimité.Moscou a salué cette victoire d’ailleurs.
Les députés européens FPÖ siègent avec les Patriotes pour l’Europe, ce groupe parlementaire co-fondé par Viktor Orban et Marine Le Pen.
Oui on peut donc se demander quelles sont les espérances des électeurs dont le pays a augmenté sa dépendance au gaz russe de 80 % à 98 % en deux ans.
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.