Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura, ouvrons ce journal en évoquant la pénurie de médicament à laquelle font face l’ensemble des pays de l’UE.
Bonjour Félix, oui d’après un rapport du parlement européen, entre 2000 et 2018, les pénuries dans l’UE ont été multipliées par 20. En ce moment, les pharmacies européennes doivent notamment gérer une pénurie d’antibiotiques et de médicaments à base de paracétamol ou d’ibuprofène. Les médicaments pour les enfants sont particulièrement difficiles à se procurer.
Face à l’impossibilité de se procurer certains médicaments essentiels, la colère des citoyens ne cesse de croître. Quelles sont les raisons de la pénurie ?
Les raisons sont multiples: problèmes de fabrication, quotas industriels, marché de vente parallèle, hausse inattendue de la demande ou encore fixation des prix décidés au niveau national. Néanmoins, les années de délocalisation des unités de production rendant l’Europe totalement dépendante des états tiers sur son approvisionnement en médicament, en est la raison principale. En novembre 2021, le Parlement européen a d’ailleurs formulé une série de recommandations afin que la commission mette en place une stratégie pharmaceutique pour plus d’autonomie européenne.
Quelle est la situation dans les différents pays européen ?
Les pays européens connaissent une situation relativement similaire, en moyenne près de 350 médicaments sont en rupture de stock. En Italie, l’Agence des médicaments (AIFA) a signalé une pénurie de plus de 3 000 médicaments, dont 554 sont en rupture de stock. L’Autriche, la France et la Grèce ont récemment annoncé des plans de soutien à la production nationale pour pallier à la crise. De son côté, l’Allemagne entend, une fois la crise passée, constituer une réserve nationale. Le centre Medicines for Europe a déclaré que le marché des antibiotiques devrait se stabiliser dans un mois environ, à condition toutefois que le taux de contaminations diminue.
Continuons ce journal en nous rendant à Varsovie. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Pologne renforce ses relations avec Kyiv.
Ces deux géants d’Europe centrale à la mémoire commune difficile se sont nettement rapprochés ces dernières années face à l’impérialisme russe. La Pologne a manifesté un très important soutien militaire et humanitaire à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe. Aujourd’hui, selon le président ukrainien les deux gouvernements se parlent en frères.
La guerre n’a fait qu’accélérer la montée en puissance de l’armée polonaise.
Actuellement, un vaste programme de modernisation de l’armée polonaise est en cours. Il doit s’étaler de 2020 à 2035 et nécessite un investissement massif de Varsovie, chiffré à près de 130md de dollars. Outre l’objectif de doubler ses effectifs dans l’optique de disposer d’une armée de dissuasion, Varsovie a de grandes ambitions. D’après l’IRIS, le pays espère constituer sur le continent un pôle d’Europe orientale-centrale qui prendrait une certaine indépendance vis-à-vis de l’UE. La Pologne qui veut développer son influence à l’OTAN souhaite devenir le principal partenaire sécuritaire des Etats-Unis en Europe « le meilleur ami des USA », selon son ministre de la défense.
En Europe à défaut d’une réelle politique de sécurité et de défense, de plus en plus de pays cherchent à renforcer leur collaboration militaire avec les États-Unis.
Oui c’est notamment le cas de la Suède, qui voit sa candidature à l’OTAN pour l’instant bloquée par la Turquie et la Hongrie. Le ministre suédois de la Défense Pål Jonson a annoncé lundi entamer des négociations avec les États-Unis relatives à une coopération militaire accrue. Cela inclurait la possibilité pour les États-Unis de stocker du matériel de défense en Suède en temps de paix, et de permettre un déploiement plus rapide de renforts américains en Suède en cas de crise, a annoncé Pal Jonson.
Terminons ce journal, en France et plus précisément en Martinique où le scandale du Chlordécone a repris après que les juges d’instruction aient prononcé en ce début d’année un non-lieu dans l'enquête sur ce pesticide dont l’usage a causé des ravages environnementaux et sanitaires.
Oui, le Chlordécone est un pesticide très dangereux qui a été autorisé dans les bananeraies françaises jusqu'en 1993. En Guadeloupe et en Martinique plus de 90% de la population est contaminée par le chlordécone selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d'incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.
Les juges ont estimé que les faits étaient prescrits
Oui, en novembre dernier le parquet de Paris avait requis un non-lieu dans l’enquête ouverte après des dépôts de plaintes, dès 2006, par des associations guadeloupéennes, puis en 2007 par des associations martiniquaises. Celles-ci dénoncent un crime d’empoisonnement et une mise en danger de la vie d’autrui. Les deux juges d’instruction du pôle de santé de Paris, ont signé l’ordonnance en ce début d’année.
Dans les Antilles la colère monte face à ce non lieu
En effet, un fort sentiment de colère et d’incompréhension a gagné les martiniquais et les guadeloupéens. Pour beaucoup, à l’instar du chercheur au CNRS Malcom Ferdinand, la décision du tribunal défie la logique. L’affaire en plus d’être environnementale et sanitaire prend des tournures politiques mettant en avant les enjeux d’une discrimination systémique. Le député Marcelin Nadeau, s’est insurgé contre je cite "ce crime d'empoisonnement”, qui montre un sentiment de mépris à l'égard des populations antillaises, sans que la justice passe".