La
bataille de Stalingrad avait fait deux millions de victimes. Était-ce
pour autant un génocide ?
Evidemment
pas puisqu’un génocide est l’élimination délibérée d’un
groupe national, ethnique ou religieux, d’un peuple entier, et non
pas un bain de sang plus atroce ou d’une plus grande ampleur que
d’autres. Il y eut ainsi trois génocides au XX° siècle, ceux des
Arméniens, des Juifs et des Tutsis, avec lesquels ne se comparent ni
les tueries du 7 novembre ni le bombardement et le siège de Gaza.
Cette différence, même des « experts » de l’Onu ne la font pourtant plus tant ces déchirements de la Terre qu’on dit « sainte » et l’agression russe contre l’Ukraine suscitent de passions et de fureur. La peur est si générale qu’on ne s’entend plus et nomme si mal les choses qu’on « ajoute, pour citer Camus, au malheur du monde ».
Les mots peuvent clarifier une situation ou l’embrouiller, attiser la haine ou la contenir, enfermer des peuples dans une guerre sans fin ou contribuer à leur faire accepter l’idée d’un compromis. Les mots ont un poids et une dynamique propres et une fois que celui de « génocide » a été prononcé, allez essayer de parler de paix.
« Mais la haine ? », vous rétorque-t-on et si vous rappelez alors qu’elle s’estompait et allait disparaître lorsque Palestiniens et Israéliens croyaient à la paix, il y a trente ans, et qu’il suffirait que renaisse cet espoir pour qu’elle recule à nouveau, les regards vous disent que les rêves sont sympathiques mais que la réalité ne l’est pas.
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