Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale à l’encontre de Vladimir Poutine.
- Les dirigeants du Kosovo et de la Serbie se sont retrouvés en Macédoine du Nord pour dialoguer une nouvelle fois sous l'impulsion de l'UE.
- En France la colère monte après le passage en force du gouvernement sur la réforme des retraites.
- Feu vert donné par Istanbul à l’adhésion de la Finlande dans l’Otan.
Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce tour de l’actualité en évoquant le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale à l’encontre de Vladimir Poutine. Le dirigeant russe est poursuivi pour un crime de guerre de “déportation illégale” d’enfants.
Oui le président russe et la commissaire russe aux droits de l’enfant, Maria Lvova-Belova, sont suspectés de crimes de guerre pour avoir déporté des enfants ukrainiens vers la Russie. Selon la Cour pénale internationale, basée à La Haye, aux Pays-Bas, il existe “des motifs raisonnables de croire que Vladimir Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnés”, qui auraient été commis “sur le territoire ukrainien occupé au moins à partir du 24 février 2022”. Ce mandat d’arrêt est invoqué sous l’article 8 du Statut de Rome, qui inclut dans les crimes de guerre les faits de “déportation” ou de “transfert illégal” des personnes.
Les États membres de la Cour pénale internationale sont, en théorie, tenus d’exécuter les mandats d’arrêt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova s’ils se rendent sur leur territoire.
Oui “en théorie” Tania, car plusieurs obstacles se dressent face à une éventuelle arrestation du président russe. Premièrement, la CPI ne possédant pas sa propre force de police, elle doit s’en remettre au bon vouloir des États. Autrement dit, si les autorités des États n’agissent pas, la Cour n’a aucun moyen de procéder à une arrestation. Deuxièmement, si l’Ukraine a accepté la compétence de la Cour dans le cadre du conflit, la Russie n’est quant à elle pas membre de la CPI. Si elle a peu de chances d’être suivie d’effets dans l’immédiat cette décision est cependant un signal très fort adressé par la CPI sur le travail que mène d’ores et déjà la justice internationale sur ce conflit et les possibles suites judiciaires qu’il pourrait avoir.
Continuons ce journal en nous tournant vers les Balkans occidentaux. Les dirigeants du Kosovo et de la Serbie se sont retrouvés en Macédoine du Nord pour dialoguer une nouvelle fois sous l'impulsion de l'UE, afin de tenter de normaliser leurs relations.
En effet, un dialogue sans véritable avancée cependant, les deux anciens parties n’étant pas parvenues à un accord. Après une entente tacite trouvée le mois dernier, les parties devaient signer samedi le document en 11 points proposé par l’UE dans lequel il était notamment stipulé que, malgré le refus de Belgrade de reconnaître l'indépendance du Kosovo, la Serbie s’engageait vers une reconnaissance partielle de son voisin. Le document prévoyait également la possibilité d’intégration du Kosovo à des organisations internationales et la création d’une structure pour la communauté serbe du Kosovo.
Quels sont les enjeux de cette normalisation ?
Et bien d’abord pour le Kosovo, qui souhaiterait rejoindre l’UE et l'Otan, il est essentiel d'être pleinement reconnu. 5 membres de l’UE ne le reconnaissent toujours pas. Cette non reconnaissance dans le bloc occidental est un frein pour le Kosovo. Pour l'UE, l'enjeu est d’afficher une certaine unité et une constance dans son positionnement.
Tout autre sujet, en France après le passage en force du gouvernement sur la réforme des retraites, la colère sociale continue de monter.
Oui jeudi dernier le gouvernement d’Elisabeth Borne a contourné le vote de l’assemblée nationale pour faire passer la réforme des retraites en invoquant l’article 49 alinéa 3. Un outil qui permet à l’exécutif d’éviter le vote d’une loi qui risquait de ne pas trouver de majorité lors du vote des députés alors que le gouvernement ne dispose que d’une majorité relative. Une décision qui a entraîné des manifestations spontanées partout en France et notamment dans les grandes villes.
L’Assemblée nationale sous l’impulsion du plus petit groupe politique de l’assemblée se prononcera sur une motion de censure du gouvernement ce lundi.
Tout à fait, en activant le 49-3 le gouvernement engage sa responsabilité. Le groupe politique centriste LIOT, liberté, indépendants, outre-mer et territoires, porte une motion de censure transpartisane à laquelle différents partis ont annoncé vouloir se rallier. Selon un sondage Clusters, plus de 74% des français sont favorables à la motion de censure et à la chute du gouvernement.
La motion de censure doit réunir les voix de la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, soit aujourd'hui 289 voix. Si c’est le cas, le parlement renverse le gouvernement. Depuis 1958 et les débuts de la V république une seule motion de censure a été votée.
En attendant ce vote, l’intersyndicale a annoncé un mouvement de mobilisation générale pour le jeudi 23 mars.
Terminons ce journal en évoquant le feu vert donné par Istanbul à l’adhésion de la Finlande dans l’Otan.
Oui, ce vendredi 17 mars, Recep Tayyip Erdogan a demandé à son parlement de ratifier la demande d’adhésion finlandaise. Une demande qui a été aussitôt saluée par l’Alliance atlantique. Pour rappel, le président turc bloquait, depuis mai 2022, l’entrée de la Finlande et plus encore de la Suède dans l’Alliance atlantique. La Turquie reproche aux deux pays scandinave d’être trop “passifs” face à des “terroristes” kurdes qui se seraient réfugiés sur leurs territoires mais plus particulièrement en Suède. Si le chef d’Etat turc a accepté la ratification de l’adhésion finlandaise, c’est parce qu’il a reconnu les “mesures concrètes” prises par Helsinki ces derniers mois, à l’inverse de Stockholm.
De son côté, le parlement hongrois devrait également se prononcer sur l’adhésion de la Finlande dans l’Otan le 27 mars.
Oui juste après l’annonce turque, le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltan Kovacs a annoncé que le parti au pouvoir Fidesz soutient l’accession de la Finlande à l’Otan. Le cas de la Suède sera quant à lui tranché plus tard. La Hongrie est donc le seul membre de l’Otan avec la Turquie à ne pas avoir encore ratifié l’entrée des deux pays scandinaves.
Merci à toutes et à tous pour votre attention !